Un nouveau conflit a éclaté en fin de semaine dernière entre des habitants de Mandiana (Guinée) et Yanfoïla (Mali). Plusieurs coups de feu ont été tirés de l’autre côté de la frontière en direction de la Guinée. Un militaire guinéen a été blessé par balle, a appris Guineematin.com à travers son correspondant basé à Mandiana.
Tout a commencé vendredi soir, lorsque des citoyens maliens ont installé plusieurs machines qui servent à exploiter de l’or dans le fleuve Sankarani, situé à la frontière entre leur pays et la Guinée. En raison des conséquences environnementales que cela peut engendrer, les habitants du district de Dalakan, dans la préfecture de Mandiana, se sont opposés à l’exploitation de l’or sur les lieux.
Ils ont demandé aux mineurs maliens de retirer leurs machines du fleuve. Avec l’implication des autorités locales, du préfet de Mandiana et de son homologue de Yanfoïla (Mali), les Maliens ont été obligés de retirer leurs machines du fleuve samedi matin. Et, ils ont décidé de se venger en tirant des coups de feu en direction de la partie guinéenne. Selon les témoignages, les tirs ont commencé le samedi, vers 11 heures, obligeant tout le monde à fuir de la carrière de sable de Dalakan.
« C’est la décision relative au retrait des machines du fleuve qui n’a pas plu aux habitants de Sidadjouba (le village malien situé sur l’autre rive). Ils ont décidé de se venger en faisant des tirs en direction de la carrière de sable qui se trouve sur le côté guinéen. Un militaire guinéen a été blessé par balle au bras. Et, il faut noter que certains tirs ont été faits avec des armes de guerre, ce qui fait croire que l’armée malienne est impliquée dans cette situation », explique Yaya Diakité, le maire de la commune rurale de Morodou, d’où relève le district de Dalakan.
« J’ai informé le préfet de Mandiana de l’évolution de la situation, et il nous a rassurés de l’envoi immédiat d’un renfort militaire pour calmer la situation. Le renfort est arrivé dans la soirée du samedi 8 mai sur les lieux, trouvant que les tirs avaient déjà cessé. Mais le dimanche matin encore, les tirs ont repris en présence de nos militaires. Eux-mêmes ont compris qu’il y a des tirs d’armes de guerre en provenance de la partie malienne, mais ils n’ont pas riposté. Ils nous ont dit qu’ils n’ont pas reçu l’ordre de tirer », ajoute M. Diakité.
Les tirs ont cessé aux environs de midi (dimanche), mais les militaires guinéens restent toujours sur le site. Selon le maire de Morodou, ils sont là pour veiller au grain et s’assurer que la situation s’est complètement calmée.
De Mandiana, Mamady Konoma Keïta pour Guineematin.com