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Rencontre du Médiateur de la CEDEAO avec la classe politique : le M5-RFP craint une autre crise avant, pendant et après les élections
Publié le mardi 11 mai 2021  |  aBamako.com
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© aBamako.com par AS
Le Président Ibrahim Boubacar Kéita rencontre le M5-RFP
Bamako, le 05 Juillet 2020. Dans le cadre de la recherche de solution à la crise sociopolitique, le Président Ibrahim Boubacar Kéita a rencontré des membres du M5-RFP. Dr Choguel Kokala Maiga s`est prêté aux questions des journalistes au sortir de cette rencontre
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Prenant la parole à la rencontre que le Médiateur de la CEDEAO, le président Goodluck Jonathan , a eu avec les acteurs politiques du Mali sur la transition en cours, le président du Comité stratégique du M5-RFP, Dr Choguel Maïga n’a pas tari de critiques contre la conduite actuelle de ladite transition redoutant au passage une autre crise à l’horizon, avant, pendant ou après les élections prévues en 2022. Ci-dessous, l’intégralité de son discours.



Monsieur le Médiateur de la CEDEAO, S.E.M. Goodluck EBELE JOHNATAN

Mesdames et Messieurs les membres de la délégation



Les Partis politiques membres du M5-RFP, que vous avez bien voulu convier à cette réunion, m’ont confié, comme ce fut le cas le 11 janvier 2021, ici dans cette même salle, la lourde et redoutable tâche de prendre la parole en leur nom, pour vous faire le point de l’évolution de la Transition, telle que perçue par notre Mouvement.



Ce que nous pouvons d’ores et déjà constater, sans risque de nous tromper, c’est que la Transition tourne en rond, sans ligne directrice ni cap clair. Elle souffre d’un déficit chronique et congénital de légitimité, d’expertise et de cohérence. Aucune des revendications légitimes qui ont sous-tendu la vaste mobilisation populaire contre l’ancien régime en 2020 n’a trouvé même un début de solution.

Pour preuve ?



Sur aucun des paramètres majeurs permettant d’apprécier objectivement la marche de la Transition, aucun consensus national n’a pu être dégagé en 8 mois sur les 18 prévus pour sa durée. La publication du chronogramme des élections a suscité un tollé de désapprobation. L’organe unique de gestion des élections, exigence majeure de toutes les forces vives (partis politiques et Société civile) est loin d’être un acquis. La mise en œuvre de l’Accord pour Paix et la Réconciliation issu du processus d’Alger (APR) piétine, malgré la forte campagne de communication qui accompagne quelques actions d’éclats sans impact réel et visible sur la paix et la sécurité des citoyens. La réorganisation territoriale récemment préconisée par la Gouvernement de Transition est rejetée par les populations.

Tout ce que le Gouvernement de Transition a à son actif, c’est l’adoption du Programme d’Action Gouvernemental (PAG ), qui est un très séduisant et volumineux catalogue de bonnes intentions, mais sans aucune prise sur le quotidien des Maliens.

Quant au Comité d’Orientation Stratégique (COS), récemment mis en place, il doit encore prouver son utilité, surtout quand on observe la cacophonie qui prévaut entre ses objectifs officiels annoncés et les décisions de certains Ministères.



Monsieur le Médiateur, les mêmes causes produisant les mêmes effets, les Autorités de la Transition doivent chercher systématiquement le consensus autour des grandes préoccupations de la Nation, pour ne pas conduire notre pays dans une énième crise sociopolitique avant, pendant ou après les élections.



Que dire par exemple de cette malencontreuse décision des Autorités de la Transition de confier l’élaboration du projet d’une nouvelle Constitution à un Cabinet étranger ? Après plus de 60 ans d’indépendance, une telle décision est une véritable injure à l’intelligence de notre peuple, à l’honneur et à la dignité des cadres maliens qui ont donné la preuve de leur engagement et de leur savoir-faire en élaborant les Constitutions des 1ères, 2ème et 3ème République.



Mais, M. le Médiateur, sachant votre agenda très chargé et les interventions multiples, dans un souci d’économie de temps et d’efficacité, au nom de mes camarades du Comité stratégique du M5-RFP, je voudrais très respectueusement vous transmettre copie du discours que j’ai tenu en leur nom, le jeudi 06 mai 2021, à l’attention du Président de la Transition, qui avait bien voulu recevoir notre Mouvement.

Le contenu de ce document récapitule pour l’essentiel les demandes du M5-RFP pour matérialiser le changement réclamé par l’écrasante majorité des Maliens.

Mais avant de vous transmettre le document, je voudrais, au nom de mes camarades, vous remercier, Monsieur le Médiateur de votre engagement personnel et de votre constante disponibilité dans la recherche de la paix et la stabilité du Mali. Nous vous souhaitons, à vous-même et à la délégation qui vous accompagne, un agréable et fructueux séjour.
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