Tengrela : le marché à bétail transfrontalier un projet UEMOA, les acteurs impatients

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Publié le vendredi 14 mai 2021 | aBamako.com

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3eme édition de l’Opération Ramadan: visite du Ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche Moussa Léo SIDIBE au marché de bétail.
14/10/2012. Bamako. Vente promotionelle de bovins.

Les éleveurs de bétail du marché traditionnel transfrontalier de Tengrela rencontrés les 03 et 04 Mai 2021 au Nord de la Côte d’Ivoire s'impatientent à sa réalisation ou réhabilitation par l'UEMOA. Qui, jadis, fut un puissant lieu de ''business'' de rencontres des acteurs de ce secteur économique de l'Afrique subsaharienne. Il ya des commerçants de petits ruminants, des bouchers qui animent l'abattoir de Tengrela, sont venus du Mali, du Burkina Faso, du Niger , du Sénégal et même de la Mauritanie dont un quartier porte le nom ‘’Souragakrou’’qui veut dire en malinké le quartier des mauritaniens qui surplombe avec fierté la commune de Tengrela.

En effet, ces éleveurs traditionnels générationnels de père en fils de la 1ere, 2e et 3e générations ont exprimés, inexperés leurs rêves de voir la construction de ce marché transfrontalier ou sa réhabilitation qui a vu le jour depuis 1976 grâce au Président Felix Houphouët Boigny. Une activité lucrative qui a fait des merveilles, est malheureusement tombée en lambeau et devenue l’ombre d'elle-même malgré l’existence de matériaux qui ont servi à sa construction. Notamment le parc métallique, les abreuvages, les mangeoires, les stockages du fumier des animaux, tout est en construction métallique et en béton. Idem pour le quai d’embarquement. Il ya aussi les quais d’embarquements de la CEDEAO et de la Mauritanie construits en pierre taillées, présentent fiers allures même s’ils sont envahis par des touffes d’herbes ça et là. Idem pour le vieux château d’eau dont les deux facettes sont construites en métallique et béton avec des conduites d'eau enfoui sous terres…est englouti par des arbres .
Amadou N’diaye et Moussa Tall tous deux, éleveurs venus du Mali et du Sénégal, approchés au parc ont déclarés « l’aménagement de ce marché à bétail transfrontalier par l’UEMOA va nous permettre d’éviter d’emprunter les voies incertaines vers le Liberia, la Guinée et même la Sierra Leone à la recherche de pâturages. On a pensé que l’UEMOA nous a oubliés. Des collègues ne croient plus à la réalisation du marché du projet malgré les mots d’assurance du directeur département de la production animale et des ressources halieutiques ».

« avec l’orpaillage, il n y a plus de pâturages et les trous laissés par ces travailleurs miniers qui ne les referment pas après leurs passages sont dangereux pour nos animaux qui sont notre richesse. C’est pour cela que certains collègues préfèrent aller vers l’Ouest de la Côte d’Ivoire( Man, Duekoué…).Et continuer en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone, malgré les dangers qui peuvent survenir sur le chemin » a révélé Amidou N’diaye propriétaire de douze parcs dont 04 sont seulement dans la région de la bagoué et les huit autres sont repartis entre les régions de l’ouest de la Côte d’Ivoire et la Sierra Leone.

« On ne peut s’asseoir en train de regarder nos bêtes mourir par manque d’aliments. Ensuite les éleveurs du Mali viennent maintenant ici à Tengrela prendre des tourteaux, le son de riz ..Parce que la campagne du coton a chuté ces dernières années chez eux . D’où les graines de coton qui étaient mis à leur disposition par les sociétés cotonnières sont devenues rares. Et la présence ici de ces gros éleveurs du Mali a fortement impacté la disposition du stock alimentaire de nos animaux » a réagi Ibrahima Sidibé.

Selon Koulibaly Drissa, directeur départemental (D.D) de la production animale et des ressources halieutiques de Tengrela ‘ « le site proposé par la population de Tengrela pour abriter le marché de bétail transfrontalier de l’UEMOA dans le cadre du Projet d’Aménagement Routier et de Facilitation du Transport sur le corridor Bamako-Zantiébougou-Boundiali-San pédro est celui du marché à bétail situé au nord de la ville de Tengrela à environ 7 Km de la frontière ivoiro-malienne .Il est dans l’enceinte du complexe Zootechnico sanitaire de l’ex SODEPRA. Il est bordé à l’ouest par la voie de Bamako-Zantiébougou-Boundiali-San pédro et au sud par la route Tengrela- Tamania dont le bitumage facilitera aux camions l’accès du site ».

Koulibaly a ensuite déclaré que ‘ « Le-dit site a toujours été le principal centre de regroupement et d’échanges depuis belle lurette. C'est à partir de 1976 que la construction du complexe Zootechnico-sanitaire a vu le jour en même temps que le marché et d’autres infrastructures. puis en 1984 la construction de la base des aménagements pastoraux; et en 1987 la construction du bureau du service Départemental de lutte contre la mouche tsé-tsé. Un bureau créé pour faciliter les approvisionnements en bétail à partir du Mali a été la principale porte d’entrée du bétail jusqu’au bitumage de l’axe Sikasso- Niéllé ».

« Les transhumants proprement dits sont des animaux d’origine étrangère d’effectifs mal maitrisés du fait des nombreuses pistes empruntées ; avec parfois des ventes sur le marché local. L’élevage des petits ruminants est constitué essentiellement d’ovins et de caprins. Cet élevage malgré son caractère d’élevage en divagation occupe une place importante dans l’approvisionnement du marché. Un encadrement conséquent en ferait une source de revenues substantielle. Le cheptel porcin du département est essentiellement celui du secteur traditionnel. Les animaux sont élevés en divagations et les effectifs difficilement maîtrisable » a révélé le directeur départemental de la production animale et des ressources halieutiques de Tengrela Monsieur Koulibaly Drissa.

Rappelons que le cheptel bétail de la zone est composé de bovins, des petits ruminants (ovins, et caprins) et de porcins. Le cheptel bovin rencontré dans le département est constitué de 4 catégories d’animaux à savoir les sédentaires, les transhumants sédentarisés, les bovins de cultures attelées, les transhumants. .Les sédentaires sont des animaux appartenant généralement aux agro-éleveurs originaires de la région. La garde de ces troupeaux est confiée à des bouviers peulhs. Cette catégorie d’animaux représente environ 20 % du cheptel locale comprenant ces animaux sédentarisés, de transhumants sédentarisés et de bovins de cultures attelées. Les transhumants sédentarisés environ 70 % du cheptel local sont des bêtes appartenant aux allogènes Peulhs et autres qui partent en transhumance annuellement vers les départements du sud en période de saison sèche. Les bovins de cultures attelées environ 10 % du cheptel local sont essentiellement utilisés pour les travaux champêtres.

Aly OUATTARA

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