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Crises incessantes au Mali : Les agitations post-coups d’état finissent toujours par disculper les régimes déchus
Publié le lundi 17 mai 2021  |  aBamako.com
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© Autre presse par DR
Le président IBK
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Loin de se voir restaurés ou réhabilités dans leurs droits desquels les coups d’état les ont privés, les régimes déchus au Mali à l'exception de celui de Moussa Traoré, se révèlent toujours des boucs émissaires. Pour preuve aucune transition, encore moins aucun nouveau pouvoir démocratiquement installé n’a su mettre un terme aux différents maux qui ont toujours miné le pays depuis son indépendance. A qui la faute ? Au colonisateur qui n’est pas exempt de critiques quand on voit son ingérence outrageuse dans la vie du pays ? A l’immensité du territoire à l’image d’un gâteau dont chacun des acteurs veut avoir sa part ? A la boulimie des tombeurs de régimes ou à l’immixtion des religieux faiseurs de roi dans la sphère politique du pays ? Autant d’interrogations qui ne sauraient recueillir une réponse exhaustive.

Le moins que l’on puisse dire pour l’heure est qu’à une crise sociopolitique succède une autre. Telle se résume la situation du Mali post indépendance où des agitations sociales riment avec les manifestations et déclarations des mouvements politiques insatiables. Les derniers en date sont la grève de cinq jours que la centrale syndicale de l’UNTM a commencée ce lundi 17 mai 2021 et la position du M5-RFP selon laquelle il ne participera pas au gouvernement Ouane 2 en cours de composition. C’est à croire qu’au Mali, l’on a choisi de demeurer éperdument dans des différends. Il n’en faudra pas plus pour faire retourner les présidents Modibo Keita et ATT dans leur sépulcre. Le président IBK, l’autre victime de coup d’Etat au lendemain sombre, lui n’a d’yeux que pour pleurer le triste sort que vivent aujourd’hui ses fossoyeurs.

Si les coups d’État sont devenus une coutume dans ce pays, c’est parce que toutes les options, vues comme solution lors du renversement des différents régimes qui se sont succédé, ont été sanctionnées par des déceptions. Déceptions en donnant généralement lieu à d’autres maux souvent plus graves.Le régime à tendance socialiste de Modibo Kéïta a été remplacé par la dictature de Moussa Traoré qui sera ensuite remplacée par la démocratie à la suite du vaste mouvement de 1991. Ce régime démocratique a déjà à son actif deux coups d’État militaires.

En 2020, le renversement du régime Ibrahim Boubacar Kéïta (IBK) et la venue des militaires au pouvoir avaient été vus comme une panacée. Malheureusement, les problèmes dénoncés sous le régime déchu ont persisté voire à s’aggraver. L’insécurité tant dénoncée sous IBK s’est étendue beaucoup plus vers le Sud du pays. Avant le renversement d’IBK, plusieurs Premiers ministres ont même été démis de leur fonction juste parce qu’ils avaient été estimés incapables de mieux gérer la crise socio-politico-sécuritaire et institutionnelle qui perdure.

Les citoyens aussi bien que la classe politique, voire la société civile malienne, semblent toujours incapables de se rendre compte de cette évidence : les problèmes demeurent pour l’éternité. Nul homme, nul chef d’État ou homme politique ne peut prétendre parvenir à une résolution définitive des maux dont la nation souffre. La solution à chaque problème demeure le départ d’un nouveau problème souvent plus grave que l’ancien. Une succession indéfinie de maux que des penseurs ont appelé « la dialectique des problèmes »ou encore «l’éternel retour». A quand la fin de ce cirque infernal ?

André SEGBEDJI

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