Les quartiers limitrophes de Bamako souffrent énormément du problème d’accès à l’eau potable. La SOMAGEP-SA chargée de la distribution de cette source précieuse ne semble plus en mesure de satisfaire la demande des populations.
Niamana, Tabacoro logements sociaux, ATTbougou 1008 et 501, Dialakorodji, Sikoroni, Djankinaibougou, ces quartiers riverains de la capitale sont privés de l’eau potable. Les robinets dans ces quartiers ne coulent qu’occasionnellement. En cette période de grande consommation d’eau, les habitants de ces coins de la capitale vivent le calvaire à la recherche de l’eau vers des forages.
A Tabacoro logements sociaux, surtout les maisons attribuées en 2019, la situation est drastique. Car, il se trouve que la SOMAGEP-SA n’a toujours pas procédé au raccordement de certaines installations sur son réseau. Ainsi, les forages réalisés dans le quartier par des particuliers font bon marché. Les conducteurs de tricycles et les charretiers qui ravitaillement certains chefs de famille se remplissent les poches. Tenez-vous bien, le bidon de 20 litres est cédé à 75 FCFA. La barrique à 750 FCFA.
Ce que dépensent par jour certains chefs de famille est énorme. « Je mets 4000F dans l’achat de l’eau, 2000f le matin, 2000f le soir. Vous voyez que c’est énorme par mois. Je suis content d’avoir un logement social, mais en déménageant, je suis venu me mettre dans le problème d’eau. Je dépense plus que quand j’étais en location », témoigne un habitant de Tabacoro.
Face à cette difficulté d’eau potable à Tabacoro et le temps difficile caractérisé par la rareté d’argent, certains chefs de famille n’ont eu d’autres choix que de faire la corvée d’eau avant de regagner le travail. « Chaque matin, je pars chercher de l’eau au forage pour ma famille. Je remplis une vingtaine de bidons de 20 litres le matin avant d’aller au travail. Le soir, mon épouse achète quelques bidons d’eau encore », ajoute un autre.
Ce difficile accès à l’eau potable est signalé dans tous les quartiers environnants de Bamako. Au niveau de la Société Malienne de Gestion de l’Eau Potable (SOMAGEP-SA), ce problème ne semble toujours pas bien cerné, tant le cri des populations est insensible à la caravane qui passe.
Invité à éclaircir la lanterne des victimes, un cadre de la SOMAPEP-SA a donné des explications sans pourtant parvenir à convaincre ses interlocuteurs. Selon lui, les travaux de raccordement des réseaux sont toujours en cours. « Le travail prend du temps, il faut raccorder les tuyaux et les nettoyer. Nous avons ouvert plusieurs réseaux ensemble, c’est pourquoi l’eau n’arrive pas dans certains quartiers », poursuit-il.
Pour les victimes de la SOMAGEP-SA, si on peut les appeler ainsi, ‘’ la SOMAGEP-SA est en train de leur priver de l’eau expressément’’. Sinon, pourquoi, continue-t-elle à envoyer des factures sans fournir correctement de l’eau ? Interrogent-ils.
Mécontents de cette situation, à Tabacoro, les habitants ne décolèrent pas. Il nous est revenu même qu’une opération est en gestation : sans eau ! Sans paiement de facture !