Les discussions achoppent sur nombreux points de revendications dont la satisfaction pourrait lourdement peser sur le budget de l’Etat fortement impacté par la crise sécuritaire et la Covid 19.
De grosses incertitudes pèsent sur l’issue de la rencontre devant s’ouvrir demain, à moins d’un report de dernière minute. Après une grève de trois jours – du 18 au 20 janvier , puis une autre de cinq jours – du 14 au 18 décembre – la principale centrale syndicale agite la menace d’une grève illimitée en cas d’échec des négociations alors que le gouvernement met en avant l’impossibilité de satisfaire l’ensemble des revendications dont le coût serait insupportable par le budget de l’Etat. Dans son adresse du nouvel an, le chef de l’Etat Bah N’Daw n’a pas dénié le droit aux syndicats de revendiquer, mais les a plutôt demandé de s’inscrire dans une dynamique patriotique au regard de la conjoncture actuelle. D’après les calculs de ses services, le coût des revendications formulées représente plus de la moitié du budget national, soit 1,455 milliard. «Tout le problème est là »
Tout de même une avancée, de source généralement sûre, le gouvernement a donné son accord de principe sur l’harmonisation des grilles indiciaires à compter de ce mois de janvier. A diplôme égal, des écarts importants dans les traitements étaient jugés inacceptables par l’Union des travailleurs du Mali (UNTM).
« Malades mentaux »
Autres revendications sur la table des négociations : l’octroi des primes et des indemnités , la relecture de la loi portant création de l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite (OCLEI) et la situation des travailleurs compressés dans les années 80, l’intégration à la fonction publique de tous les enseignants communautaires , la transposition dans le secteur privé des augmentations de salaires obtenues en 2014 et 2019, la mise en œuvre immédiate de passerelles entre les deux fonctions publiques, la suppression immédiates des activités bureaux de placement privés, le recentrage des mesures de fonctionnement de la transition en vue d’en corriger les anomalies et les insuffisances dès la deuxième quinzaine de décembre 2020 et l’indemnisation des travailleurs victimes de la crise depuis 2012.
La principale centrale syndicale s’était retirée des discussions à la mi-décembre pour signifier sa colère après que le président avait assimilé les grévistes à des « malades mentaux ». La grève de cinq jours largement suivi s’étaitachevée vendredi 18 décembre. Après quoi, l’UNTM avait décidé de reprendre langue avec le gouvernement « au nom de l’intérêt supérieur de la nation »
Les grèves avaient paralysé divers secteurs stratégiques notamment l’éducation, la santé, les banques et les régies financières.