L’attribution de permis de recherche à Ménankoto dans le cercle de Kéniéba à la Société « Little Big Mining », au détriment de B2Gold fait couler beaucoup d’encre et de salive. Et les noms de deux jeunes opérateurs économiques en l’occurrence Mamadou Yara, président-directeur général de Yara Oil et Yaya Yatassaye de Toka Aluminium, reviennent régulièrement dans ce dossier.
Depuis quelques semaines, l’attribution de permis de recherche à Ménankoto dans le cercle de Kéniéba à la Société « Little Big Mining », au détriment de B2Gold suscite des questionnements dans le secteur minier. Les noms de deux jeunes opérateurs économiques en l’occurrence Mamadou Yara, président-directeur général de Yara Oil et Yaya Yatassaye de Toka Aluminium, reviennent régulièrement dans ce dossier.
Après plusieurs années d’investissements sur le site à hauteur de plusieurs milliards (16 milliards selon certaines sources), B2Gold et son partenaire malien ne comprennent pas le non renouvèlement de son permis. La Société canadienne a dépensé 27 millions dollars US à ce jour dans le développement du site de Ménankoto, à 20 kilomètres au nord de Fekola, une autre mine exploitée par B2Gold. Selon une source crédible, « B2Gold a initialement bénéficié d’un permis d’exploration à Ménankoto pendant sept ans durant la phase d’exploration. Au cours de cette période, B2Gold a foré plus de 250.000 mètres dans plus de 5.000 trous de forage et a découvert une ressource initiale d’environ 770 000 onces d’or sur la zone du permis de Ménankoto. La société a budgétisé 6 millions de dollars US pour son programme d’exploration de Ménankoto prévu pour 2021. En outre, la société a prévu de finaliser en 2021 son Etude d’impact environnementale et sociale et son étude de faisabilité nécessaires en vue d’obtenir un permis d’exploitation minière et de mettre en production la zone du permis de Ménankoto en collaboration avec la mine de Fekola dès 2022 ».
Selon la même source, « le permis de Ménankoto n’a jamais fait l’objet d’un accord entre Barrick et B2Gold. Le projet de développement est un partenariat entre B2Gold, par le biais de Ménankoto SARL, une filiale de B2Gold constituée au Mali, et une entité malienne (S2EIM), titulaire initial du permis de Ménankoto, avant que ce permis ne soit transféré en 2016 à Ménankoto SARL. En vertu du Code minier de 2012, Ménankoto SARL avait droit à une nouvelle prolongation d’un an du permis de Menankoto ».
Cette demande a été refusée au motif que le permis de Ménankoto est régi par le Code minier de 2019 et non celui 2012. « B2Gold n’était pas d’accord avec cette lecture, mais, sans préjudice de ses droits en vertu de sa convention d’établissement et du Code minier 2012, s’est conformée de bonne foi aux instructions », a détaillé notre source qui ajoute avoir toutes les assurances que « si Ménankoto SARL demandait un nouveau permis, sa demande serait rapidement accordée ». « Nous avons ainsi été le premier demandeur à soumettre une demande le 4 février 2021 pour un nouveau permis d’exploration en vertu du Code minier 2019 couvrant la zone du permis de Ménankoto. En vertu du Code minier 2019, Ménankoto SARL, étant le premier demandeur du nouveau permis, avait droit au nouveau permis d’exploration conformément au principe du « premier venu, premier servi » du Code minier 2019 ».
Surprise !
Le permis sur le gisement de Ménankoto a été accordé à « Little Big Mining ». Dans les colonnes de l’hebdomadaire « Aujourd’hui Mali », l’un des responsables de « Little Big Mining » soutient que le permis d’exploitation à Ménankoto a été obtenu conformément aux règles en vigueur.
« En fait, pour nous, cette affaire est un faux problème. Nous, nous n’avons rien à voir avec B2 Gold et son partenaire. Nous avons seulement demandé un permis d’exploitation et il nous a été attribué, tout en respectant les procédures. Puisque le permis en question était tombé dans le domaine public où tout Malien pouvait le récupérer.
C’est pour vous dire que le permis n’a pas été retiré, il est tout simplement tombé dans le domaine public. Et la direction nationale de la Géologie et des Mines est dans son rôle de réattribuer ledit permis. C’est pour vous dire que nous avons reçu notre permis dans la légalité et dans les règles de l’art. Nous sommes dans un Etat de droit », a-t-il confié à notre confrère.
Selon la Lettre Confidentielle du Mali de notre confrère Serge Daniel, la société canadienne pourra bientôt saisir le Tribunal arbitral de Paris pour contester la décision d’attribution du permis de Ménankoto à « Little Big Mining ». « B2Gold envisage toutes les options légales pour répondre à cette situation, y compris le recours à un arbitrage international à Paris, comme le permet la convention d’établissement de Ménankoto, et estime que l’attribution incorrecte de ce permis n’est pas dans l’intérêt du Mali », précisent d’autres sources.