Depuis quelques semaines, dans les boucheries, le prix du kilo de la viande observe une grande augmentation. Vendeurs et consommateurs de viande se plaignent tous de cette hausse. Selon les vendeurs, cela est certainement due à l’exportation incontrôlée du bétail et l’insécurité.
Habituellement, la viande était vendue à 2 200 F CFA le kilo (avec os), mais ces derniers jours le marché a constaté une hausse subite des prix. Selon les endroits, le kilo de la viande est maintenant cédé à 2 800 F CFA ou 3 000 F CFA. Pour beaucoup de bouchers, cette augmentation est l’œuvre de l’exportation incontrôlée de bétail, qui accroît d’année en année. Plus de bétail exporté que vendu au Mali et cela crée un manque ou une augmentation de prix sur le marché local.
Pour Issouf Kouma, boucher à Niamakoro Cité Unicef, la montée des prix n’est pas de leur faute. « Nous sommes comme des revendeurs. Nous partons acheter la viande à l’abattoir. Eux aussi affirment avoir les bœufs à 400 000 F CFA ou plus, même si c’est minimum ils doivent aussi gagner un bénéfice. Dans l’abattoir, ils expliquent que le bétail commence à se faire rare », explique-t-il. Il ajoute que le prix de l’aliment bétail n’est pas aussi abordable. « Les bœufs qui sont ici à Bamako sont nourris avec les aliments bétails qui sont eux aussi cher s», affirme Issouf Kouma, exhortant les hautes autorités à prendre des mesures pour que l’exportation des bœufs soit mieux contrôlée.
Selon Mamoutou Sanogo, lui aussi boucher, seule l’exportation des bœufs est la cause de l’augmentation du prix du kilo de la viande. « Tous nos bétails sont vendus hors du pays et chaque année, le nombre de bétail qui sort est supérieur. Cela va forcément impacter les prix, car nous achetons des petits bœufs à des prix inimaginable », critique M. Sanogo. Selon lui, l’État doit interdire l’exportation du bétail ou fixer un prix pour les kilos.
Même si pour la plupart, l’exportation est le facteur de la hausse, d’autres se plaignent de l’insécurité au centre et au nord du Mali. Ces zones sont des endroits qui abritent le plus grand nombre d’éleveurs et c’est dans ces zones que proviennent la majorité des bétails.
Drissa Sangaré, boucher à Niamakoro, explique qu’il n’y a pratiquement plus de bétail à Bamako, car selon lui la route n’est pas sécurisée. « A cause du conflit du Nord, les gens ont peur d’aller acheter les bétails dans ces zones, car on est susceptible d’être attaqué à tout moment. Même si on envoie de l’argent, c’est encore cher et des fois les chauffeurs refusent d’aller prendre nos bœufs », affirme-t-il. Il explique qu’avant la hausse du prix sur le marché, leur syndicat avait demandé une rencontre avec les plus hautes autorités sans succès. « Cette situation n’arrange personne, car nous savons tous que la viande est beaucoup consommée au Mali et cette hausse des prix oblige certains clients à réduire leur consommation et d’autres à ne même plus acheter la viande », ajoute-t-il.
Avec cette situation, le pays risque de connaitre bientôt une pénurie de viande, si aucune mesure n’est prise.