Le scandale des blindés en carton, vous-vous en souvenez certainement, et comment ne pas vous en souvenir, tant l’argent en jeu est énorme, et les conséquences incommensurables sur l’efficacité et le moral de nos FAMa ? En effet, 100 milliards pour 100 blindés de type Typhon, à croire que nous sommes sur une autre galaxie ! En fait, tout n’était qu’un pire montage financier sur fond de surfacturation, de corruption et de concussion sur le dos du contribuable malien !
On se rappelle
déjà qu’à la li-
vraison d’une
cinquantaine de ces
blindés en carton à Ba-
mako, des officiels ma-
liens impliqués dans ce
scandale avaient de-
mandé au fournisseur
de leur payer une rétro-
commission, demande à
laquelle ce dernier avait
opposé une fin de non
recevoir avant le paye-
ment de la totalité des
fonds dédiés à l’achat
des 100 blindés. Et
comme pour ne pas ar-
ranger les choses, en
février 2020, l’ex-minis-
tre de la Défense, Ibra-
hima Dahirou Dembélé,
annonçait que certains
blindés commandés via
des fournisseurs basés
aux Émirats Arabes
Unis par l’ex-Premier
ministre, Boubou Cissé,
ne correspondaient pas
aux normes stipulées
dans le contrat signé
avec le fournisseur, et
exigeait, en consé-
quence, que ceux-ci
soient remplacés.
Pour rappel, le contrat
d’acquisition des 100
blindés de type Typhon
anti-mine pour le
compte de l’Armée ma-
lienne, signé au mois de
décembre 2019 à Abou
Dhabi, portait sur un
montant de 100 milliards
de FCFA, sous forme de
crédit contracté par le
gouvernement malien
avec un fond étranger
appartenant à des pri-
vés. C’était sous la
conduite personnelle de
l’ancien Premier minis-
tre, Boubou Cissé, à
Abou Dhabi, avec un in-
termédiaire du fournis-
seur Russe, en
présence de l’ex-minis-
tre de la Sécurité, le Gé-
néral Salif Traoré. Et
d’après ce qui se dit
dans les coulisses, les
deux parties avaient
convenu du versement
d’une rétro-commission
sur l’argent destiné à
l’achat des blindés en
question.
Si les 40% du montant
du contrat avaient été
versés au fournisseur
Russe en attendant la li-
vraison des premiers
blindés, ceux-ci une fois
à Bamako allaient aigui-
ser la soif de l’argent
frais des officiels ma-
liens qui ne vont pas
trop attendre pour de-
mander au fournisseur
de leur verser les rétro-
commissions sur la pre-
mière de tranche de
l’argent versé. Ce der-
nier refuse et condi-
tionne le versement des
« sous » tant convoités
au payement du mon-
tant total du contrat.
Ainsi arriva ce qui de-
vrait arriver : l’affaire fait
fuite ! En fait, pour ce qui
avait été pour un pre-
mier temps présenté
comme un don des Émi-
rats Arabes Unis au
Mali, les Maliens se sont
retrouvés en face d’un
véritable scandale finan-
cier sur leur dos et sur le
dos de leur Armée !
Ayant pris connaissance
de l’ampleur du dégât,
l’imam Mahmoud Dicko
sort de son gong, le 29
février 2020, au cours
d’un meeting qu’il a or-
ganisé au Palais de la
Culture Amadou Ham-
paté Ba, pour exiger que
toute la vérité soit dite
sur les dessous de
l’achat des blindés mis
en cause, qu’il qualifie-
rait d’ailleurs de « blin-
dés en carton ». L’imam
Dicko affirmait en outre
que l’ex-Premier minis-
tre Boubou Cissé lui a
fait savoir que « ces
sont les généraux qui
sont responsables de
l’achat de ces blindés ».
Peut-on faire foi en ces
propos de l’ancien Pre-
mier ministre Boubou
Cissé, quant ont sait
que c’est bien lui qui
s’est déplacé en per-
sonne pour aller le signé
d’acquisition de ces blin-
dés à Abou Dhabi ?
Voilà la vraie question !
Et voilà l’Union Euro-
péenne qui vient « tout
gâcher »...
Les Maliens n’en
avaient pas encore fini
avec des surprises dans
ce dossier qui montre
combien « les dirigeants
maliens sont pourris »,
lorsque, par simple
coïncidence ou par des-
sein, l’Union Euro-
péenne venait, à la
veille du 59ème anniver-
saire de l’Armée ma-
lienne, faire don de 13
véhicules blindés de
même type que les 100
blindés commandés par
le gouvernement malien
( dont 8 blindés destinés
au transport de troupes,
2 à la lutte anti-IED, 2
pour les évacuations sa-
nitaires, et 1 aménagé
en poste de commande-
ment) aux deux ba-
taillons maliens de la
Force Conjointe du G5
Sahel. Ces 13 blindés
faisaient partie d’un lot
de 46 véhicules blindés
déjà ou en passe d’être
livrés par l’Union Euro-
péenne à la Force
Conjointe du G5 Sahel
dans le cadre du projet
d’appui de l’UE à cette
Force, dont le finance-
ment est assuré par la
Facilité de Paix Afri-
caine, et mis en œuvre
par Expertise France.
Faut-il le rappeler, dès la
création de la Force
Conjointe du G5-Sahel,
l’Union Européenne et
les Etats membres se
sont fortement engagés
au niveau politique pour
la soutenir et ont ainsi
décidé de l’appuyer
pour un montant de 155
millions d’euros (plus de
100 milliards de FCFA)
dont près de 70% sont
aujourd’hui réalisées ou
livrées. L’Union Euro-
péenne est également
engagée à renforcer son
soutien à la Force
Conjointe avec un finan-
cement additionnel de
138 millions d’euros (90
milliards de FCFA),
comme annoncé par
Josep BORRELL, Haut-
représentant de l’Union
pour les Affaires étran-
gères et la Politique de
sécurité, lors du sommet
du G5 sur le Sahel à
Pau.
Ce soutien comprend
également, outre le sou-
tien logistique/infrastruc-
ture à
l’opérationnalisation de
la Force Conjointe, la
mise en place d’un
cadre de conformité aux
Droits de l’Homme et au
Droit Humanitaire Inter-
national pour la Force
Conjointe du G5 Sahel,
en partenariat avec le
Haut-commissariat des
Nations Unies aux
Droits de l’Homme ; un
soutien opérationnel et
logistique à la Force
conjointe via la MI-
NUSMA ; un appui à la
structure de gouver-
nance du G5 Sahel et le
soutien au développe-
ment de la Composante
Police de la Force
Conjointe du G5 Sahel.
Le hic, c’est que les 13
blindés n’ont coûté en
tout et pour tout que 500
millions de FCFA à
l’Union Européenne, soit
un peu moins de 39 mil-
lions de FCFA l’unité,
contre un (1) milliards
de FCFA l’unité, s’il vous
plait, pour ce qui est des
100 blindés du gouver-
nement malien ! Bon
Dieu, mon Dieu, qu’a fait
le Mali pour mériter des
dirigeants pareils ? Le
comble, c’est que 50
milliards de FCFA au-
raient transité dans le
compte personnel d’un
diplomate rappelé au
pays ! En effet, selon
une source bien intro-
duite, ce joli pactole au-
rait bel et bien transité
via le compte personnel
de Boucary dit Kolon Si-
dibé (puisqu’il faut appe-
ler le chat par son nom).
Que faisait cet argent
dans son compte et au
compte de qui ?
A charge de la justice
malienne de se saisir de
ce dossier, tout comme
de tous les dossiers de
corruption quasiment
connus de tous, pour le
triomphe de la vérité,
afin que l’argent indû-
ment volé aux Maliens
leur soit restitué ! A noter
que toutes nos tenta-
tives pour entrer en
contact avec l’homme
ont échoué...
Nous y reviendrons !