Le nouveau coup de force des militaires après neuf mois de transition a suscité une condamnation unanime de la communauté internationale qui menace de sanctions.
Aussi, les Etats-Unis ont “fermement” condamné hier les arrestations des dirigeants maliens et ont annoncé́ la suspension de leur aide aux forces de sécurité́ et de défense du Mali, après l’arrestation et la démission du président et du Premier ministre de la Transition.
L’aide américaine avait été́ réduite l’an passé́ à la suite du coup d’état ayant renversé le régime d’IBK.
« Nous suspendons actuellement l’assistance à la sécurité́ au profit des Forces de sécurité́ et de défense maliennes que nous avions maintenues précédemment ».
Selon le communiqué du Département d’Etat, Washington envisage également « des mesures ciblées contre les dirigeants politiques et militaires qui entravent la transition malienne ».
« Nous appuyons la déclaration conjointe de la CEDEAO et de l’Union africaine, et nous travaillons en étroite collaboration avec le comité́ local de suivi de la transition et d’autres acteurs internationaux pour demander la libération immédiate et inconditionnelle des personnes détenues et la reprise de la transition menée par des civils », lit-on dans le communiqué.
« Un gouvernement démocratique dirigé par des civils présente la meilleure opportunité́ de parvenir à la sécurité́ et à la prospérité́ au Mali et dans l’ensemble de la région du Sahel », souligne Washington.
Cette annonce intervient après celle de l’Union africaine, de la France et de l’Union européenne qui ont tous condamné sans équivoque et menacent de sanctions le nouveau coup de force de la junte militaire.
Le président en exercice de l’UA, le président congolais Félix Tshisekedi Tshilombo, a exigé la « libération immédiate et inconditionnelle » des dirigeants de la transition arrêtés par les militaires lundi soir et « condamne fermement toute action visant à déstabiliser le Mali ». Il appelle également « tous les acteurs de la transition politique malienne à la retenue ainsi qu’au respect de la Constitution », selon ce communiqué.
Quant à la Cedeao, elle a dépêché sur place son médiateur, l’ex-président nigérian, Goodluck Jonathan.
De son côté, à l’issue d’un sommet européen, le président français, Emmanuel Macron, a demandé une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU. « Nous sommes prêts, dans les prochaines heures, si la situation n’était pas clarifiée, à prendre des sanctions ciblées » contre les protagonistes, a affirmé Emmanuel Macron lors d’une conférence de presse.
La Minusma, l’Union africaine (UA), les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Allemagne ont aussi condamné « fermement la tentative de coup de force ». Ils ont rejeté par avance tout fait accompli, y compris une éventuelle démission forcée des Dirigeants arrêtés. Le Secrétaire Général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé lundi « au calme » au Mali et à la « libération inconditionnelle », de MM. N’Daw et Ouane.