La mafia instaurée dans le secteur aéronautique malien ne laisse aucune chance à des investisseurs locaux d’émerger. Souleymane Sidibé, initiateur et PDG de la compagnie AFRIKAYESAIR, n’a pas échappé à cette mafia. Malgré de nombreux partenariats conclus par lui, notamment avec Air Burkina pour assurer la desserte des régions du pays, des liaisons aériennes internationales au départ et à destination des villes secondaires du Mali, pour booster le désenclavement et le développement local à travers le transport aérien, il a été freiné dans son initiative par le biais des personnalités publiques tapies dans l’ombre d’une autre compagnie aérienne de la place. AFRIKAYESAIR a désormais du plomb dans l’aile.
Malien de l’extérieur et ressortissant de Kayes, Souleymane Sidibé fait partie de ces maliens de la diaspora de l’extérieur qui après avoir eu des expériences ailleurs, ont décidé de venir investir et partager leurs expériences au Mali. En tant que kayesien, il a fait le constat que la majorité des maliens de la diaspora sont de la région de Kayes et souvent lorsqu’ils rentrent au pays ils ont des difficultés à se rendre directement chez eux à cause de la mauvaise qualité de la route Bamako-Kayes et souvent ils subissent des braquages. Aussi l’arrêt du terrain voyageur a rendu encore difficile les voyages vers Kayes. Pour trouver une solution aux difficultés d’accès de Kayes par les kayesiens de la diaspora, certains fils de Kayes qui sont des cadres dans les grandes compagnies aériennes en France ont eu l’idée de créer une compagnie aérienne qui facilitera les voyages sur Kayes par avion. De ce fait, l’aéroport de Kayes étant un aéroport international, s’il est équipé, il pourrait recevoir des vols qui viennent directement d’Europe et de la sous-région. Après ces constats ils ont décidé d’envoyer M.Souleymane Sidibé pour recenser les différents équipements qui manquent au niveau de l’aéroport de Kayes afin de le faire fonctionner. Après avoir fait cela, il s’est rendu à la présidence pour soumettre le projet. Et grâce à Ben Barka (à l’époque Secrétaire Général à la présidence) et Alfousseni Niono ils ont trouvé une réponse favorable. Au début ils avaient pour ambition de faire un vol direct de Paris à Kayes. Mais certains fonctionnaires de mauvaise volonté ont essayé de mettre des bâtons à leurs roues pour faire ralentir leur projet et cela a eu des conséquences sur le lancement de la compagnie, parce que la date de livraison des avions étaient passée sans que la compagnie ne soit lancée. Grace à son courage et son envie de trouver une solution à ce problème, l’aéroport de Kayes est devenu opérationnel et prêt à accueillir des vols venant de partout à travers le monde.
Pour que la compagnie aérienne AFRIKAYESAIR voit le jour, ils ont fait recours à l’Air BURKINA qui les a loué un avion. Grâce au partenariat avec la compagnie Burkinabé l’AFRIKAYES AIR a pu organiser des vols réguliers entre Bamako et Kayes. Cela a permis aux nombreux Kayesiens de la diaspora à se rendre chez eux sans difficulté aucune.
La mauvaise volonté du gouvernement à accompagner cette initiative :
Malgré la bonne portée de ce projet, le gouvernement malien a tout fait pour que le projet ne puisse pas voir le jour. D’après les mots du PDG de l’AFRIKAYES AIR, même le jour du premier vol, ils étaient censés bloquer par la douane parce que l’avion n’avait pas d’AT (attribution temporaire). Alors qu’avec les règlements de l’UEMOA les avions burkinabé peuvent atterrir partout au Mali. Pour M.Sidibé l’Etat était contre son projet parce qu’il y avait une compagnie en gestation que certains tapis dans l’ombre de l’Etat voulaient mettre en place, c’est-à-dire la compagnie SKY AIR. Qui est en réalité selon plusieurs sources, la compagnie d’un arabe et gérée par certains anciens membres du gouvernement qui en tirent bénéfice. C’est pour protéger leurs intérêts qu’ils ont tout fait pour que le projet AFRIKAYESAIR ne puisse pas germer.
L’AFRIKAYES AIR, un projet, auquel un autre pays encourage:
Conscient de l’apport du projet AFRIKAYESAIR, le ministre des transports burkinabé a envoyé une lettre depuis le mois de février dernier, à son homologue du Mali pour demander la reprise du partenariat entre les deux compagnies qui était interrompu à cause de la pandémie, mais les autorités du Mali sont restées indifférentes face à la demande du ministre burkinabé. Dans sa lettre le ministre burkinabé parle d’un partenariat gagnant-gagnant entre les deux sociétés dont des retombées multiples pourraient se résumer à la redynamisation de l’aéroport international de Kayes Dag Dag grâce à la nouvelle base AFRIKAYES MALI / AIR BURKINA, liaisons aériennes interrégionales fortes et inédites, développement des liaisons aériennes internationales au départ et à destination des villes secondaires du Mali notamment pour booster le désenclavement et le développement local à travers le transport aérien.
L’AFRIKAYES AIR organise aussi des vols à destination des régions de Mopti, Tombouctou…
D’après Souleymane Sidibé, certaines compagnies aériennes européennes ont demandé des partenariats avec sa compagnie, notamment ASL /XL. Comme projets d’avenir il compte organiser des vols de colonies de vacances et de hadj pour les ressortissants de la région de Kayes.
Souleymane Sidibé appelle l’Etat malien à soutenir les projets des maliens de la diaspora pour promouvoir des investissements et les partages de connaissances. « Les Maliens de la diaspora peuvent jouer un rôle important pour la relance de notre économie nationale, c’est pour cela j’appelle les Maliens de la diaspora de venir au pays afin de contribuer à son développement », a-t-il dit.