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Transition : le président Assimi Goïta appelle à l’union sacrée
Publié le lundi 31 mai 2021  |  L’Essor
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© aBamako.com par AS
Visite du vice-président de la transition, le colonel Assimi Goïta, au ministère de la Sécurité.
Bamako, le 30 Septembre 2020. Le vice-président de la transition, le colonel Assimi Goïta, a rendu visite au personnel du ministère de la Sécurité.
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Pour la suite du processus en cours, le chef de l’Etat compte nommer un Premier ministre issu des rangs du M5-RFP, lequel mènera des consultations pour la formation d’un gouvernement


Le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, a successivement rencontré vendredi et samedi derniers à Koulouba, la classe politique, les communicateurs traditionnels, la société civile et les leaders religieux pour leur donner d’amples informations sur les évènements ayant conduit à la démission du président Bah N’Daw et du Premier ministre Moctar Ouane, le mardi 25 mai dernier. Et par la même occasion, il les a appelés à l’union sacrée pour la réussite de la Transition.

Au cours des rencontres, son directeur de cabinet, le capitaine Demba N’Daw, a fait la genèse des problèmes ayant conduit à cette situation. L’officier a indiqué que des différends tant dans le fond que dans la forme commençaient à apparaître entre le président et le vice-président de la Transition notamment dans tout ce qui a trait aux questions sécuritaires.

Selon lui, le colonel Assimi Goïta n’était plus consulté sur les questions relatives à ses prérogatives et des décisions étaient prises de nature à rompre l’équilibre et la cohésion au sein des Forces armées maliennes (FAMa). Le capitaine Demba N’Daw a expliqué que depuis un certain temps, il y avait de la rétention systématique sur certains dossiers importants du conseil des ministres qui devaient parvenir au colonel Goïta pour son avis. Toute chose qui a commencé par sa mise à l’écart de ce conseil. Et il n’était plus consulté pour les nominations même des militaires à des postes de responsabilité.

Devant les forces vives de la nation, le capitaine N’Daw a révélé aussi que le vice-président avait demandé l’audit de la Loi d’orientation et de programmation militaire (LOPM1) sans succès auprès du Premier ministre et du président de la Transition.

Autre situation pointée du doigt : la grogne sociale qu’il y avait pendant que le Premier ministre refusait de se conformer à la feuille de route de la Transition qui prévoyait l’adoption d’un pacte social à travers une Conférence sociale. Face à cette situation, il a indiqué que le Conseil national de Transition (CNT) prévoyait une motion de censure contre le gouvernement n’eut été l’intervention du colonel Assimi Goïta.

Le directeur de cabinet a critiqué aussi la dissolution du gouvernement le 14 mai dernier et la reconduction du Premier ministre Moctar Ouane sans consulter le colonel Assimi Goïta. Lequel l’a appris comme tous les Maliens à la télévision nationale. Et par la suite, il a entrepris des échanges avec le président pour tenter de redresser la barre.

Selon le capitaine N’Daw, aucune information ne circulait vers le vice-président concernant la formation du nouveau gouvernement. Et dans le souci de comprendre ce qui se passait, il a entrepris de rencontrer le Premier ministre, surtout qu’un des ministres éjectés avait appris par une chancellerie étrangère qu’il allait quitter son poste. Une information confirmée par téléphone par le président de la Transition alors en déplacement à Paris.

Face aux blocages qu’il y avait, a expliqué le capitaine N’Daw, le colonel Assimi Goïta a fait intervenir les proches sur le plan professionnel et social du président N’Daw. Mieux, il a eu recours à la médiation des chefs d’État de la sous-région dont le dernier fut le président en exercice de la Cedeao, le Ghanéen Nana Akufo-Addo.
À en croire le directeur de cabinet du colonel Assimi Goïta, il avait été convenu d’attendre la mission de la Cedeao pour aider à trouver une solution pour la formation du gouvernement.

Mais contre toute attente, le lundi dernier, ils ont appris à travers un flash spécial la liste du nouveau gouvernement de Moctar Ouane, avec à la clé, l’éjection des colonels Sadio Camara et Modibo Koné sans explication et sans concertation avec le colonel Assimi Goïta pourtant chargé des questions de securité et de défense. Pour le capitaine N’Daw, cette situation allait créer des problèmes au sein de l’Armée.

Comme exemple, il dira que celui qui devrait remplacer le colonel Modibo Koné a passé les 15 dernières années aux Nations unies et est coupé de la réalité du terrain. D’après lui, les évènements se sont donc enchaînés pour aboutir à la démission du président Bah N’Daw. Le directeur de cabinet a rassuré que le processus de la Transition suivra son cours normal et que le chronogramme des élections sera respecté.

ENJEUX AUTOUR DU MALI- De son côté, le colonel Assimi Goïta a déclaré qu’ils ont agi pour sauvegarder l’intérêt supérieur de la nation. Car il fallait choisir entre la stabilité du Mali et le chaos. Et ils ont donc choisi la stabilité. Aussi, selon lui, il fallait choisir entre le désordre et la cohésion au sein des Forces armées et de securité. Ils ont donc choisi la cohésion car il s’agit de l’intérêt supérieur de la nation.

Celui qui dirige désormais le pays a précisé qu’ils n’ont aucun agenda caché. Mais leur souhait est que cette Transition soit menée à bon port. « Il y a trop d’enjeux autour du Mali, c’est pourquoi, nous avons besoin d’une coalition, de se donner la main pour sauvegarder l’intérêt supérieur de la nation », a insisté le colonel Assimi Goïta devant les forces vives de la Nation.

« Nous n’avons pas d’autres choix, soit nous acceptons de travailler ensemble, de nous donner la main pour sauver notre pays soit nous faire des guerres clandestines et nous allons tous échouer », a-t-il prévenu. Enfin, le président Goïta a annoncé la nomination prochaine d’un Premier ministre chargé des consultations pour la formation d’un gouvernement.

Mais déjà, il a souhaité que ce poste revienne au Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces politiques (M5-RFP) à l’origine des constatations populaires qui ont abouti à la démission du président Ibrahim Boubacar Keïta, le 18 août 2020.

Dieudonné DIAMA

Source: Essor
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