«Builders» se traduit en anglais comme les constructeurs. Et c’est l’appellation que s’est choisi une société de Diawara Stone pour arracher des marchés à la pelle, dans le cadre de la sous-traitance de certains travaux de voirie publique. Il n’est donc pas si rare de les voir à l’œuvre sur certains carrefours de la capitale en train de s’occuper du passage des conduits hydrauliques de la Somapep ou Somagep. Pour ce faire Builders de Mamadou Diawara ne se suffit pas de perturber la circulation en occasionnant des embouteillages indescriptibles chaque fois qu’un marché est exécuté. Par-delà ces ennuis l’entreprise cause d’énormes torts au contribuable en ne remettant pas en l’état les parties endommagées des voies goudronnées que traversent les tuyaux. Partout où l’entreprise Builders passe dans la capitale c’est le même champ de ruines qu’elle laisse derrière elle et oblige les usagers de la route à négocier des excavations pour éviter des accidents. A la longue, il y’a lieu de s’interroger si les dégâts causés par cette entreprise ne rendent pas deux fois plus coûteuses les marchés qu’elle exécute.
Réconcilier l’armée et le peuple
Ce n’est peut-être pas encore le désamour total entre les FAMa et les
Maliens, mais l’atmosphère n’arrête pas de s’alourdit de jour en jour et au gré des questionnements sur l’utilité militaire de l’armée malienne en période de guerre. En cause, la forte affluence de porteurs d’uniforme dans la gestion administrative, qui atteint des allures expansionnistes très inquiétantes. D’autant plus inquiétantes, en effet, que la désertion du théâtre au profit des djihadistes est en passe d’ériger un grand mur de glace entre le peuple et une entité pour le confort de laquelle le pain est souvent retiré de la bouche du citoyen. L’élargissement du fossé est tel qu’il ne serait pas exagéré d’entrevoir le retour d’un ancien épisode qu’on croyait définitivement reléguer aux calendes de la conférence nationale et des tragiques événements de 1991. C’est là, en effet, que les dérives meurtrières la Grande Muette l’ont contrainte à des excuses historiques au peuple malien. Doit-on s’attendre à ce que le même scénario revienne avec les dérives professionnelles ? En tout cas, dernier coup de force de Kati ne laisse pas entrevoir les choses dans un sens différent.
Le confort énergétique au prix d’une nouvelle démolition
En dépit de la suspension de ses opérations en zone aéroportuaire, le département des domaines n’en a pas encore fini avec le triste épisode des démolitions. Il nous revient, de source bien introduite, que non loin de Senou un autre déguerpissement d’envergure se mijote. Mais à la différence de la première opération, celle-ci serait motivée par des travaux d’utilité publique. Il s’agit, en clair, de frayer un chemin pour le passage des câbles électriques reliant les capitales ivoirienne et malienne. Ce sont des centaines de concessions, selon nos témoignages, qui sont visées par l’opération en gestation et dont les propriétaires ont déjà été prévenus par les autorités, explique-t-on. Il nous revient de même source qu’un dédommagement est prévu mais dont les proportions de ne sont pas connues. Quid du recasement des occupants ? Ces derniers n’en ont reçu aucune assurance pour l’heure, mais tous conviennent que l’opération repose sur des motivations d’autant plus sublimes que la ligne annoncée s’annonce comme le réseau le mieux approprié dans le transport d’électricité. Car la vétusté des installations actuelles ne supporte plus depuis quelques temps la desserte de certaines quantités d’électricité.
La vente des postes administratifs en cause
Le trafic des positions administratives est probablement l’un des créneaux les plus porteurs en cette période de transition, particulièrement marquée par le règne d’un clientélisme sans précédent. Course contre la montre et intangibilité de délai obligent, la chasse au profit est en passe de transformer les postes de responsabilité en banales marchandises négociables, vendables et cessibles au prix du plus offrant. Sauf que le réseau semble beaucoup mieux maîtrisé dans le cercle des seigneurs de la Transition, à savoir : le monde rétreint de l’armée. Il n’est dès lors pas surprenant, au regard de la prudence qui l’entoure, que le sésame revienne dans la plupart des cas aux officiers supérieurs dont les colonels. S’ils sont aujourd’hui les plus promus aux postes de chefs d’entreprise d’Etat, de préfets et même aux responsabilités diplomatiques c’est moins par solidarité de corps que par promesses de prébendes gagées auprès des dépositaires de postes. Les sommes seraient peut-être tout aussi remboursables dans les cas de difficultés d’accès à la marchandise comme dans certains services publics où les travailleurs sont réfractaires à l’arrivée des hauts gradés aux commandes.