Trois jours après le coup de force sur fond de crise de confiance, entre le Président de la transition et son Vice-Président, la Cour constitutionnelle déclare le colonel Assimi Goïta chef de l’État et président de la transition.
Dans son arrêt, la haute juridiction indique que le vice-président de la transition, le colonel Goïta, «exerce les fonctions, attributs et prérogatives de président de la transition pour conduire le processus de transition à son terme », et qu’il portera « le titre de président de la transition, chef de l’État ». La Cour constitutionnelle en est arrivée à cette conclusion après avoir constaté la «vacance de la présidence» consécutive à la démission de celui qui était jusqu’alors le président de la transition, Bah N’Daw.
Cette décision, applaudie par une frange de la population, a pris de court toute la classe politique qui avait dénoncé, dans son écrasante majorité, la prise du pouvoir de façon anticonstitutionnelle par les militaires.
L’Union pour la république et la démocratie (URD), a également condamné la démission forcée du président de la Transition, Bah N’Daw ainsi que du Premier ministre Moctar Ouane, avant que son Président, Salikou Sanogo, ne prenne acte de la confirmation du colonel Assimi
Goïta comme nouveau président. « Ce que nous recherchons réellement, c’est de sortir de cette transition avec les réformes que nous voulons », a-t-il expliqué.
Pour sa part, le mouvement EPM (Ensemble Pour le Mali), coalition de partis politiques de l’ancienne majorité présidentielle, se réunit ce dimanche pour adopter la position à tenir face à l’arrêt de la Cour constitutionnelle sans l’Adema qui s’est officiellement démarqué
d’EPM, samedi dernier.
Quant à l’ancien ministre demeuré membre de cette alliance, Amadou Koïta, il a appelé à une transition dirigée par des civils.
De nombreux partis et regroupements politiques et associations ont également dénoncé « la rupture unilatérale du processus de transition”. “ ils s’agit de «Jigiya Koura, regroupement de partis dirigé par Housseïni Guindo, l’Action républicaine pour le progrès
(ARP), de Tiéman Hubert Coulibaly, le PDES, le parti Yelema ou encore l’association «Sauvons la démocratie des putschistes» exigent la poursuite d’une transition civile et appellent à la mobilisation.
En attendant la réponse de la communauté internationale qui réclame également un civil à la tête du pays, Assimi Goita est déjà rentré dans la plénitude de ses prérogatives en abrogeant un certain nombre de décrets présidentiels.