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Positions dures contre le Mali après le coup de force : Macron esseulé
Publié le mardi 1 juin 2021  |  Le Pays
Communiqué
© Autre presse par DR
Communiqué du Sommet de la CEDEAO à Accra sur la crise au Mali
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Les chefs d’État de la CEDEAO, même s’ils ont décidé de suspendre le Mali des institutions de l’organisation, n’ont pas émis de sanctions dures contre le peuple malien. Ils ont même promis d’accompagner le Mali. Cette décision, saluée par la majorité des Maliens, est un discrédit pour le président français, Emmanuel Macron, qui a menacé de retirer ses troupes car, il qualifie le Mali d’un pays « qui n’a pas de légitimé démocratique ni de transition ».

Pas d’embargo contre le Mali. C’est la bonne nouvelle qui est sortie du Sommet extraordinaire des chefs d’État de la CEDEAO tenu au Ghana, le dimanche dernier. Le colonel Assimi Goïta dirigera la transition pour les 09 mois restants. C’est une autre nouvelle saluée par bon nombre de Maliens.

En effet, les chefs d’État de la CEDEAO, lors de leur sommet extraordinaire tenu sur la situation du Mali, ont demandé la nomination immédiate d’un nouveau Premier ministre civil et la mise en place d’un gouvernement inclusif.

Une autre exigence de la CEDEAO, c’est le respect de la période de transition de 18 mois décidée à Accra. « Dans ce contexte, la date du 27 février 2022 déjà annoncée pour l’élection présidentielle doit être absolument maintenue », a-t-on indiqué dans le gouvernement.

L’institution sous-régionale réitère sa décision selon laquelle « le président de la transition, le vice-président et le premier ministre de la transition ne devraient en aucun cas être candidats à la prochaine élection présidentielle ».

Pas d’embargo sur le Mali

Les chefs d’État de la CEDEAO ont suspendu le Mali dans les institutions de la CEDEAO. Cette suspension qui est régie par l’article 45 du Protocole sur la démocratie et la bonne gouvernance de la CEDEAO, est, selon l’analyste politique Mohamed Ag Assory, est « une mesure forte dans la forme mais n’a aucune réelle conséquence sur le pays. C’est à l’opposé des sanctions économiques, c’est plutôt une sanction politique à valeur symbolique ».

Mais, les Chefs d’État, ayant certainement compris les difficultés du peuple malien, n’ont pas mis le Mali sous embargo, chose que les citoyens craignent. Ils ont même réaffirmé « le soutien de la CEDEAO pour accompagner le processus de transition au Mali et ont exhorté tous les partenaires internationaux (l’Union africaine, les Nations Unies et l’Union européenne) à continuer à soutenir le Mali dans la mise en œuvre réussie de la transition ».

Ces résolutions des chefs d’État de la CEDEAO, surtout le manque des sanctions contre le Mali, ont été beaucoup saluées. Hommes politiques, personnalités de la société civile…beaucoup ont sa salué les décisions des chefs d’État de la CEDEAO. « La CEDEAO a été sensible aux difficultés quotidiennes des Maliens et n’a pas prononcé de sanctions éprouvantes pour les populations. Grand remerciement à notre organisation régionale pour cette solidarité et ce sens de la Mesure. Gratitude du peuple malien aux chefs d’État et de Gouvernement ayant démontré ainsi leur sympathie pour la cause du Mali. Il reste désormais à nous tous, forces politiques et de la société civile, unies derrière nos autorités de transition, à nous montrer dignes de la confiance ainsi placée en nous ! », a déclaré l’ancien premier ministre Moussa Mara.

Macron esseulé

Le président de la République française a gardé, depuis le renversement de Bah N’daw et de Moctar Ouane, une position dure contre le colonel Assimi Goïta et ses collaborateurs. Il avait même annoncé des sanctions individuelles contre eux. Le dimanche dernier, il s’est radicalisé en menaçant de retirer ses troupes au Mali qu’il le qualifie « d’un pays où il n’y a plus de légitimé démocratique ni de transition ». Le même jour, la CEDEAO a admet le colonel Assimi Goïta comme président de la Transition. Elle a ainsi validé la décision de la Cour constitutionnelle du Mali. Mieux, elle a décidé d’accompagner le Mali pour sa stabilité. Ce qui voudrait dire que le président français est seul dans sa posture radicale contre le Mali. Son discours prouve clairement qu’il voulait une sanction internationale contre le Mali, et à travers la CEDEAO. Il faut préciser qu’il fait ses menaces au moment où les Maliens, dans leur grand nombre, réclament le départ des troupes françaises de leur territoire. Macron va-t-il radicaliser les « anti-politiques françaises » dans leur combat ?

Après cette décision de la CEDEAO, certains français très critiques contre les militaires au pouvoir au Mali, ont commencé à ramollir leurs déclarations. C’est le cas de l’ancien diplomate Nicolas Normand. « Après la décision bienveillante de la CEDEAO, il est assez probable que les autorités françaises continueront de coopérer avec les autorités maliennes, malgré le 2ème putsch. La lutte contre les djihadistes et la survie du Mali sont prioritaires », a-t-il écrit sur son compte twitter. A travers une déclaration de son ministre de l’Europe et des Affaires Etrangères, la France dit avoir « pris acte de la suspension du Mali des institutions de la CEDEAO ». Elle dit aussi partager la « priorité absolue accordée par la CEDEAO ç l’organisation de l’élection présidentielle du 27 février 2022 dans les conditions strictement énoncées par les chefs d’État et de gouvernement dans le communiqué du 30 mai ».

Macron semble revenir ses menaces de retrait de ses troupes au Mali, car dans le communiqué du ministre Jean Yves-Le Drian, il est déclaré : « le respect de ces paramètres, vérifié par la CEDEAO, est la condition du maintien de l’engagement des partenaires du Mali et de l’accompagnement de la Transition ».

Ce qui est sûr, Macron doit revoir sa position, car l’instabilité du Mali est une menace pour tout le sahel et même pour son pays, la France.

Boureima Guindo

Source : LE PAYS
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