La fréquence des accidents sur la route de Ségou en période des fêtes devient inquiétante. L’Agence nationale de la sécurité routière (Anaser), en partenariat avec la protection civile, la police et les mairies de Ségou, a mené des campagnes de sensibilisation à l’endroit des usagers pendant la fête de ramadan.
Couvrant une distance de 237 km, la route nationale 6 reliant Bamako-Ségou, est l’une des routes les plus fréquentées au Mali surtout en période de fête. Il est de coutume pour les Ségoviens d’aller passer les fêtes en famille. Souvent, cette joie se transforme en cauchemar avec des pertes en vies humaines massives, des blessées et destruction des biens publics et privés.
Colonel Jean Coulibaly est le directeur régional de la protection civile de Ségou. Il affirme que ses hommes ont enregistré 20 cas d’accidents sur la voie publique la veille de la fête de ramadan, le jour et le lendemain. Il souligne que les jeunes sont les plus touchés par ces accidents.
Causes multiples
Sur les causes réelles de ces accidents de circulation, les passagers et les chauffeurs donnent plusieurs causes. Diadjé Sissoko, chauffeur, dénonce le mauvais état de la route et la méconnaissance des codes de la route par les villageois. Assa Tangara, passagère, par contre, pointe du doigt la négligence et l’excès de vitesse des chauffeurs. Selon la commerçante, ces deux facteurs restent la cause principale des accidents lors des fêtes.
Pour le Lieutenant-colonel Jean Coulibaly, la plupart des accidents de circulation demeure d’abord l’incivisme, le non-respect du code de la route et l’excès de vitesse. A cela s’ajoutent les mauvais états des engins, explique l’expert.
Les données apportées par les soldats du feu de la Direction régionale de Ségou (DRPC-Ségou), pendant la période de fête de ramadan évoquent beaucoup de dégâts matériels, des blessés et des pertes en vies humaines.
Le constat est encore plus alarmant à l’hôpital Nianakoro Fomba de Ségou qui accueille les accidentés. Aboubacar Yattasaye est chirurgien à l’hôpital. Il affirme que par an, la structure sanitaire reçoit plus d’une trentaine de morts dus aux accidents de la route. Selon lui, la plupart des victimes succombent aux traumatismes crâniens, aux fractures, aux hémorragies internes.
« Les chocs sont tellement violents que les victimes arrivent parfois à l’hôpital en phase terminale. Les agents de santé travaillent fort pour faire le nécessaire mais parfois on est débordé par la succession des accidents surtout en période de fête », a confirmé Dr. Yattassaye.
Face à l’ampleur du phénomène, depuis quelques années, l’Agence nationale de la sécurité routière (Anaser), en partenariat avec la protection civile, la police et les mairies de Ségou ouvrent des campagnes de sensibilisation par rapport au respect du code de la route et aux mesures préventives des accidents de la route à l’approche, pendant et après les fêtes. Objectif : faire en sorte que les personnes et leurs biens puissent se déplacer durant ces périodes en sécurité et en toute quiétude.
La campagne de sensibilisations a eu un impact positif deux semaines après la fête de ramadan de cette année, souligne le Lieutenant-colonel Coulibaly. « Ça a eu un impact parce que le nombre d’accident a diminué par rapport à l’année dernière », a indiqué le directeur régional de la protection civile de Ségou.
Selon lui, les soldats du feu ont déjà effectué plus de 500 sorties sur l’ensemble de la région et à Fana, de janvier à mai 2021. Les accidents de circulation ont fait 85 morts et 2 052 blessés à Ségou en 2020, selon la direction régionale de la protection civile.