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Kita : la population exige le départ du Substitut du procureur du tribunal de première instance
Publié le mercredi 2 juin 2021  |  LE Wagadu
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La population de Kita semble déterminée à obtenir le départ forcé du Substitut du procureur du Tribunal de première instance de Kita, Mamadou Haïdara, après la mort d’un jeune boucher du nom de Niafa Diarra dit M’Bouyé, qui était détenu à la prison centrale de Kita.
En effet, après la mort de Niafa Diarra, une manifestation, dont les images ont circulé sur la page Facebook de KITA Infos.com, a été organisée le 17 mai 2021 devant la préfecture de Kita par la population, pour demander l’autopsie du corps du défunt et le départ de Mamadou Haïdara.

Selon les manifestants, c’est le Substitut du procureur qui en serait responsable puisqu’il s’est opposé à la mise en liberté du prévenu. Un autre manifestant affirme que malgré les inquiétudes exprimées au sujet de la dégradation de l’état de santé de Niafa, Mamadou Haïdara s’est entêté à le mettre en prison. C’est ainsi qu’ils lui ont lancé un ultimatum en lui demandant de quitter la ville dans une semaine.

Le 19 mai 2021, une conférence de presse a été animée par le procureur du tribunal de première instance de Kita, Chiaka Coulibaly, qui visait à apporter des éclaircissements sur le décès de Niafa Diarra. Le procureur Chiaka a présenté ses condoléances à la famille du défunt, avant de déplorer une instrumentalisation de la mort du détenu par M. Diarra à des fins personnelles.

Contrairement, à ce qu’ont dit les manifestants, le procureur précise que le défunt n’était pas malade, en tout cas, n’apparaissait pas comme tel au moment où il a été interpellé, au moment où il a été conduit devant le parquet, au moment où le tribunal a statué sur la demande de mise en liberté. Et c’est jusqu’à la date du 10 mai 2021, précise-t-il, dans l’après-midi, qu’il a été contacté par le régisseur de la prison centrale de Kita pour l’informer que le défunt Niafa Diarra ne se sentait pas bien.

C’est ainsi qu’il a demandé au régisseur de conduire Monsieur Niafa au centre de santé ; ce qui a été fait. Et le lendemain, mardi, assure-t-il, il a été recontacté par le régisseur, dans l’après-midi, pour lui dire qu’il était à nouveau à l’hôpital avec le détenu en question dont l’état de santé s’était aggravé et lui avait dit qu’à ce moment l’état du défunt était stable. Il a aussi précisé qu’il ne s’est pas contenté de cela. Le procureur assure par ailleurs avoir parlé au médecin traitant qui lui a confirmé également que l’état du détenu était stable.

Le samedi le 16 mai 2021, ajoute le procureur, il a été appelé à nouveau par le régisseur pour lui dire que Monsieur Diarra était à nouveau agité et que lui-même était en manque d’effectif pour envoyer quelqu’un à son chevet, et lui a suggéré de remettre le détenu à ses parents.

Cette décision de remettre le détenu à ses parents ne relevant plus de son ressort, le procureur affirme qu’il a appelé sur le champ le procureur général de la cour d’appel de Kayes pour lui expliquer la situation. Celui-ci lui aurait promis de diligenter le dossier avant de lui donner également son feu-vert pour la remise du détenu Niafa à ses parents. Et aussitôt, le même samedi, le détenu a été remis à ses parents.

Et, malheureusement, le lendemain dimanche, le procureur a déclaré qu’il a été rappelé par le même régisseur qui lui a annoncé le décès du détenu. C’est après l’annonce du décès du boucher, dit le procureur, qu’il a appris que le président du bureau local de CNJ, un certain Moussa N’diaye, et certaines personnes, dit-il, dont le tribunal est la source de leur gagne-pain et qui voient aujourd’hui leur source de revenus se tarir, se sont organisés en faisant tout un montage mensonger qu’ils ont distillé un petit peu partout pour pouvoir organiser cette marche de protestation.

Qu’est-ce qui a conduit à tout ça ?

Selon le procureur, tout a commencé lorsque Niafa Diarra et Mohamed Dembélé ont été poursuivis et placés sous mandat de dépôt le 1er avril 2021 pour vol et complicité de vol par le recel. L’audience a été fixée, poursuit-il, au 22 juin 2021 ; entre-temps, fait-il savoir, le détenu Niafa a formulé une demande de mise en liberté, ce qui est normal, et diligemment, cette demande a été enrôlée pour le 27 avril 2021.

Et le dossier ayant été appelé, le ministère public a sollicité le renvoi du dossier. Mais malgré cette sollicitation, la demande de renvoi du ministère public, le dossier ayant été retenu, il s’est opposé et l’affaire a été mise en délibéré et vidée à la date du 04 mai 2021 et le tribunal a ordonné la mise en liberté et le parquet a relevé l’appel. Et c’est le Substitut Mamadou Haïdara qui est monté, ce jour-là, à l’audience.

Malgré les pourparlers engagés par les autorités administratives de Kita et les deux syndicats de magistrats (le Syndicat Autonome des Magistrats (SAM) et le Syndicat Libre de la Magistrature), la population de la capitale de l’arachide campe sur ses positions. Elle demande le départ de Mamadou Haïdara, même si le premier ultimatum donné s’est expiré en pure perte.

Fadiala N. Dembélé/Stagiaire
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