Manque de transparence et de crédibilité dans les passations de marchés, l’ambiguïté dans la clôture des travaux (réception), la baisse de performance de la structure…, des organisations professionnelles du secteur des Bâtiments Travaux Publics (BTP) s’insurgent contre la gestion de l’Agence d’exécution des travaux d’infrastructures et d’équipements ruraux (AGETIER).
Rien ne va plus à l’Agence d’exécution des travaux d’infrastructures et d’équipements ruraux (AGETIER) où des organisations professionnelles du secteur des Bâtiments Travaux Publics (BTP) s’élèvent contre l’opacité dans la gestion de la structure par son Directeur général, qui, du reste, est en fin de mandat.
Dans une correspondance envoyée au président de son conseil d’administration, consultée par Le Wagadu, l’Ordre des Architectes du Mali, l’Ordre des Ingénieurs Conseils du Mali, l’Ordre des Urbanistes du Mali et l’Organisation Patronale des Entreprises de Construction du Mali dénoncent des faits de mauvaise gestion à l’AGETIER.
Ces faits sont relatifs au manque de transparence et de crédibilité dans les passations de marchés, à la faible implication voire l’absence de l’AGETIER dans le suivi des travaux, à l’ambigüité dans la clôture des travaux (réception), au non-paiement des impayés. Ce, depuis 05 ans, et du manque de suite concernant la construction du siège à l’issue d’un concours d’architecture.
À cela s’ajoutent la mauvaise gestion et les retards dans la passation de marchés. Tous ces motifs ont poussé des bailleurs de fonds à annuler des conventions, notamment la Banque africaine de développement (BAD) sur les projets P2RS et la Banque mondiale sur les projets d’amélioration de l’accessibilité rurale.
Cette dénonciation des organisations professionnelles du secteur intervient à la veille du choix imminent d’un nouveau Directeur général, le mandat de l’actuel premier responsable étant arrivé à terme.
Dans une correspondance en date du 26 mai dont nous avons reçu copie, le président de l’Association pour la gestion des travaux d’infrastructures et d’équipements ruraux (AGETIER), qui fait office de président du conseil d’administration, a écrit au DG de l’agence pour lui signifier la fin de son contrat. Il lui a demandé de bien vouloir prendre des dispositions idoines pour ne plus engager l’agence auprès des partenaires et des tiers à partir de la fin de son contrat.
En plus des 04 organisations citées plus haut, plusieurs partenaires de l’AGETIER s’opposent au renouvellement du mandat du Directeur général sortant. «Sa reconduction nuira gravement aux différentes professions et constituera un manque à gagner assez significatif sur le plan économique», confie un membre des organisations professionnelles du secteur des BTP.
Malgré cette opposition des partenaires et en dépit des faits gravissimes évoqués beaucoup plus haut, il nous est revenu que le conseil s’apprête à renouveler son mandat. Ce qui aura des conséquences fâcheuses pour la structure.
Puisqu’il constitue un mauvais signal envoyé aux partenaires techniques et financiers comme la BAD et la Banque mondiale, mais aussi une défiance vis-à-vis d’eux. Le conseil d’administration prendra-t-il le risque de le reconduire ?