Notre pays, le Mali est de plus en plus isolé sur la scène internationale. Après la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), c’est l’Union Africaine (UA) qui suspend le pays de ses institutions. Et pour cause, le Mali vient de connaître son deuxième coup d’Etat le 24 mai 2021 en neuf mois. Dans un communiqué rendu public, le 1er juin 2021, l’Union Africaine décide de « suspendre immédiatement la République du Mali de toute participation à toutes les activités de l’Union africaine, de ses organes et institutions, jusqu’à ce que l’ordre constitutionnel normal soit rétabli dans le pays ».
Dans ce communiqué adopté par le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA), lors de sa 1001ème réunion, tenue le 1 juin 2021, sur la situation au Mali, l’organisation africaine dit être profondément préoccupante par l’évolution de la situation au Mali et son impact négatif sur les gains réalisés jusqu’à présent dans le pays. Agissant en vertu de l’article 7 de son, le Conseil de paix et de sécurité de l’UA appuie son appuie aux décisions protocoles adoptés par la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO, telles que exprimées au paragraphe 8 de son communiqué publié le 30 mai 2021 à Accra, au Ghana.
L’UA a condamné avec la plus grande fermeté et rejette totalement les coups d’État et les changements anticonstitutionnels de gouvernement sur le continent, conformément aux dispositions de l’article 4(p) de l’Acte constitutif de l’UA ; décide, en conséquence, conformément aux instruments normatifs pertinents de l’UA, de « suspendre immédiatement la République du Mali de toute participation à toutes les activités de l’Union africaine, de ses organes et institutions, jusqu’à ce que l’ordre constitutionnel normal soit rétabli dans le pays ».
En outre, l’UA exhorte vivement les militaires maliens à retourner d’urgence et sans condition dans leurs casernes et à s’abstenir de toute nouvelle ingérence dans les processus politiques au Mali, tout en appelant à la création de conditions propices à un retour sans entrave, transparent et rapide à la transition dirigée par des civils, sur la base de la feuille de route convenue pour la transition au Mali, faute de quoi le Conseil dit qu’il n’hésitera pas à imposer des sanctions ciblées et d’autres mesures punitives à l’encontre de tout trouble-fête de la transition actuelle.
L’UA demande « aux forces de et de sécurité maliennes de lever immédiatement toutes les restrictions imposées à tous les acteurs politiques, y compris l’assignation à résidence de Bah N’Daw et de Moctar Ouane ; demande aux autorités de transition de respecter et de se conformer à la période de transition de 18 mois initialement prévue et, par conséquent, appelle à nouveau le peuple malien à placer les intérêts suprêmes du pays et de son peuple au-dessus de tout, à rester calme et à continuer à travailler ensemble dans le cadre de l’Accord de paix et de réconciliation pour le Mali de 2015 issue du processus d’Alger, avec la participation effective des femmes, des jeunes et des Maliens de la diaspora, pour résoudre la crise actuelle et organisateur des élections démocratiques libres, justes et crédibles, le 27 février 2022 ; demande au Président de la Commission, à travers son Représentant spécial et Chef de la Mission de l’UA au Mali et au Sahel (MISAHEL), de continuer à proche étroitement avec l’Envoyé spécial et Médiateur de la CEDEAO au Mali, Goodluck Ebele Jonathan, ancien Président de la République fédérale du Nigéria ».
L’Union Africaine exprime son soutien à la Mission multidimensionnelle de stabilisation des Nations unies au Mali (MINUSMA) et les efforts au Mali, saluent ses efforts avec la volonté de tout conserver avec l’ONU pour maintenir la paix, la stabilité et la sécurité au Mali. Elle exige sans ambiguïté que les dirigeants actuels du processus de transition, y compris le chef de la transition, le vice-président et le premier ministre, ne soient en aucun cas candidats à la prochaine élection présidentielle au Mali. Par ailleurs, l’UA appelle les dirigeants militaires et tous les acteurs politiques à respecter pleinement et inconditionnellement la Charte de la transition tout en demandant la nomination immédiate d’un Premier ministre civil pour mener à bien le processus de transition et organiser un processus de réconciliation nationale et de dialogue véritablement inclusif pour la stabilité du Mali. Elle a décidé en outre de constituer une mission d’évaluation du CPS au Mali afin de s’engager avec toutes les parties concernées et l’Envoyé spécial et Médiateur de la CEDEAO, en vue d’identifier les domaines dans lesquels l’UA pourrait apporter son soutien au Mali, notamment en ce qui concerne la mise en œuvre du programme de transition et la tenue des élections.
L’internationale à apporter un financier au Mali afin de lui permettre de relever les tombes appellent la communauté internationale avec laquelle le pays est confronté et de veiller à ce que le plan de transition ne déraille pas ; demande également au Président de la Commission de suivre de près la situation au Mali et de fournir des mises à jour régulières au Conseil, au moins une fois par trimestre et selon les besoins ; et décide de rester saisi de la question. Bien avant cette sanction de l’UA, il faut rappeler que les chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ Ouest (CEDEAO) avait tenu un sommet extraordinaire sur la situation politique au Mali, le 30 mai 2021 à Accra au Ghana. Dans le communiqué final de la rencontre, les chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO ont décidé de suspendre le Mali des institutions de la CEDEAO conformément aux dispositions de la CEDEAO.
Pour la CEDEAO, la « date du 27 février 2022 déjà annoncée pour l’élection présidentielle doit être absolument maintenue ». « Après de longues discussions sur la situation au Mali, les chefs d’État et de gouvernement ont pris les décisions suivantes : Ils réaffirment l’importance et la nécessité de respecter le processus démocratique d’adhésion au pouvoir, conformément au protocole de 2001 de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance ; condamnent en particulier toutes les actions qui ont conduit à l’ instabilité persistante au Mali et ses conséquences dans la région; décident de suspendre le Mali des institutions de la CEDEAO conformément aux dispositions de la CEDEAO ; demander la nomination immédiate d’un nouveau Premier ministre civil; un nouveau gouvernement inclusif devrait être formé pour poursuivre le programme de transition; réaffirment la nécessité de respecter la période de transition de 18 mois décidée à Accra.
Dans ce contexte, la date du 27 février 2022 déjà annoncée pour l’élection présidentielle doit être absolument maintenue. Un mécanisme de suivi sera mis en place à cet effet ; réitèrent les décisions antérieures selon lesquelles le chef de la transition, le vice-président et le premier ministre de la transition ne devraient en aucun cas être candidats à la prochaine élection présidentielle », Révèle le communiqué de la CEDEAO. Cette sanction de l’UA risque de porter un coup dur à la candidature de Mme Haïdara Aïchata Cissé dite Chato, membre du Conseil national de transition (Organe législatif au Mali) au poste de président du parlement panafricain.