La France a annoncé, jeudi 3 juin au soir, la suspension temporaire de ses opérations militaires conjointes avec les forces maliennes ainsi que les missions de conseil. Une annonce inattendue et forte, même si ce n’est qu’un pan des opérations de la force antiterroriste française Barkhane qui est suspendu, et que cette décision sera réévaluée « dans les prochains jours ».
‘’C’est dans la difficulté qu’on connait ses amis’’ un adage qui sied à la décision de la France. Une décision de rompre les opérations conjointes avec l’armée Malienne alors que le pays traverse une crise sécuritaire sans précédente. Ladite décision est mal conçue du rang des Maliens qui estiment que la France au lieu d’être l’ami se range du côté des ennemies. Est-ce vrai ? Difficile de le dire mais force est de constater que les images des forces françaises aux côtés des séparatistes qui ont ouvert la porte du Mali aux ennemies de la paix circulent sur les réseaux sociaux. Mieux depuis l’annonce de cette suspension, des attaques contre les positions des FAMa se font sentir. L’attaque de Menaka qui a occasionnée la mort de plus de 11 personnes en est une parfaite illustration.
Comme si cela ne suffisait pas le Burkina Faso aussi vient d’enregistrer une attaque occasionnant plus de 100 morts. La question qui taraude les esprits est de savoir si la coopération militaire du Mali et de la France est la seule suspendue car les pays voisins aussi en paye le frais. Pourtant, la coopération militaire France Mali a été décriée à plus d’un titre. Au lieu d’être un facteur d’atténuation de la crise sécuritaire au Sahel, la présence de l’armée Française n’a servi à rien comme le stipule bon nombre de maliens. Les villages entiers ont été rayé de la carte, les positions des militaires maliens ont fait l’objet d’attaque, bref la crise sécuritaire s’est accentuée au su et au vu des forces Barkhanes. Tel est le comportement peu orthodoxe de la France qui alimente la colère de ce qui avait applaudi la force française en 2012 et qui la déteste en 2021. Cela prouve à suffisance le mauvais rendement de la France à résoudre la crise sécuritaire.
Cette suspension n’est-il pas une occasion de rompre avec toutes les relations avec l’ancien colon ? Nous ne pouvons le dire avec exactitude mais ce qui est sûr c’est dans les situations difficiles que l’on doit choisir les vrais amis. D’ores et déjà des voix se lèvent pour demander l’appui d’une autre puissance. Ce cri de cœur sera-t-il exhaussé ? le temps nous le dira, mais la ‘’création de la brèche occasion l’intrusion’’. Cette suspension ne donne-t-il pas raison à ceux qui pensent que l’armée Française est en train d’extraire les ressources du sous-sol en lieu et place de la lutte contre les terroristes. De toutes les façons, ladite suspension doit être une occasion de refonder l’armée malienne comme la fait le Tchad, la Lybie qui ont amélioré leur puissance de feue suite aux crises et aux suspensions. Les Maliens affirment leur détermination à accompagner Assimi Goita afin qu’il amène le bateau Mali à bon port. Cette décision doit être respectée par les partenaires du Mali car ce pays est souverain. ‘’Le Mali ne peut et peut être que ce que les Maliens décideront’’. A bon entendeur salut !