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Primature : Dr Choguel Kollala Maïga confirmé dans le fauteuil tant convoité
Publié le mercredi 9 juin 2021  |  Le Matin
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© aBamako.com par AS
Le Président Ibrahim Boubacar Kéita rencontre le M5-RFP
Bamako, le 05 Juillet 2020. Dans le cadre de la recherche de solution à la crise sociopolitique, le Président Ibrahim Boubacar Kéita a rencontré des membres du M5-RFP. Dr Choguel Kokala Maiga s`est prêté aux questions des journalistes au sortir de cette rencontre
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Comme annoncé depuis le 24 mai 2021, suite à l’arrestation du président Bah N’Daw et du Premier ministre Moctar Ouane, Dr Choguel Kokalla Maïga est le nouveau locataire de la Primature. Il a été confirmé dans ce fauteuil lundi dernier (7 juin 2021) par le président Assimi Goïta quelques heures seulement après sa prestation de serment devant la Cour suprême. Il succède ainsi à Moctar Ouane comme chef du gouvernement de transition.
A la suite des événements de fin mai 2021 (arrestation puis démission de Bah N’Daw et Moctar Ouane, proclamation du vice-président de transition à la présidence par la Cour constitutionnelle), le Colonel Assimi Goïta avait demandé au M5-Rfp de désigner un Premier ministre dans ses rangs et le choix s’est porté sur Choguel Kokala Maïga. Mais, le nouveau président de la transition devait d’abord prêter serment devant la Cour suprême avant de signer son décret de nomination. Ce qui a été fait dans la matinée du lundi 7 juin 2021.

Ce leader politique va occuper la Primature au moment où notre pays est en crise dans tous les secteurs. Et le plus urgent pour lui, ce sera de desserrer l’étau des sanctions sous-régionales et internationales, notamment celles financières de l’Union européenne et de la Banque mondiale, qui risquent de définitivement asphyxier un pays à l’agonie à cause de la crise multidimensionnelle qu’il traverse depuis 2012 et aussi des conséquences socioéconomoques de la pandémie du COVID-19.

La mission du nouveau Premier ministre sera axée essentiellement sur la mise en œuvre de la feuille de route de la transition, notamment les réformes politiques et institutionnelles ; l’organisation des élections crédibles… A ce sujet, de nombreuses voix se sont élevées ces derniers jours dans le pays pour dire que le chronogramme électoral publié par le premier gouvernement de la transition le 15 avril dernier n’est pas tenable compte tenu du délai imparti. D’où la nécessité pour les nouvelles autorités de «hiérarchiser les priorités» en matière électorale. Et parmi les propositions, l’organisation du referendum et de la présidentielle avant la fin de la transition est celle qui a été le plus souhaitée.

Pour ce qui est de la mise en œuvre intégrale de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali (APR, issu du processus d’Alger), à laquelle l’aile dure du M5-Rfp est opposée, elle a fait l’objet d’une rencontre la semaine derrière entre le président Goïta, Choguel K. Maïga et une délégation de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA). Et le nouveau Premier ministre aurait donné des gages solides à l’ex-rébellion par rapport à ses attentes.

Dans son discours d’investiture de lundi dernier, le Colonel Assimi Goïta a souhaité que le nouveau gouvernement engage rapidement le dialogue avec les partenaires sociaux afin d’apaiser le climat social. Mais, les militants du M5-Rfp attendent sans doute le nouveau Premier ministre sur d’autres terrains, notamment celui de faire progresser l’enquête sur les tueries du 11 et 12 août dernier dans leurs rangs. C’est aussi le cas de la dissolution et du Conseil national de transition que le M5-Rfp considérait illégitime il y a très peu de temps ; la réduction du train de vie de l’Etat qui est aussi l’une des revendications du mouvement…Les militants et leaders du M5-Rfp attendent aussi que Choguel diligente les dossiers de corruption et de délinquance financière, notamment ceux du régime d’Ibrahim Boubacar Kéita.

«Nous continuerons également à faire notre combat au quotidien pour nos compatriotes confrontés à toutes sortes de maux du fait du prince et des circonstances comme les déplacés internes et les réfugiés, ainsi que les victimes de spoliation, de démolition d’habitats, de dénuement total, les jeunes recalés victimes de la fonction publique», a promis le M5-RFP dans une déclaration lue vendredi dernier lors de la célébration de son premier anniversaire sur la Place de l’indépendance à Bamako.

Né le 2 avril 1958 à Tabango (région de Gao), dans le nord-est du Mali, Dr Choguel Kokalla Maïga est un ingénieur des télécommunications de profession (formé en ex-URSS) qui a fait ses premiers pas dans la politique au sein de l’Union nationale des jeunes du Mali (UNJM), une association juvénile fondée par le défunt président Général Moussa Traoré renversé le 26 mars 1991 par les militaires suite à des manifestations populaires pour l’instauration de la démocratie au Mali. En février 1997, il a fondé le Mouvement patriotique pour le renouveau (MPR) qui a revendiqué l’héritage du parti unique, Union démocratique du peuple malien (UDPM), dissout avec l’avènement de la démocratie en mars 1991.

Plusieurs fois ministre entre 2002 et 2016 (Industrie et Commerce ; Économie numérique, Information et Communication), Dr Choguel Kokalla Maïga a dirigé l’Autorité malienne de régulation des télécommunications, des technologies de l’information et de la communication et des postes (AMRTP) de janvier 2008 à 2016.

Débarqué du gouvernement le 7 juillet 2016, à l’occasion d’un remaniement, il a rejoint les opposants au régime du président Ibrahim Boubacar Keïta. Membre fondateur du M5-RFP qui sera à la base de la chute du régime de ce dernier le 18 août dernier, il était le président du comité stratégique de ce mouvement jusqu’à sa nomination comme Premier ministre ce lundi. Il doit maintenant former un gouvernement de large ouverture pour faire face aux défis de la transition politique au Mali.

«C’est au pied du mur qu’on juge le maçon», dit l’adage. Maintenant qu’il est bien installé dans le fauteuil de chef du gouvernement, les Maliens attendent que Choguel leur prouve qu’il n’est pas «un tonneau vide», un opposant à l’aise dans la critique que dans les actes à poser pour redonner à notre pays sa dignité perdue dans le concert des nations. C’est en tout cas plus que jamais de prouver au peuple qu’il a la vision et la conviction du changement tant prôné !

Moussa Bolly
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