La Cellule d’analyse et de prospective (CAP) de la Primature a animé, mardi, une rencontre de restitution des résultats de son enquête sur la répartition régionale du PIB ou estimation des PIB régionaux dont le but est le suivi de l’évolution économique des régions, dans le cadre de la décentralisation.
Les différents services techniques, qui ont contribué à la réalisation de l’enquête, étaient représentés; alors que la conférence était dirigée par le Coordonnateur de la CAP, Oumar BOUARE, assisté par deux agents.
M. BOUARE, à l’entame de la rencontre, a expliqué que l’exercice vise essentiellement à doter le Gouvernement d’un levier de commande lui permettant de prendre les meilleures décisions politiques.
Les conclusions seront, de ce fait, remises au Premier ministre, puis aux Directeurs nationaux pour toute fin utile.
Les données devront également servir aux collectivités qui, à la faveur de la décentralisation, ont compétence pour la gestion des affaires de la commune.
Pour le calcul de la part de chaque région au PIB national, a-t-on fait savoir, la méthode suivante a été utilisée: PIB=Valeur ajoutée + Taxes – Subventions. Il s’agissait du mode de calcul qui était le plus à même d’être appliqué dans le cas des régions en raison du manque de données statistiques concernant certains secteurs comme l’industrie qui est absente dans la région de Kidal où par conséquent le calcul de l’investissement devient impossible ou les contribution de l’Etat au niveau des organisations communautaires.
En termes de méthodologie, a-t-on expliqué, les enquêteurs ont collecté les prix, les données sur les recettes fiscales, les données sur les subventions par région.
Les résultats obtenus, en termes de part de chaque région au PIB national ou estimation des PIB régionaux, sur la période 2001-2009, sont entre autres: Bamako = 30%; Kayes = 18%; Sikasso = 10,8%; Ségou = 8,7%; Tombouctou = 4,9%; Gao = 4,7%.
Les limites de cette enquête, selon les spécialistes de la CAP, ont porté sur: difficultés et incohérences dans les données collectées à tous les niveaux; la centralisation de la collecte des recettes fiscales de certaines grandes entreprises qui sont représentées dans les différentes régions du pays.
C’est le cas, a-t-on cité en exemple, de la société énergie du Mali (EDM-SA) qui est représentée sur l’ensemble du territoire national et dont les taxes se payent à Bamako.
Du coup, ont expliqué les spécialistes, il devient impossible de faire, au niveau régional, un calcul juste des recettes fiscales.
Pour pouvoir suivre l’évolution économique des différentes régions, dans le cadre de la décentralisation, la Cellule d’analyse et de prospective de la Primature a fait les recommandations suivantes: Faire la collecte par région des données statistiques des trois secteurs de l’économie (primaire, secondaire et tertiaire); collecter les données sur les recettes fiscales hors budget et par région.
La présente enquête a été rendue possible grâce à l’aide de l’Institut national de statistiques et des directions suivantes: Budget, Planification du développement, Impôts, Trésor, Douane, Domaine et Cadastre, Population, Agriculture, Élevage et Pêche et Observatoire du marché agricole.
Pour rappel, il s’agit là de la 6ème note de prospective faite à l’intention de la Primature et qui représente en réalité un outil de gestion du présent et d’anticipation sur le futur à travers les données statistiques qui prédisent à quoi il faut s’attendre, sur un certain nombre d’années, en termes d’augmentation du volume de la population et partant des besoins d’emploi, de soins de santé, de logement, d’impact sur l’environnement...
L’enquête statistique permet de faire des simulations de la situation qui se présentera dans l’avenir et qu’il faut prendre en compte dès aujourd’hui. Toutes choses qui permettent d’éviter le pilotage et vue et d’avoir les réponses idoines aux situations qui se présentent en raison d’une capacité d’anticipation fondée sur les données statistiques.
Mais en dernier ressort, c’est aux responsables politiques qu’il revient de prendre la décision qu’ils jugent utiles en fonction de leurs engagements, des contingences du moment ou en fonction d’autres agendas.