Malgré l’intervention de la France avec des moyens sophistiqués contre les groupes djihadistes, depuis 2013, la violence exercée à l’encontre des populations civiles n’a pas cessé d’augmenter. La sortie du jeudi 10 juin de Macron d’une « transformation profonde de leur présence militaire dans la région », est synonyme d’arrêt de mort pour nos pays.
Le 10 juin, après l’annonce de la suspension de la coopération militaire avec le Mali, en réaction du coup de force politique du colonel Assimi Goïta, le président Macron a estimé qu’il est temps de mettre un terme à Barkhane « en tant qu’opération extérieure pour permettre une opération d’appui, de soutien et de coopération aux armées des pays de la région qui le souhaitent ». Qu’est ce qui sous-entend ce changement de stratégie de Macron ? Si certains s’attardent sur des explications « Macronienne », d’autres estiment que Emmanuel Macron avec cette décision fait un aveu : l’échec de Barkhane à contrer les jihadistes.
Il est bien de rappeler aux générations futures que l’occupation voire l’invasion des régions nord du Mali est la conséquence de la guerre menée par cette même France contre l’armée de Kaddafi.
En 8 ans, 5.100 militaires de Barkhane n’ont pas pu stopper les djihadistes. En 8 ans, l’Armée malienne est empêchée de mettre pied à Kidal. En 8 ans, plusieurs milliers de civils ont été tués à cause de l’inertie de Barkhane et de la Minusma. En 8 ans, les FaMas ont été trahis.
Si après cet échec patent de Barkhane au Mali, Emmanuel Macron se permet d’annoncer « la fin de l’opération « Barkhane » » et une « transformation profonde de notre présence militaire » dans la région, cela ne présage rien de bon pour l’avenir. Cette transformation profonde de leur présence militaire veut tout simplement dire que c’est parti pour plusieurs décennies de recolonisations, d’exploitations de nos ressources minières, d’affaiblissement de nos armées voir de partition du Mali. Le Mali ne saurait être un terrain d’expérimentation pour les armées européennes. Si Barkhane n’a pu repenser ses plaies, est ce que c’est à nous, peuple malien qu’elle doit demander ? Il est temps que nos autorités prennent leur responsabilité, car le chantage d’Emmanuel Macron a trop duré.