Le collectif des ressortissants d’Aguelhok a tenue ce vendredi 18 juin 2021, à l’hôtel Olympe, un point de presse pour informer l’opinion nationale et internationale sur la situation qui prévaut à Aguelhok. En effet, le camp du contingent tchadien de la Minusma situé à moins de 200m des habitations suscite beaucoup de critiques de la population de la localité. Celle-ci demande purement et simplement sa délocalisation. ’’Nous ne sommes pas contre la présence de la Minusma, mais nous lui demandons de rester dans la logique de son mandat qui est le maintien de la paix et la protection des civils en zone de guerre’’, a indiqué le président des ressortissants d’Aguelhok.
A chaque attaque, souligne le porte-parole des habitants, des civils sont pris entre les feux et subissent des représailles des casques bleues. « Exécutions, arrestations arbitraires, intimidations, tout le monde est accusé de terroristes, démolitions des habitations jugés trop encombrant, etc. »
La dernière attaque du 02 avril dernier, avec son lot de représailles, a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. N’en pouvant plus, en effet, la population a quitté la ville en exigeant pour la énième fois la délocalisation du camp. « Cette cohabitation n’est plus possible. La Minusma a été saisi par tous les canaux possibles pour trouver une solution urgente afin que la population regagne leur domicile, jusqu’à la aucune réponse rassurante », fulmine le conférencier, faisant noter une visite effectuée sur place, le 17 mai dernier, du Représentant spécial du SG de l’ONU, chef de la Minusma, Elghassim Ouane. « Pendant sa visite il a rencontré les autorités locales, la société civile qui lui ont tous demandé de délocaliser le camp loin des habitations. De retour ici à Bamako, dans un 1er communiqué, le chef de la Minusma a estimé que la relocalisation du camp était complexe. Ce qui a choqué les populations d’Aguelhok vu le calvaire qu’elles vivaient. Depuis lors, elles n’ont pas arrêté de manifester leur mécontentement ».
Pour le porte-parole des habitants, Mr Ouane ne s’est pas soucié des familles déplacées en comparant leur vie à un coût financier, alors que ce camp n’est fait que de préfabriqués. « Il est allé plus loin jusqu’à qualifier les déplacées de manipuler et complices de terroristes, je cite : ‘’les déplacements sont le fait de manipulations et de menaces émanant d’ennemis de la paix….’’. Aucune réponse satisfaisante n’a été donné jusqu’à la. Nous demandons une fois de plus à la Minusma de délocaliser son camp, car la survie de notre ville en dépend. Nous interpellons le gouvernement de la transition à prendre les mesures nécessaires pour que nos frères et sœurs soient dans leur droit en demandant à la Minusma de délocaliser son camp », martèle, amer, le collectif des ressortissants, qui a traduit ses pensées pour de nombreuses victimes nommément citées des représailles des soldats onusiens.