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Att- Bah N’daw – Assimi Goïta : Le Bon, la Brute et le Redresseur de torts !
Publié le samedi 19 juin 2021  |  Aujourd`hui
Prestation
© aBamako.com par AS
Prestation de serment du président et du vice président de la  transition 
Bamako, le 25 septembre 2020  le président et du vice président de la  transition  ont prêté serment au centre internationale de la conférence de Bamako 
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Le chef de l’Etat, renversé le 24 mai 2021, est ampliateur d’une correspondance de restitution des biens de l’Etat par le cabinet de l’ancien président ATT. Cela crée aujourd’hui un grand malaise au sommet de l’Etat et dans les chaumières car tout ce qui touche à l’honneur et à la considération du défunt président de la République (2002-2012) est vivement ressenti au Mali. Assimi Goïta tente de redresser les torts. A la date d’aujourd’hui, les deux véhicules d’ATT ont été restitués à la Direction administrative et financière (DAF) de la Présidence de la République. Selon nos informations, des huissiers ont été envoyés chez l’épouse de feu le Général Moussa Traoré (il est décédé le 15 septembre 2020) afin de restituer aussi les véhicules. Ce qui a été fait aussi.
Quelle mouche avait donc piqué l’ancien président de la Transition, le colonel à la retraite Bah N’Daw, au point de laisser le Secrétariat général de la Présidence de la République s’acharner quasiment sur la famille de l’ancien président de la République, feu le Général d’armée Amadou Toumani Touré dit ATT à travers son Cabinet ?

Toujours est-il que profitant d’une sollicitation des collaborateurs de l’ancien chef de l’Etat, décédé le 10 novembre 2020 en Turquie, de maintenir leur cabinet pendant la durée de la Transition dans le but de documenter le parcours emblématique d’ATT au sommet de l’Etat du Mali, le secrétaire général adjoint de la Présidence de la République, certainement sur la base d’instructions à lui données, s’est fendu d’une réponse, en date du 15 janvier 2021, aux antipodes du concert d’éloges qui a accompagné l’ancien président depuis l’annonce de sa disparition jusqu’à sa dernière demeure.

Sa réponse aux demandeurs donne froid dans le dos. Elle démontre en tout cas que si la Nation est dite reconnaissante vis-à-vis de ses enfants prodiges, certains de ses serviteurs, en son nom, peuvent aussi poser à l’égard de ceux qui ont mérité de la patrie des actes d’une ingratitude crasse.

A tout le moins, Dr. Kalilou Doumbia, puisqu’il faut l’appeler par son nom, a fait une interprétation stricto sensu de la loi, sans référence à nos us et coutumes, pour réserver une fin de non-recevoir au cabinet du “Soldat de la démocratie”, “L’homme du 26-Mars” dont la dédicace à la Nation nous a valu d’emprunter le train des nations modernes en 1991. Au demeurant, la mort, chez nous, suscite empathie pour la famille du disparu, commisération, etc. Hélas !

Non seulement, il a signifié ce 15 janvier 2021 la dissolution du cabinet dans les trois mois à compter de la réception du courrier, la résiliation des contrats de travail du personnel d’appui, mais aussi et surtout l’inventaire et la restitution des biens de l’Etat mis à la disposition de l’ancien président, conformément à la loi n°2002-012 du 24 février 2002 relative à la pension et aux avantages accordés et au décret n°2014-0610/P-RM du 14 août 2014 fixant l’organisation et les modalités de fonctionnement des cabinets des anciens présidents de la République.

Arguant qu’aucune disposition expresse ne prévoit le maintien ou la survie d’un cabinet d’un ancien président de la République à son titulaire, il a catégoriquement refusé d’accéder à la requête du cabinet de l’ancien président. Le hic est qu’il a demandé en plus la restitution de deux véhicules (une Toyota Prado et une V8), tous les bureaux et chaises, les ordinateurs et imprimantes, les écrans télé, les frigos… mis à disposition par l’Etat.

Rancœurs ?

Malgré la contre-proposition de la famille et des collaborateurs du défunt président de procéder à une estimation des petits meubles en vue de les racheter par le biais de la Fondation pour l’Enfance, le Secrétariat général de la Présidence de la République a là aussi dit niet. De guerre lasse, la famille d’ATT a promis de restituer dans les plus brefs délais tout le matériel à leur disposition. C’est ainsi que les deux véhicules ont été restitués au directeur administratif et financier de la Présidence contre un reçu de réception.

“Le colonel Assimi Goïta, alors vice-président de la Transition, avait été informé de la situation. Il était très choqué. Il a tout fait auprès de Bah Ndaw pour qu’il puisse accorder la survie du Cabinet d’ATT jusque durant la durée de la Transition. Bah Ndaw a catégoriquement refusé. Il dit que c’est la loi. Finalement, Assimi était obligé de le mettre en contact avec le directeur de Cabinet d’ATT afin qu’il puisse lui expliquer la situation. Encore niet!”, nous a confié une source proche du dossier.

La même source ajoute : “En fait, Bah Ndaw était dans la logique d’humilier la famille de l’ancien président de la République parce qu’ATT aurait refusé qu’il soit général. C’est tout. Mais Dieu ne dort pas. Il avait oublié sûrement la volonté divine.

Tous ceux qui ont tenté de faire du mal à ATT en ont payé les frais. Il faut demander à Sarkory ou Blaise Compaoré ou encore à d’autres Maliens. Où sont aujourd’hui lui-même Bah Ndaw, le secrétaire général de la Présidence et son adjoint ? Ils n’ont rien vu encore. Et la vérité divine répond quand il s’agit surtout d’ATT, de son vivant et de sa mort”.

Toujours notre source de souligner : “Bah Ndaw parle de la loi, mais qu’est-ce que l’Etat a fait pour ATT. En tant qu’ancien président de la République, il n’a pas bénéficié des avantages d’anciens présidents. Qui pouvait imaginer qu’ATT n’a pas de logement comme les anciens présidents ! Il logeait dans la maison de sa fille.

Concernant le Cabinet, les autres anciens présidents étaient logés et pris en charge par l’Etat alors que celui d’ATT était au siège de la Fondation pour l’Enfance. Là aussi, l’Etat n’a pas payé un franc. En plus, ATT, durant son séjour à Dakar jusqu’à son retour au Mali, n’a jamais bénéficié des avantages d’ancien président en terme de salaire. En d’autres termes, ses droits n’ont jamais été régularisés”.

C’est sur ces entrefaites que le putsch du 24 mai 2021 est intervenu. Aujourd’hui, le nouveau président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, est semble-t-il déterminé à faire preuve de discernement dans cette affaire.

On ose espérer que le Cabinet qui, soit dit en passant ne demande pas l’indu mais juste une rallonge pour achever un chantier ouvert, aura gain de cause et travaillera à finir, pour les générations présente et future, le documentaire sur la vie et l’œuvre de l’enfant de Soudou Baba.

En tout cas, la démarche du président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, a été fortement appréciée par la famille du Général ATT. Comme pour dire qu’elle a été touchée par le geste responsable et le remercie pour sa largesse et sa grandeur.

Des sources rapportent aussi que la famille du défunt général-président Moussa Traoré (1968-1991) a été priée de restituer deux véhicules mis à sa disposition par l’Etat, conformément à la n°2002-012 du 24 février 2002 relative à la pension et aux avantages accordés et au décret n°2014-0610/P-RM du 14 août 2014 fixant l’organisation et les modalités de fonctionnement des cabinets des anciens présidents de la République.

Aujourd’hui, beaucoup de nos compatriotes s’interrogent sur la sincérité de ces mesures. Certains d’entre eux n’hésitent pas à les mettre au compte de ressentiments du colonel-major Bah N’Daw qui a été l’aide de camp du général Moussa Traoré à la fin des années 1980, avant de démissionner pour divergences de vue.

Chef d’Etat-major de l’Armée de l’air sous le président ATT, il avait aussi demandé et obtenu à être libéré de ses responsabilités. Alors que beaucoup de gens le voyaient terminer sa carrière militaire en beauté avec le prestigieux grade de général, il a été finalement admis à faire valoir ses droits à la retraite comme colonel-major.

Y a-t-il un lien de cause à effet entre ces différents événements ? La réponse à cette question requiert la méditation transcendantale.

El Hadj A.B. HAIDARA
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