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Mali: un gouvernement d’ouverture pour une promesse de réconciliation
Publié le lundi 9 septembre 2013  |  RFI


© Autre presse
L`une des missions qui incombera au nouveau gouvernement sera de réconcilier les populations du Nord, notamment les Touaregs, et les institutions maliennes.


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Le pays a un nouveau gouvernement. Il a donc été dévoilé hier, dimanche 8 septembre, par le Premier ministre Oumar Tatam Ly, un an et demi après le coup d’Etat militaire qui a plongé le pays dans la crise. Il comprend, au total, trente-quatre ministres et ministres délégués. Si on y trouve au moins onze membres actifs du Rassemblement pour le Mali (RPM), il y a aussi de la place pour d’autres tendances dans ce gouvernement.

« Je serai le président de tous les Maliens, le président de la réconciliation nationale ». On retrouve dans la formation du nouveau gouvernement les traces de ces propos tenus récemment par Ibrahim Boubacar Keïta, le président malien.
Certes, au moins 11 ministres de la nouvelle équipe sont membres actifs de son parti, le Rassemblement pour le Mali (RPM) mais il a été quand même fait de la place aux autres tendances dans ce gouvernement de 34 membres, avec d’ailleurs des symboles assez forts de la réconciliation souhaitée, comme la nomination aux Affaires étrangères d’un ex-rebelle arabe des années 1990, Zahabi Ould Sidi Mohamed (Lire plus bas).

Double volonté d’aller vers cette réconciliation nationale d’ailleurs puisque l’on note la création d’un ministère de la Réconciliation nationale et du développement des régions du Nord, piloté par Cheick Oumar Diarrah.

IBK et son Premier ministre Oumar Tatam Ly ont également tenu compte des compétences de certains avec, par exemple, les titulaires de la Défense (Soumeylou Boubèye Maïga), de la Sécurité (colonel Sada Samaké), des Finances et de l’économie (Bouaré Fily Sissoko) et du Commerce (Abdel Karim Konaté).

Critères de compétences et volonté de réconciliation donc, mais comme IBK l’avait annoncé après son élection en formant son gouvernement, il a également tenu compte du contexte politique. Il n’a pas ouvert l’équipe aux militants de son adversaire du second tour, Soumaïla Cissé, mais sait qu’il n’a pas encore la majorité à l’Assemblée nationale. Dans la perspective de probables futures alliances avec d’autres partis politiques, il a donné quelques portefeuilles à d’ex-alliés.

■ PORTRAIT : Zahabi Ould Sidi Mohamed, un ex-rebelle arabe à la diplomatie

Le nouveau patron de la diplomatie malienne est un ancien rebelle arabe des années 1990 qui s’est assagi depuis un bon moment.

Zahabi Ould Sidi Mohamed est né en 1958 à Tombouctou, sa région d’origine. L’enfant est plutôt curieux. Il sort major de sa promotion à l’ENA de Bamako. Il est également diplômé de la Sorbonne en France. Dans les années 90, il travaille dans le nord du Mali au sein d’une ONG norvégienne. C’est pendant cette période que dans le même septentrion malien, il fait la connaissance de l’actuel président qui, à l’époque, dirigeait lui-même une ONG française.

Forte tête

Arrivent les années 90 et une rébellion arabo-touarègue dans le Nord. Zahabi Ould Sidi Mohamed se retrouve dans un groupe armé, le Front islamique arabe de l’Azawad (FIAA). C’est une forte tête. L’homme est éloquent. Il deviendra rapidement le coordinateur de tous les mouvements arabes et touaregs armés dans le Nord. A ce titre, il est aux premières loges en 1992 lors des accords de paix entre rebelles et gouvernement malien.

Depuis il a connu une riche carrière au sein des Nations unies, notamment au Congo, en Haïti, en Somalie, en Côte d’Ivoire et au sud du Soudan où il a participé à des missions de paix. Dans le Maghreb et dans la sous-région, il a l’un des meilleurs carnets d’adresses.

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