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Corruption : Qui veut protéger les délinquants financiers ?
Publié le lundi 21 juin 2021  |  Le challenger
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© aBamako.com par FS
Conseil de cabinet du nouveau gouvernement de Transition du Dr Choguel Maïga
Bamako, le 13 juin 2021. Le Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, a présidé son premier conseil de cabinet, le dimanche, à la primature avec tous les membres de son nouveau gouvernement réunis au grand complet.
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Les discours des Autorités de la Transition dans le cadre de la lutte contre la corruption et la délinquance financière sont loin de se concrétiser en actes depuis le coup d’Etat du 18 août 2020 qui renversé le régime d’Ibrahim Boubacar Keïta. Pour preuve, de nombreux dossiers de scandales financiers et/ou de détournements de deniers publics sous le Régime défunt dorment dans les tiroirs. Et, au même moment, leurs auteurs ne sont nullement inquiétés. Alors l’opinion s’interroge : Assimi et les autorités actuelles ont-ils réellement l’intention d’engager des poursuites contre les délinquants financiers ? Ces mêmes autorités ont-elles la volonté d’ouvrir des dossiers sulfureux comme l’achat d’équipements militaires ou encore l’achat de l’avion présidentiel sous IBK ? Le président de la transition est-il décidé à assainir les finances de l’Etat ? Qui protège les auteurs des détournements qui ont fait perdre à l’Etat des milliards de francs CFA ?
En effet, de nombreux Maliens attendent impatiemment l’audit de la gestion de l’ancien Régime, à commencer par certaines Institutions de la République qui, 7 ans durant, ont été éclaboussées par de nombreux scandales.

Aussi, pendant les 7 dernières années (sous le régime calamiteux d’IBK) ce ne sont pas les scandales qui ont manqué. De l’achat de l’avion présidentiel à l’acquisition des équipements militaires pour l’Armée malienne en passant par les affaires non moins sulfureuses d’engrais frelatés… Ce Régime de destruction nationale s’était abonné aux scandales financiers sur fond de dilapidation des ressources de l’Etat. Des scandales qui ont mis la République au fond d’un gouffre financier sans précédent dans l’histoire de notre pays. Mais l’engagement des Autorités à mener une lutte sans merci contre les délinquants financiers rencontre le scepticisme d’une opinion malienne qui ne croit plus aux discours tenus çà et là.

Aussi, beaucoup d’interrogations sont posées sur le sort réservé à certains sulfureux dossiers de détournement et/ou de scandales financiers qui avaient défrayé la chronique sous le régime d’Ibrahim Boubacar Keïta.

D’autant plus que ces requins (délinquants financiers) ont formé un véritable réseau occulte au sommet de l’Etat. Ils se cooptent et se protègent, toujours prompts à ourdir des complots pour faire tomber ceux qui essaient de remettre les choses à l’endroit. Dans certaines affaires sulfureuses, des innocents et des menus fretins se sont retrouvés en prison alors que de hauts responsables (auteurs de détournements) sont protégés.

Pourtant tous les scandales dissimulés jusque-là se dévoilent facilement après un audit anodin. Ceux qui avaient été découverts par les institutions habilitées et organes de contrôle, mais mis dans les tiroirs par l’ancien président Ibrahim Boubacar Keita, durant tout le temps qu’il était aux affaires, commencent à apparaitre au grand jour. Mais les Auteurs des détournements de deniers publics (nullement inquiétés) se pavanent toujours dans les rues à l’intérieur et extérieur du pays. Curieusement depuis le coup d’Etat du 18 août 2020, aucun d’entre eux n’a été inquiété.

Cette catégorie de malfrats a accru de manière exagérée au Mali, au cours de la dernière décennie sous le président Ibrahim Boubacar Keita. Ces individus ont provoqué et continuent encore de provoquer de graves hémorragies financières préjudiciables à l’économie du pays. Pire, après avoir dilapidé allégrement les deniers de la Nation, ils ont infiltré tous les rouages de l’Etat en entravant les enquêtes les concernant. Et de leurs positions, ils usent de tous les stratagèmes pour entraver et saboter les poursuites judiciaires à leur encontre. Le constat est que la plupart de ces délinquants financiers cherchent la parade pour passer entre les mailles du filet de la justice. Pour cela, ils n’hésitent pas à jouer du rang social, de la position hiérarchique au niveau de l’administration et surtout des relations interpersonnelles qui constituent dans les poursuites judiciaires des causes de blocage. Ces Délinquants en col blanc profitent souvent aussi de leur fonction pour orienter ou détourner les enquêtes les concernant.

Tant que ces délinquants financiers agiront en toutes d’impunité et garderons les leviers de l’administration ll est illusoire de penser que nous allons mettre fin à la corruption. Et tant qu’il y aura la corruption, nous aurons des Administrations publiques prédatrices, peu de levées de ressources internes.

Il ne doit pas y avoir de complaisance envers les auteurs de fraude ou de corruption, car cela fragilise la démocratie, le contrat social et le pacte républicain. Et il faut s’assurer que lorsqu’il y a détournement des deniers publics, il y a des contrôles, des audits… on envoie les dossiers à la justice et celle-ci a obligation de poursuivre. Car le souhait de la majeure partie du Peuple est le retour à la justice sociale et la lutte contre l’impunité. Donc, il est temps d’entamer des procédures judiciaires contre toutes les personnes physiques accusé de corruption, de détournement des biens ou des fonds publics. Il est temps de passer de la parole aux actes

Mémé Sanogo
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