Avec un coût de 130 milliards FCFA, le système des solutions énergétiques (E2S) de la Société africaine d’études et de réalisations (Saer-group) et la mairie du District de Bamako ont franchi un cap important dans le but de transformer les déchets en énergie renouvelable. La signature de protocole d’accord s’est déroutée le jeudi 17 juin 2021 à l’hôtel Radisson Collection, en présence du ministre des Mines de l’Energie et de l’Eau.
À en croire Fodié Ibrahima Maguiraga, directeur du système des solutions énergétiques (E2S), les études de faisabilité sont unanimes. C’est un projet aux multiples bénéficiaires, a-t-il souligné dès sa prise de parole. « Ce projet, nous comptons le réaliser pour résoudre au mieux le problème d’ordures auquel le district de Bamako est confronté. Il s’agit pour nous non seulement de protéger l’environnement, mais aussi de créer des milliers d’emplois. Les déchets seront transformés en énergie renouvelable pour appuyer l’EDM. Ce projet connu sous “Energy solution system (E2S), cadre parfaitement avec les ambitions du projet “ grand Bamako”.
À l’en croire, le projet Energy solution system est spécialement basé sur la construction et de gestion d’une unité de transformation des déchets en énergie. Le site sera implanté à Sanankoroba. Et le coût du projet est estimé à 130 milliards FCFA pour 6000 emplois directs et indirects. Aussi, M. Maguiraga a précisé que les Groupements d’intérêt économique (GIE), les habitants où se situe le site seront hautement représentés lors des emplois.
Pour sa part, Lamine Seydou Traoré, ministre des Mines de l’Energie et de l’Eau a souligné que ce projet marque encore tout l’intérêt que le gouvernement accorde à la question énergétique. « Nous l’avons signalé, qu’il est arrivé à un moment où il faut inverser la tendance qui est composée aujourd’hui à plus de 70% des centrales thermiques qui est une énergie coûteuse. Il s’agit de quitter une énergie coûteuse pour aller vers une énergie renouvelable et moins chère. Ce protocole est une pierre à deux coups. Il s’agit d’une part d’assainir Bamako, et d’autre part de tenter de combler le vide énergétique avec une capacité de production de 40 mégawatts. Ce qui équivaut à la moitié de ce que nous importons de la Côte d’Ivoire», a indiqué le ministre.
Aussi, a-t-il profité pour instruire au directeur du projet et au maire du district qu’il ne s’agit pas seulement de signer un protocole, mais de respecter le délai de réalisation. « Nous veillerons à cela, tout en apportant l’accompagnement nécessaire à ces deux partenaires qui ont eu cette initiative salutaire», a insisté le ministre.
Selon Diadié dit Amadou Sankaré, président de Saer groupe, ce projet nécessite l’accompagnement de la mairie du district de Bamako. Car 40 mégawatts de cette unité de transformation a pour but d’appuyer l’EDM-SA. « Tous les acteurs intervenants dans le milieu des déchets seront impliqués. Nous pensons mettre à la disposition de la ville de Bamako cette idée dont nous croyons révolutionnaire dans l’innovation du secteur de l’énergie renouvelable et de l’assainissement du Mali. La présence du ministre de l’Energie prouve que nous pouvons compter sur l’accompagnement du gouvernement dans la réalisation de ce projet», a laissé entendre le président de Saer group.
Quant au maire du district de Bamako, Adama Sangaré, il dira que cela fait plus de 10 ans que la ville de Bamako a vu passer des projets similaires, sans suite. « J’ose espérer que cette fois-ci ça sera la bonne initiative. Déjà l’engagement du directeur général de Saer group qui a multiplié les rencontres avec tous les acteurs peut susciter l’espoir. C’est le manque d’engagement de l’Etat qui a conduit la ville de Bamako dans tous ces problèmes d’ordures. Depuis 2007, la mairie n’a jamais reçu un centime de l’Etat pour l’assainissement. Je demande au ministre de l’Energie à porter le message des collectivités auprès du gouvernement. Il faut inviter tous les habitants à changer de comportement pour faciliter l’assainissement de la ville de Bamako. Il faut que les gens paient leurs taxes. Les taxes sont recouvrées à moins de 10%. Nous voulons assainir Bamako. Et nous sommes en train de faire le maximum, mais il faut que les autres aussi nous accompagnent», a conclu le maire.