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Corruption au Mali : La justice, la police et les douanes en tête du classement de Mali-Mètre
Publié le mardi 22 juin 2021  |  la preuve
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© aBamako.com par AS
Journée Internationale de la douane
La Douane malienne a célébré le 26 Janvier 2019; la journée internationale de la douane.
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Que pensent les Maliens de la gestion des affaires publiques ? C’est la question posée pour la 12ème fois dans cette édition du Mali-Mètre. A l’analyse du présent sondage, on note l’insatisfaction des Maliens dans plusieurs domaines. Notamment au niveau de la justice, la police et les douanes. La présente édition de « Mali-Mètre » s’est déroulée du 08 au 26 mars 2021, sur un échantillon global de 2258 personnes âgées de 18 ans et plus.
Depuis 2012, apprend-on, Mali Mètre est un instrument d’analyse socio-politique qui a pour but non seulement de recueillir les perceptions et les opinions politiques des Maliennes et des Maliens, mais aussi de les porter à la connaissance des décideurs politiques.

Selon les responsables de Mali-Mètre, les enquêtes d’opinion sont appropriées pour orienter les décisions politiques et incitent les populations à s’engager dans la mise en œuvre et le suivi des politiques publiques. Une manière pour apporter une contribution au discours politique malien. Un document accessible au public qui mérite d’être relayé autant que possible.

Toutefois, précisent-ils, Mali Mètre est une cartographie des perceptions des populations maliennes à un moment déterminé. Par conséquent, les résultats ne sauraient être considérés comme des vérités absolues. La présente édition s’est déroulée du 08 au 26 mars 2021, sur un échantillon global de 2258 personnes âgées de 18 ans et plus, réparties dans le district de Bamako et l’ensemble des capitales régionales, y compris Kidal, Ménaka et Taoudénit.

La douzième édition s’articule autour des points saillants suivants : la situation générale du pays ; les défis majeurs pour le Mali ;la transition (confiance dans les institutions, priorités et réformes indispensables); la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation ; a stabilisation et la sécurisation du Mali;la justice et la bonne gouvernance ;les perspectives.

Appréciation du niveau de corruption au Mali et secteurs les plus concernés

L’analyse des résultats de ce document montre que 47,7% des Malien(ne)s ont confiance en la justice, contre 45,0% qui pensent le contraire. Cependant, dans les régions de Koulikoro (54,2%), Sikasso (54,7%), Taoudénit (59,8%), plus de la moitié de la population ont confiance en la justice. Cette statistique est de 69,1% dans la région de Gao. Par contre, dans les régions de Kayes (54,9%) et de Bamako (56,4%), plus de la moitié de la population n’ont pas confiance en la justice. A Ménaka, cela concerne trois personnes sur cinq.

L’analyse du graphique montre que le niveau de confiance en la justice baisse avec le niveau d’instruction: aucun niveau (43,4%), niveau primaire (44,1%), niveau secondaire (44,7%), niveau supérieur (51,9%). On ne note pas de différence significative suivant l’âge.

L’analyse des résultats dans le figure ci-dessous montre que plus de huit Malien(ne) sur dix pensent que la justice est corrompue, les procédures sont méconnues des populations; que les procédures en justice sont longues et compliquées ou que la justice est trop chère.

« Le niveau de corruption au Mali est jugé élevé par neuf personnes sur dix (68,5% très élevé et 22,8% plutôt élevé). On observe les mêmes tendances dans presque toutes les régions sauf Kidal où trois personnes sur quatre jugent élevé le niveau de corruption au Mali.Il n’y a pas de différence significative suivant le sexe, le niveau d’instruction ou la tranche d’âge car, au moins neuf personnes sur dix jugent le niveau de corruption élevé au Mali.

Quant aux secteurs ou domaines les plus concernés par la corruption, la justice, la police et la douane sont les plus cités», indique Mali-mètre.

Dans ce document, 53,5% ont cité la justice, 50,1% la police et 28,4% la douane. Dans les régions de Kayes, Mopti, Tombouctou, Gao, Kidal, Ménaka et Taoudénit, la justice est le secteur le plus cité comme étant le secteur le plus corrompu au Mali; pendant que pour les régions de Sikasso et de Ségou, il s’agit de la police, citée par respectivement 68,0% et 41,0%.

Evolution de la situation générale du pays

Au cours des douze derniers mois, pour un tiers des Malien(ne)s (33,1%), la situation générale du pays s’est améliorée, alors que pour 41,6% de la population, elle s’est détériorée et est restée au même niveau pour 24,2% de la population. L’analyse des résultats montre que dans les régions de Kayes et Sikasso, plus de 50% de la population estime que la situation générale du pays s’est détériorée au cours des douze derniers mois alors que dans les régions du Nord Tombouctou (53,3%), Ménaka (54,5%) et Taoudénit (75,5%), plus de la moitié de la population pense que la situation générale du pays s’est améliorée au cours de la même période.

Niveau de satisfaction de la gestion de la transition

Près des deux tiers de la population sont satisfaits de la gestion de la transition en cours au Mali (16,4% très satisfaits et 49,1% plutôt satisfaits). Plus particulièrement dans la région de Kidal, plus de la moitié (53,3% : 41,1% plutôt insatisfaits et 12,1% très insatisfaits) est insatisfaite de la gestion de la transition. Aussi dans la région de Mopti, un tiers de la population n’est pas satisfait de la gestion de la transition.



Actions prioritaires à mettre en œuvre par le gouvernement

S’agissant des actions prioritaires à mettre en œuvre immédiatement par le gouvernement de transition, plus de la moitié de la population a cité la lutte contre l’insécurité et la criminalité (57,6%), suivie de l’amélioration du système éducatif (38,6%), de la paix et de la stabilité (34,6%), la création d’emploi (32,8%) et la lutte contre la pauvreté citée par un quart de la population.

Dans le même ordre, lutter contre l’insécurité ou la criminalité, améliorer le système éducatif et restaurer la paix et la stabilité sont les trois principales priorités auxquelles devrait s’attaquer le gouvernement de transition tant pour les hommes que pour les femmes. Ensuite, un tiers des hommes cite la création d’emploi et un tiers des femmes cite la lutte contre la pauvreté.Quel que soit le niveau d’instruction, plus de la moitié des citoyen(ne)s citent la lutte contre l’insécurité ou la criminalité comme priorité dans la gestion de la transition. Elle est suivie de la restauration de la paix et la stabilité pour ceux n’ayant aucun niveau (39,8%) et de l’amélioration de l’éducation pour ceux des niveaux primaire (38,6%), secondaire (50,2%) ou supérieur (40,7%).De même, par tranche d’âge, lutter contre l’insécurité ou la criminalité est la priorité identifiée par la population. Elle est suivie de l’amélioration de l’éducation pour les plus jeunes 18-24 ans (45,8%), 25-35 ans (38,4%). Alors que pour les plus âgés, restaurer la paix et la stabilité vient en deuxième position des priorités. Elle est citée par 37,5% des 35-56 ans et 39,5% des 56 ans et plus.

Niveau de connaissance de l’Accord pour la paix

Globalement, le niveau de connaissance de l’accord pour la paix et la réconciliation est faible. En effet, près des deux tiers des Malien(ne)s (66,1%) n’ont aucune connaissance de l’accord pour la paix et la réconciliation, 15,7% estiment en avoir une faible connaissance et 1,5% une bonne connaissance. Toutefois, dans les régions de Kidal, Ménaka, Taoudénit et dans le district de Bamako, plus d’un quart des citoyen(ne)s juge moyen leur niveau de connaissance de l’accord pour la paix et la réconciliation.

Le niveau de connaissance de l’Accord pour la paix et la réconciliation évolue positivement avec le niveau d’instruction. Une proportion de 5,0% et de 6,4% de ceux n’ayant aucun niveau ou ayant le niveau primaire estime avoir une connaissance moyenne de l’accord. Cette statistique est de 11,0% et de 17,5% pour ceux ayant le niveau secondaire ou supérieur respectivement. De même le niveau de connaissance de l’accord augmente avec l’âge. Si 12,0% des personnes âgées de 56 ans et plus ont une connaissance moyenne de l’accord, seulement 5,9% de celles ayant 18-24 ans en ont une connaissance. Cette statistique est de 7,8% pour les personnes de 25-35 ans et de 9,2% pour celles ayant entre 36 et 55 ans.

Oumar KONATE

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