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Choguel K. Maiga et le front social : Les indices d’une tempête dévastatrice
Publié le mardi 22 juin 2021  |  le Temoin
Point
© aBamako.com par Androuicha
Point de presse du ministre Choguel Maiga sur l`actualité gouvernementale
Bamako, le 13 mars 2015. Le Ministre de de l’Economie numérique, de L‘Information et de la Communication, Porte-parole du Gouvernement, M. Choguel Kokala MAIGA était devant la presse nationale et internationale pour éclairer la lanterne sur l`étape actuelle de l`enquête en cours sur l`attentat perpétré le 6 mars 2015 au restaurant "La Terrasse``.
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Nommé à la tête du gouvernement sur fond de pression du mouvement M5-RFP, Dr Choguel Maiga n’aura pas traîné sur la composition de son équipe. Cinq jours de consultations auraient suffi au président du Comité stratégique pour doter le Mali d’un attelage de 28 membres issus essentiellement d’officiers supérieurs du CNSP, de dignitaires du M5 –RFP et de représentants de quelques rares formations politiques dont l’URD, le CNID et l’ADP-Maliba.
Mais à peine installer dans ses prérogatives que Choguel Maïga fait déjà face à une vague de contestations au sein de la classe politique, notamment sur la composition de son gouvernement. Après l’Alliance Ensemble pour le Mali, et l’Adema PASJ, le RPM et le Parena ont tour à tours par voie de communiqués dénoncé une absence d’inclusivité. Membre du M5-RFP, l’EMK a, pour sa part, crié à la trahison dans le processus de formation du gouvernement pour lequel il dit n’avoir été ni consulté, ni informé, encore moins associé.

A la vague s’ajoute l’UNTM, qui se trouve dans une posture irréversible de brandir à nouveau son mot d’ordre de grève suspendu à la suite du coup d’Etat du 24 mai, pour faute d’interlocuteur. La principale centrale syndicale, lors de sa rencontre avec le PM, a tout simplement accordé un délai de grâce de 10 jours au gouvernement avant de déclencher les hostilités, faute de solution à la même équation sur laquelle avait buté l’ancien les autorités précédentes. Cette posture de l’UNTM est partiellement sous-tendue par la présence au gouvernement de représentants de corporations adverses, notamment le syndicat de l’éducation et le SAM. C’est du moins ce qu’a laissé entendre son secrétaire chargé des questions économiques, Ousmane Traoré, expliquant des craintes liées à la composition du nouveau gouvernement. «Il y a d’autres syndicats dans le gouvernement. C’est les syndicats les plus ouvertement opposés aux revendications du l’UNTM. Nous pensons au ministre de l’Éducation et au ministre de la Justice, qui sont hostiles à certaines de nos revendications, ils l’ont publiquement dit », a indiqué M Traoré avant de préciser que leur attente ne dépassera pas dix jours à compter du premier conseil des ministres. Le hic est que pour apporter une réponse idoine aux revendications de l’UNTM, il faut au préalable une révision de l’article 39 des enseignants.

La question est de savoir si le nouveau Premier ministre va s’aventurer à une telle révision, au risque d’avoir les enseignants sur son dos ?

En plus de la centrale syndicale UNTM, des formations et mouvements politiques sont également sur leur pied de guerre contre le gouvernement de transition.

C’est le cas du Rassemblement pour le Mali (RPM) qui, tout en prenant prend, a déploré l’absence d’inclusivité dans la configuration du nouveau gouvernement, au mépris des promesses du PM. Sur les chantiers de la transition, le RPM, après avoir examiné avec attention le discours d’investiture de Colonel Assimi Goïta et celui du Premier ministre lors de son premier conseil de cabinet, a invité pour sa part «le gouvernement à s’abstenir de toute initiative hasardeuse tendant à créer des charges superflues pour le budget national ou à prolonger le délai de la Transition». L’ex parti présidentiel a par ailleurs appelé les Maliens à la vigilance, tout en s’engageant à mener les actions susceptibles de garantir la réussite de la transition dans le respect de la Charte de la Transition et de la Constitution.

Quant au Parti pour la Renaissance Nationale (Parena), il a, dans un communiqué, retenue une «cacophonie au sommet de l’État» depuis l’avènement de Dr Choguel Maïga à la Primature. En cause, l’annonce par le PM de la tenue «d’assises nationales de la refondation», alors que son employé, lors de son investiture, s’est engagé à mettre en œuvre les conclusions du Dialogue national inclusif. Le Parena reproche également au nouveau Premier ministre d’entretenir un flou artistique sur le respect de la durée convenue de la Transition dont l’objectif est, aux yeux des camarades de Tiébilé Dramé, de préparer les conditions d’un prolongement de la période transitoire. Le Parena, à cet effet, a précisé que le temps restant ne saurait suffire pour entreprendre l’organisation non consensuelle d’«assises de la refondation » aux contours et à la durée imprécis, ensuite conduire des réformes et organiser la présidentielle et les législatives.

A ces contestations s’ajoutent, enfin, celles des compagnons de lutte du locataire de la Primature du M5-RFP, notamment Espoir Mali Koura de Cheick Oumar Sissoko. En effet, dans un communiqué le comité de pilotage d’EMK, membre fondateur du M5-RFP, dit n’avoir été ni consulté, ni informé, encore moins associé au processus de formation de ce gouvernement. Conséquences : tout en restant fidèle à son objectif de construction du Mali Koura dans une transition de rupture pour le changement, EMK envisage poursuivre son rôle de contrôle et de veille citoyenne.

Des frustrés en herbe pourraient rejoindre la fronde une fois la machine sera mise en marche. Car ils sont nombreux dans l’ombre les chefs de parti et de regroupement ayant déploré le manque d’inclusivité du gouvernement et refusent d’apporter leur soutien à une transition dont ils ont été mis à la touche par les soins du PM au profit de son mouvement de contestation et de sa formation politique et alliés. Autant d’indices qui annoncent les couleurs du passage de Choguel Maiga à la Primature. Et, contrairement à ses attentes, le nouveau PM risque de connaître une gouvernance agitée à la fois par les fronts social et politique jusqu’au dernier virage de la transition. A cet effet, le deuxième PM de la transition pourrait ne pas être le dernier, quand on sait que l’arrivée du trompettiste annonce la fin de toute gloire obtenue rien qu’en sifflant.

Amidou KEITA
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