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Ibrahima Sangho, responsable de la société civile face à la presse hier : «L’Organe unique de gestion des élections doit être mis en place 6 mois, au moins, avant la tenue des scrutins »
Publié le mardi 29 juin 2021  |  Le Républicain
Conférence
© aBamako.com par S.A
Conférence de presse de l`Observatoire pour les élections et la bonne gouvernance au Mali
Bamako, le 28 juin 2021. L`Observatoire pour les élections et la bonne gouvernance au Mali a organisé à la Maison de la presse une conférence de presse sur le monitoring et l`alerte pour l`effectivité des réformes politiques, institutionnelles et électorales au Mali.
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Les responsables de la Synergie 22 des Organisations de la société civile du Mali étaient face à la presse, le lundi 28 juin 2021, à la Maison de la Presse du Mali (Bamako) pour inviter les autorités de la transition à mettre en place l’organe unique de gestion des élections six mois avant les scrutins. « La leçon qu’on peut tirer de la CENI (Commission électorale nationale indépendante) de 1997 est qu’il faut un large consensus entre les parties prenantes (gouvernement, partis politiques et société civile), pour définir les missions et attributions d’un Organe unique de gestion des élections. Il doit être mis en place six mois, au moins, avant la tenue des scrutins », a souligné Ibrahima Sangho de la Synergie 22.


Cette conférence de presse était principalement animée par Dr. Ibrahima Sangho de l’Observatoire pour les élections et la bonne gouvernance au Mali, en présence d’Abdoulaye Guindo de DONIBLOG et d’autres personnalités. Dans la déclaration liminaire lue par Ibrahima Sangho, la Synergie 22 dit avoir pris note de la volonté du Gouvernement de la République du Mali, mis en place le 11 juin 2021, de mettre en place et d’opérationnaliser un Organe unique de gestion des élections (OGE), pour organiser les élections de fin de transition. « Au regard de l’OGE unique et indépendant, voulu par le Gouvernement actuel et longtemps réclamé par la majorité de la classe politique et des organisations de la société civile, on peut se référer à la CENI de 1997 qui a connu deux problèmes majeurs. Le premier est qu’elle a été mise en place en janvier pour organiser des élections en avril ; soit 3 mois seulement après. Le deuxième est relatif à l’accompagnement timide des représentants de l’État dans les circonscriptions administratives qui se voyaient dépouiller de leurs prérogatives acquises dans l’organisation des premières élections démocratiques entre 1992 et 1996 », a déclaré Ibrahima Sangho. Nonobstant, dit-il, la CENI de 1997 a pu organiser l’élection présidentielle, le 11 mai 1997 (tour unique qui a vu la victoire de Alpha Oumar Konaré avec 1.056.819 sur son challenger Mamadou dit Maribatrou DIABY qui a obtenu 45.160) et les deux tours des élections législatives le 20 juillet 1997 et le 3 août 1997. « La leçon qu’on peut tirer de la CENI de 1997 est qu’il faut un large consensus entre les parties prenantes (gouvernement, partis politiques et société civile), pour définir les missions et attributions d’un Organe unique de gestion des élections. Il doit être mis en place six (6) mois, au moins, avant la tenue des scrutins », a dit Ibrahima Sangho. La Synergie 22 estime qu’il faut recentrer les missions de la transition, dont la durée restante est de neuf mois, autour de quatre axes : le rétablissement et le renforcement de la sécurité sur l’ensemble du territoire national ; la promotion de la bonne gouvernance ; les réformes politiques institutionnelles et électorales à minima ; et l’organisation des élections générales. La Synergie 22 recommande pour une transition apaisée et inclusive, qu’un chronogramme clair, précis et réaliste soit publié pour définir la période des réformes et celle des élections nécessaires de fin de transition; que la Société civile, les Partis politiques et les Autorités de la transition développent et mettent en œuvre une stratégie d’éducation civique et électorale afin d’informer et de sensibiliser les citoyens et citoyennes sur les réformes à entreprendre et les élections de fin de transition ; que les Partenaires bi et multilatéraux accompagnent fortement l’ensemble des acteurs qui œuvrent pour une transition réussie au Mali. Pour des élections crédibles qui inspirent confiance à toutes les parties prenantes, la Synergie 22 prône la publication en ligne des résultats des scrutins par centres et bureaux de vote, au fur et à mesure de la proclamation des résultats; la hausse du nombre actuel de 147 députés déterminés suivant le recensement administratif de 1996, en prenant en compte les chiffres du dernier recensement de la population ; le changement du mode de scrutin actuel pour l’élection des députés à l’Assemblée nationale (majoritaire uninominal ou plurinominal à deux tours) en un mode de scrutin proportionnel ; l’organisation d’une revision exceptionnelle des listes électorales ; la prise en compte les nouveaux majeurs dans le fichier électoral ; la création d’un organe indépendant et unique de gestion des élections (OGE) dans la Constitution et la Loi électorale, dans un souci de cohérence et d’efficacité technique et financière. Pour une meilleure gouvernance après la transition, la Synergie 22 invite les autorités à relire les attributions de la Cour constitutionnelle ; à Supprimer la simple participation (15%) aux élections dans les critères de l’aide publique aux partis politiques pour les inciter à faire face à leurs objectifs de création à savoir la conquête et l’exercice du pouvoir ; à mettre les verrous pour l’appréciation des coups d’État ou putschs pour empêcher des problèmes de qualification et empêcher toute amnistie aux putschistes.

Aguibou Sogodogo
Source: Le Républicain- Mali
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