À la faveur d’un point de presse qu’il a animé dans les locaux de la Mairie, le mercredi 23 juin dernier, le Maire de la Commune rurale de Dialakorodji, M. Oumar Guindo, s’est prononcé sur la crise que traverse l’Association de santé communautaire de Dialakorodji (ASACODIA). La cérémonie a enregistré la présence du représentant du Chef de village, le doyen Yaya Traoré ; le médecin chef de l’ASACODIA, Dr Adama Alexis Diarra, ainsi que le Président des Imams de ladite commune.
D’entrée de jeu, le Maire Oumar Guindo a fait la genèse de cette histoire. Il a rappelé que les 2/3 du bureau de l’ASACO de Dialakorodji ont convoqué en fin avril 2021, une Assemblée générale pour dénoncer la mauvaise gestion de l’ASACODIA par le président du Comité de gestion, en la personne de Cheick Keita. Déçus par cette triste réalité, les 2/3 du bureau ont jugé nécessaire de présenter leur lettre de démission avant de réclamer le renouvellement dudit bureau.
« Nous, membres du collectif des pétitionnaires venons par la présente vous informer de notre démission du Conseil d’Administration de l’ASACO de Dialakorodji. Cette décision survient après la lettre adressée à la Mairie en date du 20 octobre 2020 faisant état de la gestion désastreuse du CSCOM de Dialakorodji… », Peut-on lire dans la lettre lue par le Maire Guindo. Il ajoute : « Cette démission était la suite logique de la signature d’une pétition par les 2/3 des membres du bureau, il y a plus de quatre mois ».
Selon le maire Guindo, le hic qui titille est que le contesté ancien président du Comité de gestion (CG) de l’ASACODIA, Cheick Keita, a remplacé le trésorier, M. Bassirou Diarra par un certain Abdoulaye Cissé, un de ses proches. Et selon bon nombre d’observateurs, il s’agit de former un duo leur permettant de vider la caisse de l’ASCO de Dialakorodji.
Au regard de toutes mauvaises postures, poursuit le Maire, les participants à l’Assemblée générale, ont à l’unanimité, instruit la mise en place d’un comité transitoire à la tête de l’ASACODIA pour une durée de 6 mois, afin de mettre en place un nouveau bureau. Mieux, ajoute M. le Maire : « L’Assemblée générale m’a demandé de diligenter un audit pour faire l’état de la gestion de l’ASACODIA ».
Par ailleurs, le maire Oumar Guindo a fait savoir que le Préfet par intérim de Kati, Arouna Diarra, avait répondu à une lettre de la Mairie dans le cadre de cette histoire. Selon M. Guindo, le Préfet par intérim de Kati dans sa lettre a rappelé les statuts et règlements qui régissent la création des associations en ces termes : « Si des dysfonctionnements existent au sein de l’ASACO, le Maire, en assurant la tutelle des établissements publics communaux, peut demander la convocation d’une Assemblée pour replacer le bureau ».
Mais l’incohérence du Préfet intérimaire de Kati ne tardera pas à être mise à nu. Dans une seconde lettre, le Maire se dit surpris par le Préfet par intérim qui l’accuse de dissoudre le bureau en violation des textes en la matière. « Le Préfet par intérim s’est lui-même contredit », fulmine le maire Guindo, tout en mettant le préfet intérimaire de Kati sur les rails, lui rappelant les textes qui stipulent que la santé est du ressort des collectivités. «La loi a prévu des relations de collaboration et non la subordination entre les collectivités et les représentants de l’État », a-t-il martélé.
« On ne cherche pas des poux sur une tête bien rasée », a-t-on coutume de dire. De surcroît, rien ne doit être reproché au Maire Guindo qui a plusieurs fois essayé de résoudre à l’amiable cette affaire. Malheureusement.
Adama Coulibaly