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Organe unique de gestion des élections : Pas de fétichisme trompeur !
Publié le mercredi 30 juin 2021  |  Mali-Horizon
Ouverture
© aBamako.com par A.S
Ouverture des travaux de la 43 ème session du Comité de suivi de l`accord d`Alger (CSA)
Bamako le 29 juin 2021. Le Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, a présidé l`ouverture des travaux de la 43ème session du Comité de suivi de l`Accord d`Alger (CSA)
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L’on promet la mise en place de l’organe unique de gestion des élections (OUGE) comme un trophée de guerre qui mettra fin aux insuffisances de nos élections. Leurre ou lueur ?
Depuis quelques semaines, l’on ne cesse de rabattre l’oreille de l’opinion publique de cette histoire d‘organe unique de gestion des élections (OUGE), comme s’il s’agit d’une baguette magique qui garantira au Mali des élections propres. Loin s’en faut ! Pourquoi cette campagne de « tympanisation » de l’opinion sur ce fameux organe : verra-t-il le jour ou pas ? La problématique des réformes politiques et institutionnelles sont loin d’être limitées à cet organe, dont le système a déjà occupé la scène au Mali.

En effet, le dispositif de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) organisant et supervisant tout le processus électoral, jusqu’à la proclamation des résultats, est un organe unique indépendant de gestion des élections ! Sauf qu’en 1997, nul ne peut dire que les élections ont été satisfaisantes au Mali. Certains acteurs politiques ont affirmé que ces élections ont été simplement catastrophiques.

Cela veut dire alors que le mal électoral malien ne sera pas guéri avec la création de cet organe que plusieurs responsables politiques brandissent comme étant un gendarme des élections. Y croire serait faire preuve d’une grande naïveté ? Car, l’on sait comment les acteurs politiques s’ingénient dans les mécanismes de fraudes, d’achats de consciences, de manipulations de suffrages et des électeurs. Que pourra faire alors ce fameux OUGE face aux techniques aguerries de bourrages d’urnes, de transferts d’urnes, de menaces et intimidations liées au climat d’insécurité ? Rien.

C’est pourquoi, il faut absolument éviter ce fétichisme savamment entretenu autour de cet organe, comme étant une sorte d’objecteur de conscience ou de mécanisme de lavage de cerveau. Le ver de notre mal électoral est dans le fruit et il faut penser des actions simples pour l’amoindrir, eu égard au délai très court qui reste à la Transition. Ce sera simplement malsain et indécent de vouloir prolonger cette période transitoire pour créer et opérationnaliser un organe qui est à mille lieues de nous garantir des élections sans fraudes massives.

Les assises nationales annoncées prochainement pour trancher sur « la faisabilité » de cet OUGE doit bien réfléchir à cette situation pour prendre des décisions salutaires. Surtout que les réformes politiques et institutionnelles doivent porter sur des pans entiers de l’arsenal des textes pour crédibiliser les élections ou limiter les fraudes. Et cela passe aussi et surtout par l’émergence de nouvelles mentalités de citoyens consciencieux et d’une certaine probité morale. Puisque les fraudes et les mauvaises élections c’est surtout le fait de… l’Homme. De grâce, donc, qu’on nous épargne ce fétichisme autour du…messie que serait cet organe unique indépendant, autonome, permanent…. de gestion des élections ! Bruno Djito SEGBEDJI
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