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Boubou à l’URD : Enjeux et motivations d’une adhésion controversée !
Publié le jeudi 1 juillet 2021  |  Le Démocrate
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© Autre presse par DR
Signature de l`accord de financement du projet d`intervention d`urgence COVID-19
Le Premier Ministre Dr Boubou CISSE et la Directrice de la Banque Mondiale au Mali Soukeyna Kane ont procédé le Mardi 14 Avril 2020 à la signature d`un accord de financement du projet d`intervention d`urgence COVID-19
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L’ex-Premier du régime déchu d’IBK, Dr.Boubou Cissé, est désormais le secrétaire aux questions économiques de la section URD de Djenné. Au-delà des réactions épidermiques de certains sympathisants et militants du parti de la poignée de mains, analysons froidement les enjeux et les motivations de cette adhésion qui, véritablement, fait polémique. Puisqu’en plus d’être impopulaire devant l’Eternel, plusieurs observateurs de la scène politique pensent que Boubou n’incarne à rien l’idéologie du feu président fondateur Soumaïla Cissé.
Le choix du Dr Boubou Cissé d’adhérer à l’URD n’est pas fortuit. C’est d’ailleurs un choix bien réfléchi, réaliste et objectif pour qui connaît le poids électoral de l’URD sur l’échiquier politique national. C’est un choix qui s’inscrit dans son agenda d’être candidat à la prochaine présidentielle. « Qui ne risque rien, n’a rien, n’est rien ! », a-t-on coutume de dire.

La raison d’être d’un parti politique dans un régime républicain, c’est la conquête et l’exercice du pouvoir. Après l’Adema-Pasj et le RPM, c’est naturellement le parti de feu Soumaïla Cissé qui a la chance de remporter les prochaines présidentielles à condition d’avoir en son sein les ressources humaines et financières nécessaires capables d’assurer une forte mobilisation de l’électorat, aussi bien au Mali qu’à l’extérieur.

Pour espérer remporter une quelconque victoire électorale dans un pays où les gens vivent dans une misère, il faut faire le choix d’un candidat capable de mobiliser des ressources financières et autour duquel gravitent des opérateurs économiques qui ont la mainmise sur certains secteurs vitaux de notre économie nationale. Soumaïla Cissé est chaque fois arrivé au second tour parce qu’il savait mobiliser des fonds pour sa campagne. L’argent est le nerf de la guerre !

Boubou Cissé pourrait-il être ce candidat idéal pour l’URD après la disparition du grand bailleur de fonds du parti ? La réponse me semble affirmative, quand on jette un regard rétrospectif sur son parcours à la tête du ministère des Mines, du ministère des Finances et de la Primature. Il s’est fait de l’argent et il disposerait d’un réseau capable de l’aider à lever des fonds pour financer une campagne présidentielle de plus en plus onéreuse dans un contexte particulier, où le financement public alloué aux partis politiques est sur le point d’être gelé. C’est pourquoi les cadres de l’URD essaieront coûte que coûte, dans les prochains mois, d’imposer un tel candidat à leurs militants à la suite de compromis entre différentes sections du parti ou pour d’autres raisons qui sont rarement reliées à la compétence et à l’intégrité du Dr. Boubou. Réussiront-ils ? Rien n’est moins sûr.

L’argent, le poids des votes

Il est indéniable qu’aujourd’hui, dans nos pays dits “démocratiques”, ce sont les élites économiques qui mènent le jeu, réduisant à néant le poids des votes individuels. Le principe “une personne, un vote” a perdu tout son sens au regard de l’influence qu’un citoyen ultariche a sur les politiques de son pays. Cette influence est infiniment plus importante que le poids de son propre vote ou de celui de centaines de milliers ou de millions d’autres votants. Sans compter que les médias privés sont de plus en plus concentrés entre les mains des grands patrons. Ce qui a naturellement des répercussions sur la couverture des campagnes électorales. Que dire du comportement face aux espèces sonnantes et trébuchantes des agents électoraux et des sages de la Cour constitutionnelle chargés de proclamer les résultats définitifs provenant du Matcl?

Vraiment, soyons réalistes ! Le Mali n’est pas la France, encore moins les États-Unis. Le changement tant espéré dans nos pays n’est pas pour demain. Qui aurait imaginé un seul instant qu’après tant de mois dans la rue les peuples algérien, tunisien, égyptien, soudanais, Burkinabé,… allaient accepter de vivre sous le régime des tenants du système ?

Sambou Sissoko
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