Au cours du conseil des ministres du 30 juin, les nouvelles autorités ont adopté une loi portant grille indiciaire unifiée des militaires, des personnels relevant des statuts de fonctionnaires de l’Etat, des Collectivités territoriales, et des statuts autonomes. Cette loi, les enseignants la rejettent et menacent de se mobiliser pour la combattre, alors que les syndicalistes de l’UNTM, eux, crient à la victoire.
« Nous sommes les principaux concernés dans l’application de la loi portant grille indiciaire unifiée des militaires, et des personnels relevant des statuts des fonctionnaires de l‘Etat, des Collectivités territoriales et des statuts autonomes que le gouvernement vient d’adopter »,tels sont les propos de Ousmane Almoudou Touré, porte-parole des syndicats de l‘éducation signataires du 15 octobre. Cette loi, indique-t-i, remet en cause les acquis des syndicats de l’éducation. Le mercredi dernier, dit-il, nous avons appris la nouvelle à travers le conseil des ministres. Mais bien avant cela, ajoute notre interlocuteur, nous avons été à la rencontre du PM Choguel kokalla Maiga. A entendre le porte-parole, les syndicats de l’éducation ont clairement notifié leur position par rapport à l’application de cette loi qui vient d’être adoptée par le Gouvernement. Ce qui est sûr, Ousmane Almoudou est clair sur la question : « Nous allons nous battre pour que nos acquis soient préservés ». Lors de sa rencontre avec les syndicalistes de l’éducation, le PM Choguel a souligné que cette loi a été adoptée dans le cadre d’une politique de gouvernance d’exemplarité. Une rencontre au cours de laquelle, explique le porte-voix des enseignants, Choguel a détaillé les raisons qui ont amené le gouvernement à prendre une telle loi. Selon Ousmane, le PM dit avoir pris une telle décision afin d’aller à une équité sociale. « Nous lui(PM) avons clairement dit que ce n’est pas aujourd’hui qu’on va nous parler d’une équité sociale. Parce que les enseignants étaient là, le nez dans la boue sans bénéficier de l’accompagnement de personne. Ces enseignants étaient maltraités », a ajouté le syndicaliste. Mais le fait que ces enseignants ont commencé à avoir des avantages, les gens veulent leur arracher cela en évoquant l’équité sociale. Chose qui, à ses dires, ne passera pas chez les instituteurs du Mali. « Nous ne sommes pas d‘accord et nous l‘avons clairement dit au gouvernement. Il a opté pour la solution la plus facile. Les autorités estiment que les enseignants sont faibles et qu’il faut tomber sur eux. Mais avec une telle décision du gouvernement, nous n’avons aucune autre alternative que de nous battre », confie le syndicaliste. Ainsi, poursuit-il, on peut s’attendre à tout. Parce que nous allons nous battre en usant tous les moyens légaux pour préserver les acquis syndicaux, enchaine le porte-parole. À le croire, l’application de la loi adoptée par le gouvernement « bloque carrément tous les avantages que les enseignants perçoivent à travers l’application de l’article 39 de leur statut ».L’article 39 explique que « toute majoration de rémunération des fonctionnaires relevant du statut général s’applique de plein de droit au personnel enseignant ».Le statut général qui, à la date d’aujourd’hui, fixe l’indice plafond à 1200,on le ramène à 1382.Ce qui veut dire qu’il y a eu une augmentation de 15% sur le statut général. Ce 15% doit normalement revenir aux enseignants, mais le gouvernement de Choguel Kokalla Maiga refuse d’accorder ce 15% aux enseignants, regrette le porte-parole. Contre l’application de la nouvelle loi, il appelle, pour la préservation de leurs acquis, le monde enseignant à la mobilisation.
L’UNTM célèbre sa victoire
Contrairement aux enseignants, les syndicalistes de l’Union nationale des Travailleurs du Mali(UNTM) adhérent à cette décision. Dans une lettre publiée le jeudi 1 juillet, Yacouba katilé, secrétaire général de l’UNTM et ses militants se félicitent d’avoir du « dénouement heureux » aux discussions qu’ils ont eu avec le président de la transition et le PM Choguel Kokalla Maiga. A cet effet, ces mesures fortes ont été, selon eux, prises par le gouvernement en vue de l‘apaisement du climat social ; de la consolidation de la justice ; de l’égalité des chances ; et de la rectification de la transition. Satisfaite, la plus grande centrale syndicale a remercié, à cette occasion, ses partenaires et les structures qui se sont impliquées dans l’affaire.