A partir d’aujourd’hui et jusqu’à demain, Tunis accueille une réunion de haut niveau entre responsables du dossier malien et spécialistes ouest-africains et internationaux des évolutions politiques et sécuritaires dans le Sahel et le Sahara.
Les objectifs de cette importante rencontre sont de réaliser un examen critique des réalités et des réponses régionales et internationales à la crise au Mali et dans l’espace sahélo-saharien, de prendre la mesure des défis à venir et d’identifier les réponses nécessaires. La réunion est conjointement organisée par le Centre pour le Dialogue Humanitaire (HD) et l’Institut International pour la Paix (IPI).
Après l’organisation d’une élection présidentielle bien réussie, qui a vu la brillante élection d’El Hadj Ibrahim Boubacar Kéita, qui a pris fonction le 4 septembre dernier, tous les regards sont désormais fixés sur le devenir de notre pays.
Selon les organisateurs de la rencontre, les crises de la région sahélienne ont été et restent profondes. Ils sont convaincus que ces crises, liées aux trafics de drogues et en tous genres, sont à la base de l’effondrement du Mali en 2012 et ne finiront pas automatiquement avec le retour de la légitimité par les urnes dans ce pays.
Selon eux, non seulement les causes et les interconnexions des problèmes doivent être expliquées mais également doit être reconnue la nécessité d’une mutualisation des moyens sécuritaires des États de la CEDEAO et du Maghreb. Les organisateurs ont rappelé que «l’effondrement du Mali a révélé les déficits des arrangements de sécurité régionaux et confirmé la nécessité d’ouvrir ceux-ci à de nouveaux partenaires. L’établissement de ces partenariats doit être envisagé avec des États à même d’aider à protéger l‘intégrité territoriale des États menacés, y compris hors zone, voire à l’extérieur du continent».
Ils vont aussi plancher sur comment consolider les acquis de l’élection présidentielle, les résultats de l’Opération Serval, les Accords de Ouagadougou et le déploiement de la Minusma. Cette réunion de Tunis doit permettre une discussion libre et franche sur les moyens à mettre en œuvre pour «aider le nouveau gouvernement et la communauté internationale à gérer les sujets structurels, sans céder aux seules exigences de l’urgence, faire respecter par les parties l’ensemble des engagements pris lors des accords de Ouagadougou et rebâtir de nouvelles relations de confiance entre Maliens, assurer la mobilisation et les déboursements effectifs et responsables des contributions de 3,4 milliards d’euros annoncés par les Amis du Mali le 15 mai dernier lors de la conférence de Bruxelles, fournir l’assistance nécessaire, matérielle et morale, aux déplacés et aux réfugiés, tout en préparant leur retour dans leurs foyers, éviter que le retrait partiel ou total des troupes françaises de l’opération Serval ne laisse un vacuum sécuritaire et donc assurer une bonne coordination entre ce retrait et le déploiement des forces onusiennes de la MINUSMA et la restructuration des Forces maliennes».
Il faut rappeler que plusieurs personnalités et experts prennent part à la rencontre. Il s’agit entre autres du Ministre de la Justice du Niger, d’Albert Koenders, Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies pour le Mali, de Robert Piper, Coordinateur humanitaire pour le Sahel, du Général Makoko, Adjoint de la Mission de la Commission de l’Union Africaine au Mali, de Michel Reveyrand de Menthon, Envoyé Spécial de l’Union Européenne pour le Sahel et de Najim el Hadj Mohamed, Secrétaire Exécutif de la Stratégie Nationale Sécurité Développement du Niger.