A l’initiative du ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le lieutenant-colonel Abdoulaye, l’ensemble des acteurs impliqués dans le processus électoral s’est retrouvé dans le cadre d’un atelier. Il s’agit notamment des représentants de l’Administration, de partis politiques, de la société civile, ainsi que des experts nationaux et de structures autonomes comme la Délégation générale aux élections. Objectif : réfléchir et trouver un consensus définitif autour de la possibilité ou non de mettre en place l’organe de gestion des élections (OGE) pour la conduite des différents scrutins annoncés pendant la Transition. C’était les 29 et 30 juin, au Centre international de conférences de Bamako.
En vue de mieux édifier les participants sur les tenants et aboutissants du projet, plusieurs communications ont eu droit au chapitre, en rapport notamment avec «L’état des lieux», les enjeux d’organisation des élections pendant la Transition au Mali, «L’expérience des structures de gestion des élections au Mali» ou encore les défis et contraintes de confier l’organisation des élections à un organe unique. Au nombre des sujets débattus figurent en outre «la faisabilité, les contraintes, les moyens nécessaires et le temps indispensable à la mise en place de l’Organe unique de gestion des élections pour l’organisation des futures élections ainsi que les alternatives de renforcement de la crédibilité du processus électoral. Mais, contre toute attente – et après deux jours de débats houleux et souvent passionnés -, les participants ont purement et simplement écarté toute plausibilité de l’organe unique de gestion des élections. Ils optent par conséquent pour l’organisation des prochaines élections par le mécanisme tripartite traditionnel, à savoir : la Délégation Générale aux Elections (DGE), le ministère de l’Administration territoriale et la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI). Et pour cause, a-t-on appris, les experts ont démontré lors des débats qu’en matière électorale pas moins de trois années sont nécessaires pour rendre effectif fonctionnement d’un organe unique de gestion des élections. Sur la question, il semble, selon nos sources, que la classe politique est partagée sur les raisons du rejet. D’aucuns se focalisent sur l’inopportunité, tandis que d’autres, tout en étant partisans de l’organe unique, redoutent un empiètement de sa mise en œuvre sur la durée de la transition sur laquelle il ne comptent pas transiger.
En tant que point de revendications du M5-RFP, le projet a été farouchement défendu par le Premier ministre qui, depuis sa nomination n’a manqué aucune occasion de défendre l’avènement de l’organe unique. Au demeurant, lors de son passage au CNPM, il avait même laissé entendre que le débat autour de la problématique de la mise œuvre de l’OGE était désormais tranché et que le camp du refus, lors d’une récente rencontre, avait finalement admis la faisabilité et la nécessité de mise en place dudit organe.
Il convient de rappeler que la mise en place de l’organe unique de gestion des élections fait partie des propositions du Dialogue Inclusif National (DNI) tenu en 2019 ainsi que des revendications du Mouvement du 5 juin Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP). Mais en 2011 déjà, sa mise en place figurait dans les propositions du Comité d’appui aux réformes institutionnelles (Cari sous la direction de Daba DIAWARA.