Le Rassemblement Pour le Mali RPM a célébré en grande pompe son 20e anniversaire. C’était hier dimanche, au Centre international de conférence de Bamako (CICB), sous l’égide de son président le Dr Bokari Tréta. Les Tisserands se sont penchés sur certaines nombres de thématiques dont le contenu du discours d’investiture du président de la Transition, l’intervention liminaire du Premier ministre lors de son premier conseil de cabinet et les orientations données par le Président lors du premier conseil des ministres de la transition.
Les Tisserands ont par ailleurs tenu une conférence de cadre autour des défis sécuritaires en lien avec l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, la gestion de la durée de la Transition et des élections générales ainsi que des réformes politiques et institutionnelles.
Les membres du Bureau politique national du parti, des mouvements Femmes et jeunes, des sous-sections et les sections du district de Bamako et de l’intérieur du pays ainsi que les militants et sympathisants se sont fortement mobilisés pour prendre part au rendez-vous à la fois symbolique et historique pour le parcours de l’ancien parti présidentiel. Et pour cause, il intervient à un moment où la famille politique s’IBK se trouve à la croisée des chemins avec la perte du pouvoir et l’abandon des peignes, fils et pédales par des membres après avoir produire des mauvaises étoffes. Et ce n’est pas tout. L’ex parti présidentiel fait face également à un jeu trouble de positionnements à l’origine des
querelles intestines et préjudiciable à sa cohésion interne. En tout état de cause, comme en témoigne la communion ayant caractérisé les retrouvailles, l’occasion était bonne pour les Tisserands d’enterrer la hache de guerre, jeter un regard sur le chemin parcouru par la démocratie malienne et se projeter dans l’avenir.
Et c’est ce qu’a plaidé le Président éphémère de la 6e législature. Selon Moussa Timbiné, cet anniversaire doit être le moment pour le RPM de scruter la distance parcourue pour tirer un bilan de ce qu’il a pu faire par rapport aux objectifs fixés lors de la création et des solutions apportées aux préoccupations des Maliens. Sans complaisance, l’ex député a invité le bureau politique national à la tenue d’un débat démocratique sur les forces et faiblesses du parti afin de tirer les leçons et favoriser le retour de la cohésion en son sein. Pour l’avenir du parti, il a engagé ses camarades à se mettre en ordre de bataille pour les futures échéances. Comme quoi, le RPM envisage, à défaut d’être roi, d’avoir son mot à dire dans le choix du futur roi.
Et, pour le Président, Bokari Tréta, ces 20 ans de parcours du RPM, caractérisés par le travail, le sacrifice, la loyauté, l’engagement et la détermination des militants, ont été au service du peuple malien.
Quid du chemin parcouru ?
En 20 années d’existence, le parcours du RPM se résume en 12 années passées dans l’opposition, 7 années au pouvoir et une année à chercher son repère perdu. Deuxième force politique à l’hémicycle de 2002 à 2007, avec 45 députés, le RPM se retrouve avec 11 députés aux sortir des législatives de 2007. Une chute brutale qui va lui couter une période sombre que d’aucuns peuvent qualifier de traversée du désert. Après la descente aux enfers consécutive à ce flop, l’étoile de son Président fondateur va in-extremis briller avec les événements de 2102 et la présidentielle de 2013. S’ensuit un plébiscite sans précédent d’IBK par le peuple, le RPM, sans surprise, devient la première force politique du pays avec 66 députés. Une suprématie dont il n’a malheureusement jamais profité. En cause, sur les six Premiers ministres d’IBK, seul Abdoulaye Idrissa Maiga, qui n’a pas dépassé une année, était RPM bon teint.
Dans la foulée de sa réélection en 2018, contre toute attente, un vent de contestation depuis les rues de Bamako et les grandes villes de l’intérieur va emporter son Président et le régime avec. Et depuis, le RPM cherche une place abordable sous le soleil brûlant de la République.