Le président français, Emmanuel Macron, est revenu sur sa décision comique prise depuis le 3 juin 2021 qui consistait à suspendre la coopération opérationnelle entre Barkhane et les Forces armées maliennes (FAMAs). Une suspension qui, selon nos sources, n’était pas d’ailleurs appréciée par les militaires français déployés au Mali. Aussi, cette décision de reprise de coopération, annoncée le 2 juillet par le ministère français des Armées, est passé sous silence à Bamako. Donc, la plupart des Maliens en ont fait un non événement. Qu’à cela ne tienne, la France doit forcément changer d’approche et de façon d’intervenir sur le terrain.
Cette décision de levée de suspension annoncée le 2 juillet 2021 par Macron à travers son ministre des Armées n’est point une surprise pour la majeure partie du peuple malien qui savait déjà que la France ne pouvait tourner aussi facilement le dos à ses intérêts obscurs et inavoués au nord du pays. Aujourd’hui, personne n’ignore que des entreprises françaises exploitent illégalement des ressources naturelles sous la protection de leurs soldats, particulièrement Barkhane, et avec la complicité des communautés locales.
Contre tenu de cette réalité, les déclarations portant sur le retrait ou la réduction d’éléments de ladite force présente au Mali et au Sahel, ne sont que de la diversion. Aussi, tous les observateurs sont unanimes que c’est grâce à son intervention au Mali et dans le Sahel que la France conserve une certaine ascendance sur la communauté internationale. D’ailleurs, cette intervention militaire lui a permis de se voir confier le poste de secrétaire général adjoint aux opérations de paix aux Nations Unies. Donc, la France peut bel et bien faire ses agitations, ses propagandes, mais elle ne partira pas aussi vite du Mali encore moins du Sahel.
Ce qui est évident, c’est qu’après neuf ans au Mali, la France n’arrive pas à produire les résultats que le peuple malien attend d’elle. Pour l’heure, l’on ignore les accords trouvés entre Bamako et Paris pour permettre la levée de cette suspension. Seulement, l’on sait que des envoyés d’Emmanuel Macron ont été reçus le 28 juin 2021 par le président de la Transition, Col. Assimi Goïta, qui a tenu à préciser sur sa page Twitter : « Ce lundi, j’ai reçu les envoyés spéciaux du président Macron, M. Franck Paris et l’amiral Jean Philippe Roland. Nous avons échangé sur les défis liés à la lutte contre le terrorisme et la stabilité du Sahel… » Il a aussi fait savoir que leurs échanges ont porté sur « la nécessité d’adopter une démarche globale et inclusive, prenant en compte les aspirations de nos populations et fondée sur la participation et la collaboration plus active de l’ensemble des pays du G5 Sahel ». C’est seulement soixante douze heures après cette visite que Macron a annoncé la levée de la suspension.
Quel que soit le compromis ou l’accord trouvé entre les autorités des deux pays, il doit y avoir forcément des objectifs clairs auxquels la force française doit désormais à s’atteler aux côtés des forces armées maliennes. Il s’agit de préserver la laïcité de l’État ; de restaurer l’unité nationale en recouvrant l’ensemble du territoire national ; de restaurer la paix et la stabilité, pour un développement global et harmonieux. Sans cela, l’intervention de la force française au Mali n’aura toujours pas de sens.
En clair, la reprise de la coopération avec l’armée malienne, annoncée le 2 juillet 2021, signifie qu’Emmanuel Macron a fini par revenir à la raison, en étant réaliste. C’est dire aussi qu’autant le Mali a besoin de la France, elle a également besoin du Mali. Donc, il n’y pas de complexe ; toutes les décisions engageant les deux pays doivent être mûrement réfléchies dans le sens de la préservation des intérêts des peuple des Etats respectifs.