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Boubou Cissé à l’URD : parricide et mariage incestueux
Publié le mercredi 7 juillet 2021  |  malikile
Rentrée
© aBamako.com par DR
Rentrée annuelle du REAO 2020 à L`hotel Salam Azalai
Bamako, le 29 Février 2020 L`hôtel Salam Azalai. Le premier ministre, ministre de l`économie et des Finances, Dr. Boubou CISSE a assisté à la rentrée annuelle du REAO 2020 à L`hôtel Salam Azalai
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Le mariage de Boubou Cissé et de l’Union pour la République et la Démocratie (URD) de feu Soumaila Cissé est un parricide que com- met ce parti et un mariage incestueux malgré l’importance de la dot que promet de verser l’ancien Premier Ministre de #IBK
La morale ou plus exactement l’absence de morale de certains hommes ou femmes politiques approfondit tous les jours le fossé béant qui sépare les citoyens de la classe politique malienne. L’Union pour la République et le Démocratie (URD), fondée par feu Soumaila Cissé et certains de ses cama- rades et soutiens en désaccord avec la manière de l’ADEMA, leur parti originel, de faire la politique avait suscité le respect puis l’adhésion d’une frange relativement importante de maliennes et de maliens aux idéaux du nouveau parti, devenu rapidement, selon ses militants « la force montante ». Ainsi l’URD se classa rapidement dans le tiercé gagnant des deux cent de partis politiques maliens et son chef, qui malheureusement n’a pu accéder au pouvoir suprême, devint, par une sorte de consécration à rebours, le Chef de file de l’op- position malienne. En cette qualité, le parti et son président étaient les principaux adversaires politiques du pouvoir qui ne s’est jamais empêché de le leur faire savoir voire de le leur faire vivre.
Le pouvoir, c’était sans doute et bien évidemment IBK d’abord. Mais en plus de lui, per- sonne n’a porté ni incarné le pouvoir IBK plus que Boubou Cissé. Il en était devenu le visage, la tête de turc, le bras financier, le fidèle parmi les fidèles, et vers la fin le bras armé sur qui pèse de graves soupçons sur les tueries des 10, 11 et 12 juillet 2020 des manifestants du M5-RFP.
L’URD, c’est connu est aujourd’hui orphelin de leader de l’envergure de Soumaila Cissé. Mais faudrait-il pour autant que le parti se mette aux « enchères politiques » pour s’offrir au mieux-disant financier, qui qu’il soit ? De hauts responsables du parti ont choisi cette voie au grand regret des « militants sincères et convaincus » qui assistent impuissants à la descente aux enfers de leur formation poli- tique.

L’adhésion il n’y a pas longtemps, de Igor Diarra, ancien ministre des Finances de IBK à l’URD n’a pas d’autre signification. Il promet de financer le parti et la campagne présidentielle s’il porte les couleurs du parti. A coup d’espèces sonnantes et trébuchantes, il a déjà réussi à circonvenir certains jeunes qui ne jurent plus que par son nom.

Mais « A riche, riche et demi ». Voilà donc Boubou Cissé aussi qui débarque avec armes, ba- gages et porte-monnaie. Face à plus riche que lui les chances de Igor Diarra sont-elles pour autant réduites à néant ? La bataille des titans aura lieu et délivrera son verdict à temps opportun.

Boubou Cissé à l’URD ne consacre-t-il pas une deuxième mort de Soumaila Cissé ? C’est en effet aujourd’hui un secret de polichinelle que de dire que Boubou Cissé et son mentor IBK, après avoir obtenu de réelles avancées pour la libération de l’otage Cissé, ont fini, pour des broutilles, par le laisser à son triste sort entre les mains de ses ravisseurs. Il a fallu leur chute, le 18 aout 2020, pour obtenir la relance du dossier et la libération de Soumaila Cissé. Par quel cynisme donc, peut-on « avaliser » la mort de son prochain et venir convaincre ses « héritiers » qu’on ne leur veut que du bien et devenir leur porte-étendard ? Mais il y a plus grave : comment ces « héritiers », peu- vent-ils en toute connaissance de cause accepter un tel deal. Ce faisant, Ils ont tué une seconde fois leur « père politique et spirituel». En outre, il est connu qu’en démocratie, face au Premier Ministre, se dresse d’abord et avant tout le Chef de file de l’opposition. C’est ainsi que Soumaila Cissé, samedi après samedi plu- sieurs mois durant, a personnellement pris la tête des marches du Front pour la Sauvegarde de la Démocratie (FSD) contre le régime IBK. C’est Boubou Cissé qui l’a alors approché et démarché pour lui proposer ce qu’il a pompeusement appelé « Accord Politique de Gouvernance ».
Refus net de Soumaila Cissé suivi du débauchage par le même Boubou Cissé de cer- tains de ses proches collaborateurs appelés au Gouvernement et encouragés a faire scission pour créer le FSD-SAP. Un véritable coup de poignard dans le dos de Soumaila Cissé ! Quelle tête feraient ces traîtres aujourd’hui en voyant leur mentor d’hier rejoindre le camp adverse sans eux. Encore un assassinat « post mortem ».
Mais ce n’est pas tout. L’URD est un membre éminent du M5-RFP et il siège même au ni- veau de son Comité stratégique. Tout membre de l’URD est, ipso facto, membre du M5-RFP. Par conséquent Boubou Cissé est aujourd’hui membre de ce regroupement qui a battu le pavé contre son gouvernement et lui même. Le plus cocasse ou plutôt la tragi-comédie est que le M5-RFP a demandé avec insistance le départ de Boubou Cissé et de son gouverne- ment. Et a finalement obtenu gain de cause avec le renversement du régime. Que fera donc le M5-RFP contre ses propres membres, dont désormais Boubou Cissé, dans sa quête de justice pour les victimes de tueries de juillet 2020 en tête desquels le nom de Boubou re- vient souvent. Que ferait désormais le M5-RFP de son combat contre l’impunité ? En effet, le nom de l’ancien Premier ministre est mêle à la plupart des gros scandales de l’ère IBK et pour lesquels le M5-RFP réclame des pour- suites contre les prédateurs de l’ère IBK.
Il faudrait dès lors se demander si Boubou Cissé et ses soutiens ne cherchent pas à inhiber le M5-RFP et à contrarier le Premier Ministre Choguel Maiga qui n’a eu cesse de répéter avant et après sa nomination que le temps de la fin de l’impunité était révolu au Mali.
Moctar Sow
SOURCE : MALIKILÉ
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