Hier, jeudi 8 juillet 2021, des jeunes de l’Union pour la République et la Démocratie (URD) ont protesté l’adhésion de l’ancien premier ministre Boubou Cissé à leur formation politique et ont exigé son exclusion. C’était à la faveur d’un sit-in devant le siège du parti à Badalabougou en commune V du district de Bamako.
« A bas Boubou Cissé » ; « On s’en fou de Boubou Cissé » ; «On ne veut pas de Boubou Cissé à l’URD » ; « Non à un assassin » ; « A bas l’argent volé » ; « Non à l’adhésion de l’assassin Boubou Cissé à l’URD » ; « On demande au BN d’exclure Boubou Cissé »… sont, entre autres, ce que scandaient des jeunes en colère.
Dans son discours, Aliou Alhousseyni Bretaudeau dit déplorer « l’adhésion par surprise et en catimini de l’ancien Premier Ministre du régime défunt Monsieur Boubou Cisse à la section de Djenne en qualité de Secrétaire aux affaires économiques ». Selon ces jeunes, même si l’adhésion dans une formation politique est libre et volontaire, celle de Boubou Cissé à l’URD « heurte les principes d’éthique édictés par les mêmes statuts et le Règlement intérieur du parti ». A entendre ces jeunes, ils s’opposent à l’adhésion de Boubou Cissé à l’URD pour 10 raisons.
La première, c’est le fait que Boubou Cisse a été membre du gouvernement « qui a truqué les élections truquées en 2018 ». Aussi, estiment-ils que Boubou Cissé fait partie des responsables des tueries des 10, 11 et 12 juillet 2020. « À Cette époque, Boubou Cissé était premier ministre, chef du gouvernement. Sa responsabilité morale, politique voire pénale est engagée dans ce dossier car il était oui le seul membre du gouvernement en fonction. L’URD victime de cette répression hier, ne peut en endosser la responsabilité aujourd’hui par son adhésion incestueuse », a indiqué Aliou Bretaudau. La situation du bras de fer entre Boubou Cissé et les enseignants a été également évoquée par les jeunes manifestants. Aliou Bretaudeau et ses collègues accusent aussi Boubou Cissé d’avoir empêché l’URD de jouer pleinement son rôle du parti d’opposition sous le règne d’IBK.
Même dans l’enlèvement de Soumaïla Cissé, ces manifestants estiment que Boubou Cissé a sa part de responsabilité. « Monsieur Boubou Cisse s’est entêté contre l’avis de Soumaila CISSE a organiser des élections législatives de 2020 sans apporter à notre défunt Président la sécurité requise et n’a jamais réuni les véritables conditions pour mettre un terme à la détention arbitraire du défunt Président Soumaila CISSE ce qui a d’ailleurs contribué à fragiliser sa santé et on connaît la suite malheureuse », a laissé entendre Aliou Bretaudeau. Pour eux, l’économiste Boubou Cissé est comptable de la mauvaise gouvernance et de la corruption sous IBK. « Monsieur Boubou Cisse cristallise avec son Président sur ses épaules, toutes les frustrations récentes de notre peuple et de différentes catégories socioprofessionnelles : éducation avec la prise en otage de l’ École durant des mois, les grèves illimitées de la santé, de la justice, la mauvaise gestion de la pandémie Covid-19 et le boycott de la culture du coton dont nous connaissons encore les conséquences sur le panier de la ménagère avec la hausse vertigineuse des prix des denrées alimentaires », a déclaré le porte-parole des jeunes manifestants.
Même si, au sein de l’URD, certains voient en Boubou Cissé le potentiel candidat du parti à la présidentielle à venir, ces jeunes en colère demandent à ce qu’il réponde de ses actes devant la justice.
Pour Aliou Bretaudeau et consorts, Boubou Cissé n’a adhéré l’URD que pour être candidat. Chose à laquelle ils s’opposent.
Les exigences des manifestants
Face à cette situation, ces jeunes manifestants une session extraordinaire du BEN pour, selon la déclaration lue par Aliou Brétaudeau, décider sans délais de la mise en place d’une commission d’enquête indépendante pour situer les responsabilités des acteurs qui sont derrière ce macabre plan clandestin destiné à tuer l’URD et prononcer les sanctions qui s’imposent conformément aux dispositions Titre V Discipline articles 70, 71 et 72 du Règlement intérieur à l’endroit de leurs auteurs ; rendre publique les conclusions de cette enquête en informant les militants et en tirer tous les enseignements qui s’imposent ; statuer et suspendre le processus d’adhésion de Boubou Cisse initié par la section de Djenne et prononcer l’exclusion de Monsieur Boubou Cisse de notre parti où il ne saurait dans les circonstances actuelles être le bienvenu. S’ils ne sont pas entendus, ces jeunes menacent d’entamer des procédures judiciaires pour chasser Boubou Cissé du parti. «En l’absence de décisions prises par le BEN dans les meilleurs délais, nous, jeunes, femmes et hommes de l’URD n’hésiterons pas à entreprendre toutes les démarches utiles de mobilisation y compris par voie de recours à justice contre ces actes de corruption politique qui créent des véritables préjudices à notre parti et mettent en péril son avenir », a déclaré le porte-parole des manifestants, Aliou Brétaudeau.