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La réorganisation de l’opération « Barkhane », savant exercice d’équilibrisme
Publié le samedi 10 juillet 2021  |  LeMonde.fr
Serval
© Autre presse par DR
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Emmanuel Macron a présenté, vendredi, les grandes lignes du plan de retrait des quelque 5 100 soldats français qui devrait démarrer « dès les prochaines semaines ».

Un mois après l’avoir acté en conseil de défense, le président de la République, Emmanuel Macron, a officiellement présenté, vendredi 9 juillet, les grandes lignes du plan de retrait partiel des quelque 5 100 soldats français de l’opération « Barkhane », déployés au Sahel depuis 2014. Cette présentation a eu lieu en marge d’un sommet par visioconférence avec le G5 Sahel, cette coalition réunissant les pays les plus exposés actuellement à la menace djihadiste : le Burkina Faso, le Niger, le Mali, la Mauritanie et le Tchad.
Cette réorganisation de « Barkhane » devrait démarrer « dès les prochaines semaines », a précisé le chef de l’Etat, indiquant qu’elle débuterait par la fermeture des bases situées dans le nord du Mali, à Kidal, Tessalit et Tombouctou, et ce entre la fin 2021 et le début de l’année 2022. Un redéploiement qui devrait « à terme » conduire à réduire les effectifs d’au moins 40 % pour les ramener autour de 3 000 à 2 500 hommes, a ajouté M. Macron, confirmant ainsi des chiffres qui circulaient depuis plusieurs semaines.

« Nous n’avons pas vocation à rester au Sahel », a notamment justifié le président. Un propos qui est en fait venu réajuster le cadre politique sur celui de la réalité militaire en vigueur depuis un certain temps : l’abandon de tout une partie du Mali pour concentrer les efforts dans la dernière zone du pays jugée clé pour espérer enrayer la progression des groupes djihadistes vers le sud et plus largement le golfe de Guinée, où sont situés bien plus d’intérêts économiques qu’au Mali. Soit la fameuse zone des « trois frontières », à cheval entre Burkina Faso, Niger et Mali.
Illustration du « en même temps » macronien

Alors que le Mali ne cesse de s’enfoncer dans la crise, le chef de l’Etat a aussi annoncé le transfert à Niamey, au Niger – où « Barkhane » a déjà une base – du commandement opérationnel de la « task force » Takuba. Cette coalition de forces spéciales européennes assure aujourd’hui essentiellement l’accompagnement au combat des forces armées maliennes. Une illustration parmi d’autres du « en même temps » macronien décliné à l’environnement sahélien et du savant exercice d’équilibrisme qui s’annonce pour les états-majors comme pour les diplomates.
A ce stade, le départ du nord du Mali est sans doute la partie la moins compliquée à gérer pour Paris. Même si le transport de troupes est toujours délicat en raison des risques sécuritaires, en pratique, il restait peu de Français déployés à Kidal, Tessalit et Tombouctou. Ces emprises militaires ne devraient toutefois pas disparaître totalement, car « Barkhane » partageait souvent ces bases avec des militaires maliens ou les casques bleus de la mission des nations unies pour la stabilisation du Mali (Minusma).
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