À Bamako, bien que ne s’étant pas explicitement prononcé sur le respect strict de la durée de la transition en cours dans notre pays, l’imam Mahmoud Dicko semble résolu à ne concéder aucune forme de largesse aux actuelles autorités du pays. À Nioro où règne une autre figure d’influence de la vie politique du Mali, la vision est toute autre. Le Chérif de la localité, M’Bouillé Haidara lui, plaide déjà pour une prolongation de la transition.
Comme à l’accoutumée dans ses prédications hebdomadaires des vendredis, il s’est également prononcé le vendredi dernier sur la situation politique du pays. Selon lui, le reste du temps de la Transition ne peut pas permettre à la nouvelle équipe de conduire les affaires à bon port. Il y a lieu donc pour le chérif de laisser le colonel Assimi Goita et les siens jouer aux prolongations.
Deux jours après cette sortie du chérif de Nioro, à l’occasion de la cérémonie des hommages aux victimes des manifestations anti IBK des 10, 11 et 12 juillet 2020, l’imam Mahmoud Dicko a laissé entendre : C’est l’armée qui est au service du peuple, et non le contraire. Le peuple malien ne donnera un chèque en blanc à personne dans ce pays », Avec ces mots qui résonnent comme les propos qu’il lançait à l’encontre de l’ancien président Ibrahim Boubacar Keita avant le coup d’État d’août 2020, on se demande si l’on se dirige vers une brouille entre les deux faiseurs de roi que sont l’imam de Badalabougou et le chérif de Nioro.