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La jeunesse aux affaires : a-t-elle les moyens intellectuels et moraux face aux défis majeurs de l’heure ?
Publié le lundi 12 juillet 2021  |  SOLONI
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« La jeunesse est plus apte à inventer qu’à juger, à exécuter qu’a conseiller, à lancer de projets nouveaux qu’à poursuivre des anciens » (Francis Bacon).
L’ancien Président M Ibrahim Boubacar Keita, lors de l’ouverture du premier salon de l’entreprenariat et des PME en 2019 déclarait ce qui suit « Notre jeunesse, nous ne la préparons pas à tendre la Sébile… vous ne venez pas d’un peuple mendiant, nous fûmes dans l’histoire ». Cette déclaration recouvre deux aspects majeurs : un aspect relatif à l’identité des jeunes et une invitation à créer et exceller. Justement quand les jeunes se donnent la possibilité de prendre les rênes de la gouvernance du pays, cela fait rêver et donne de l’espoir. De l’espoir si et seulement si cette jeunesse est consciente de son identité et de sa responsabilité. Identité, parce qu’issue d’un peuple d’un brave, vaillant et créatif. Lorsque la jeunesse est imbue de cette connaissance de son identité, son agir prend une orientation nouvelle laquelle intentionnellement crée les conditions de son auto développement au multiple plan économique, culturel, scientifique et politique. Responsabilité, parce qu’en s’érigeant au sommet de l’Etat, le temps et l’espace ne sont plus aux divertissements, fini l’amusement de la galerie. C’est le temps de montrer qu’on a atteint la maturité pour prendre des décisions responsables pour le présent et le futur du pays. Cela requiert des moyens intellectuels et des qualités morales pour conduire les destinées du pays, fut-il en période de transition. Fini le nombrilisme psychologique et l’apitoiement injustifiable. Plus de temps pour le ventre ou le bas-ventre, mais plutôt le temps est tout dédié à la tête pour penser et au cœur pour vivre les valeurs morales.

Depuis le 18 Aout 2020, des jeunes militaires ont pris leur « responsabilité » pour renverser le régime du président M Ibrahim Boubacar Keita et prétendent donner au pays de nouvelles orientations pour son développement socio-économique. Mais la question est la suivante : qui est capable d’engager une telle entreprise de construction du Mali ? A notre avis, deux critères s’imposent : la capacité de réfléchir et la possession d’un certain nombre de qualités morales. D’abord la capacité de réfléchir. Quels sont les moyens intellectuels dont disposent l’équipe dirigeante de la transition actuelle ? Il ne s’agit pas ici de donner son opinion, d’écrire ou de lire des discours, son jugement, ou posséder un état simplement mental. Ce dont il est question, c’est cet acte réfléchi, conscient et délibéré dans lequel on s’engage volontairement. La faculté de penser est alors un processus discursif, actif et intentionnel, qui dure un certain temps et dont le résultat peut être un certain nombre d’actions accomplies. Dans le cadre de notre transition, il s’agirait pour les dirigeants d’être apte à concevoir et à développer un véritable plan stratégique, reposant sur une vision sur le long terme pour le pays. Les questions suivantes devraient intéresser les autorités de la transition : Que voulons-nous poser comme action ? Pour quelle fin ? Quel sera l’impact de notre action sur la génération future ? Quelle est l’image mentale que nous avons du Mali pour les 10, 20 et 30 années à venir. Quelle sera notre part d’accomplissement dans la gestion de ce rêve ? La préoccupation ne devrait pas être de tout faire pendant la période échue, mais de poser les jalons de la reconstruction nationale. Prétendre réaliser un projet de société pendant une période de transition serait un leurre.

La jeunesse aux commandes de la transition a-t-elle les qualités morales requises pour réussir ? La question vaut son pesant d’or dans la mesure où on dit chez nous ici qu’un enfant dont les mains sont propres, peut pétrir la crème des anciens. Ici un certain nombre de valeurs peuvent être mises en exergue notamment : l’intégrité, la maitrise de soi, la loyauté, et la fiabilité. A ces qualités s’ajouteront l’autorité dans ces trois composantes : l’autorité de compétence, de caractère et de personnalité. Une jeunesse responsable, qui dirige la destinée d’une Nation, met l’accent sur ses responsabilités, ses tâches, et non sur sa position ou son titre. La jeunesse dirigeante actuelle est-elle en phase avec ces qualités ? Osons espérer qu’elle puisse assumer sa pleine responsabilité dans les qualités susmentionnées.

Le chérif
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