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Éditorial : Vague de réaction après la décision de la France de suspendre temporairement et la reprise des opérations militaires conjointes avec l’armée malienne : Allons au-delà des émotions
Publié le lundi 12 juillet 2021  |  SOLONI
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Depuis l’annonce de la France de suspendre temporairement ses opérations militaires conjointes avec l’armée malienne, les réactions se sont succédé. Chacun y est allé de son commentaire. De nouveaux patriotes comme d’habitude sont venus grossir le rang de ceux qui existaient déjà. D’aucuns étaient même pressés de voir la France quitter le territoire malien et définitivement. Des soutiens de circonstances à la transition ont vu le jour. Et depuis, ils n’hésitent pas à rassurer les nouvelles autorités de leur soutien indéfectible. Pour joindre l’acte à la parole, ils ont applaudi lorsque le Mali a été retiré des instances de la CEDEAO, ils ont applaudi lorsque l’union africaine en a fait autant, ils ont encore applaudi lorsque l’union européenne a décidé de suspendre sa collaboration avec le Mali, ils ont également applaudi lorsque les Etats-Unis ont retiré leur aide à l’armée malienne. Enfin, ils ont applaudi lorsque la francophonie a mis fin à sa coopération. Ils ont dit, voilà on peut s’en sortir sans ces institutions. D’ailleurs, elles nous servent à quoi même ? Ils ont aussi dit, Assimi tient bon ! Nous sommes avec toi ! Le problème ? C’est que cette chanson est bien connue et de toutes les générations maliennes. Revenons aux choses sérieuses, d’ailleurs qui est le Malien pour prétendre vivre seul ? Sans ses partenaires comment le grand pays de Soundjata espère vivre dans un monde désormais planétaire ? Les grandes puissances elles-mêmes ont des alliés et militent dans des institutions internationales. Autant nous avons besoin de la France, autant la France a besoin de nous.
Une petite dose de rappel ne serait pas trop mal que ça. Au lendemain du coup d’État de Amadou Aya Sanogo contre le feu président Amadou Toumani Touré dit ATT, le peuple était descendu pour soutenir ses “braves putschistes ” mieux, plus de 5000 déclarations de soutiens des associations ont été lues sur les antennes de l’ORTM. Et lorsqu’il s’agissait des sanctions économiques, le peuple a encouragé les nouvelles autorités. Tenons bon ! Après la pluie le beau temps…nous avons tout ce qu’il nous faut pour vivre tranquillement. C’est plutôt les autres qui ont besoin de nous. Ils ont même eu le toupet d’empêcher l’avion qui transportait la délégation de la CEDEAO d’atterrir en occupant le tarmac de l’aéroport international Modibo Keïta. Les slogans hostiles n’ont pas manqué au rendez-vous. Un geste fort et rassurant, non ? Finalement, l’appareil a dû faire demi-tour. Et lorsque les sanctions sont tombées, quand l’existence du Mali même était menacée, les patriotes ont retourné leurs vestes. Les putschistes ont précipité le pays, crièrent-ils. Avant au moins on avait Kidal, au lieu d’aller au front, l’armée vit dans la jouissance à Bamako…

À présent penchons-nous sur ce jour du 09 Janvier 2013, les Maliens se réveillent sur le qui-vive et ont du mal à y croire. Les djihadistes frappent au cœur du Mali, Konna devient le théâtre d’affrontements meurtriers. Les soldats maliens cantonnés à Sevaré, comprennent difficilement cet affront. Sous le commandement du colonel major Didier Dakouo, l’armée malienne contre-attaque. Deux jours d’intenses combats, 12 morts et 60 blessés dont 11 grièvement du coté malien. Chez les djihadistes, on dénombre une soixantaine de morts et de nombreux dégâts matériels.

Malgré de lourdes pertes enregistrées dans leur rang, après deux jours de violents combats, les djihadistes parviennent à prendre le contrôle de Konna. L’armée malienne n’avait d’autre choix que de se replier sur Sevaré la dernière ville après Konna. C’est justement à Sevaré que sont cantonnées la majeure partie des troupes maliennes. La zone est stratégique et il ne faut en aucun cas la perdre. Le colonel major Dakouo se met en ligne. Il contacte Bamako, une cellule de crise se met en place entre la Présidence, l’Etat Major et Sevaré. Le poste de commandement opérationnel de Sevaré est renforcé.

Le colonel major peut enfin rêver d’une contre-attaque. Il galvanise sa troupe. Il passe en revue une seconde fois. En homme averti, il s’adresse à ses hommes en ces termes : « Point de recul ! Reconquérir Konna à tout prix. Pas de recul. Mourir ou réussir. En avant ! Les troupes galvanisées sont déterminées à sauver la patrie s’il le faut au prix de leur vie. L’attaque peut maintenant commencer. Mais pour cela, il faut les ordres de Bamako. Le président intérimaire Dioncounda Traoré hésite à donner l’ordre de peur de subir un nouveau revers.

Si les Djihadistes prennent Sevaré, Bamako est à portée de doigt, pense le Président. Nos forces à elles seules peuvent-elles neutraliser les assaillants ? Difficile d’y croire. Sur qui le Mali peut-il compter ? La France a déjà averti qu’elle n’enverrait pas de soldats au sol. Qui peut donc aider le Mali ? La CEDEAO ? Les Américains ? Le président accélère les contacts avec la France, contacte Alassane Ouattara président de la République de la Côte d’Ivoire et le président en exercice de la CEDEAO mais également le président béninois Thomas Boni Yahi président en exercice de l’UA.

Maintenant ou jamais ! Le Mali s’effondre, s’apitoie, Dioncounda appelle le président Français François Hollande au téléphone. La ligne rouge est franchie. Le président Français se décide et rétorque : « Vous ne serez pas seul. Nous serons à vos côtés M. le président. » Cette déclaration ne semble pas rassurer le premier responsable du Mali. Une journée de plus, c’est le chaos car le cap était sur Bamako où une grande prière à la grande mosquée de Bamako était prédite par les djihadistes.

Le Vendredi 11 janvier 2013, vendredi noir où la population était entre peur et prière sous la conduite de l’Iman Iyad Ag Agali, François Hollande ordonne contre toute attente l’intervention des troupes françaises basées au Tchad et au Burkina Faso. Les détachements militaires composés de 200 hommes d’élites débarquent et ouvrent le feu sur les ennemis du Mali, le colonel Major Dakouo peut enfin souffler. Le président Français déclare : « J’ai décidé une intervention rapide de la France parce que le Mali est en danger. L’existence du Mali est compromise, il faut arrêter vite l’avancée des agresseurs du Mali : sécuriser les zones libérées et permettre au Mali de reconquérir au plus vite l’intégrité de son territoire. Le président Malien Dioncounda Traoré peut enfin remercier le Ciel. Il venait ainsi par sa sagesse d’éviter le pire à son pays. Ce jour il ne faut pas l’oublier. Dieu lui-même a horreur de l’ingratitude.

Voilà pourquoi, il faut dépassionner le débat et poser les vrais problèmes. Où était la Russie ce jour fatidique ? Pourtant les anti-français avaient marché pour demander son intervention. Les puissances n’agissent jamais comme dans nos rêves. Il y’a entre elles des accords, des pactes et d’autres réalités que le profane ne verra. Une seule possibilité s’offre à nous : compter sur nous-mêmes. Au cas contraire, il serait bien sage de cesser les discours va-t’en guerre qui induisent les autorités en erreur. L’annonce de la reprise des opérations conjointes avec le Mali doit être mis à profit pour poser les jalons d’une coopération bénéfique pour chaque partie.

Amadingué SAGARA
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