Insécurité – Bamako est grave : Suite au repli tactique de la Police… Les jeunes promettent de sévir contre les familles complices… Les notabilités de la commune II s’en mêlent
Les notabilités de la commune II, les familles fondatrices, en l’occurrence ont décidé de s’impliquer dans la lutte contre l’insécurité. Elles n’y vont pas de leur propre gré. Elles ont, en effet été sollicitée voire contraintes par les jeunes à sortir de leurs réserves face à ce qu’il faut qualifier de « repli tactique » de la police.
Courant semaine dernière en effet, les jeunes de la commune II et en l’occurrence des quartiers Bozola, Niaréla, Bagadaji, N’golonina ont marché sur le domicile du patriarche Niaré sis à Niaréla. Leur message était clair : inviter les autorités à prendre leurs responsabilités, toutes leurs responsabilités ; et mettre en garde les familles abritant les délinquants.
M. Souleymane NIARE adjoint au chef de quartier Modibo NIARE confirme : « les jeunes ont marché vers nous pour nous informer que certaines familles ont été attaquées par des délinquants et qu’ils comptaient riposter. Mais nous avons pu les convaincre et calmer le jeu… Pour notre part, nous avions rencontré le procureur qui nous a promis l’aide du gouvernement. Il a également sollicité la contribution de population…».
Pour quoi l’ORTM masque le visage des délinquants ?
Occasion pour notre interlocuteur de s’ériger contre la pratique visant à masquer le visage des prévenus à la télé. Selon lui, les autorités avec la complicité de la presse commettent de graves erreurs en camouflant le visage des délinquants à la télé. « J’accuse les autorités, mais également vous, les journalistes. Vous cachez les visages des délinquants. Il faut les afficher pour que la population les reconnaisse ! ».
Le principal organisateur de la marche, rappelons-le, est l’association dénommée « an tôrôlà » (y en a marre). Elle est composée d’un groupe de jeunes issus de vieux quartiers. Son leader s’appelle Mamadou Niaré. C’est un incident survenu dans le quartier Niaréla, courant semaine dernière qui est à l’origine immédiate de la colère des jeunes. Policiers et délinquants ont en effet échangé des coups de feu et les premiers (les policiers) se retirèrent plus tard, bredouilles. C’est après le retrait (repli stratégique) des policiers, que les malfrats s’en prirent aux habitants de certaines familles. Ils ouvrirent le feu blessant au moins trois personnes dont une femme.
M. Mamadou Niaré explique : « Nous avions manifesté suite à l’attaque dont ont été victimes certains membres de notre association. Mais il faut reconnaitre que bien avant, ce jour, on œuvrait dans l’anonymat depuis l’année dernière suite à des attaques revendiquées par les délinquants du quartier. Le vol est devenu aujourd’hui pour les enfants de Niarela, Bagadadji, Bozola et N’Golonina un acte de fierté et de succès. C’est pourquoi nous avions organisé des conférences pour mettre fin à ces pratiques. Pendant la réunion les voleurs étaient présents. Il y a certains même qui m’ont menacé, par contre d’autres m’ont dit qu’ils se sont repentis…
Mais force est de constater aujourd’hui que les mêmes pratiques reviennent. Ils agressent les usagers, échangent des tirs avec les policiers. Et quand, la dernière, ceux-ci ont fui, ils sont rentrés dans certaines familles où ils ont également tiré des balles réelles qui ont atteint quelques personnes…
Avec le chef de quartier nous sommes partis ensemble chez le procureur. Nous avons dit là-bas tout ce que nous souhaitons pour l’extermination des délinquants. Il a promis de mettre en place un mécanisme pour atteindre le but recherché par la population… Nous, en tout cas, on est décidé de poursuivre notre combat ».
Il nous revient de sources indépendantes que les jeunes ont décidé de ne conduire aucun voleur à la police et à la gendarmerie conformément à la demande des autorités. « C’est pour les relâcher ensuite et ils viendront plus tard se venger sur nous. Pas question ! ». Voici un raisonnement qui ne manque pas de répondant ! Il y a manifestement un problème de confiance entre population et pouvoirs publics.