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Pour la stabilité du Mali : La refondation de l’Etat passe par la prolongation de la transition
Publié le mardi 13 juillet 2021  |  L’Inter de Bamako
Cérémonie
© aBamako.com par AS
Cérémonie de sortie de la 43è promotion de l`EMIA de Koulikoro
Bamako, le 02 Juillet 2021. Le Président de la Transition, le colonel Assimi GOÏTA, a présidé la cérémonie de sortie de la 43è promotion de l`Ecole Militaire Inter-Armée (EMIA) de Koulikoro
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Textes inadaptés à la bonne marche du Mali, corruption généralisée, impunité accordée aux démocrates, gaspillage des terres agricoles, pauvreté, manque de ressources humaines de qualité, incivisme, indiscipline… Le Mali a plus que besoin des femmes et des hommes dignes de son rang pour le remettre sur le bon pied afin de conjuguer au passé la rupture constitutionnelle. Sans cela, les militaires trouveront toujours des failles pour occuper l’espace politique avec toutes les conséquences que nous connaissons. Et pour éviter à notre pays un pas en avant et dix pas en arrière, nous devons sans ambages accepter la prolongation de la transition pour ne pas créer d’autres problèmes au nouveau président de 2022.
Entre le marteau du respect du délai de la transition de dix-huit mois accordé à la transition malienne par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’enclume des réformes réclamée par l’ensemble des Maliens qui ne souhaitent plus revivre l’irruption des militaires sur la scène politique, les autorités de la transition soufflent le chaud et le froid. Elles n’arrivent toujours pas à se décider s’il faut aller au- delà des dix- huit mois imposés à notre pays par le bras armé de l’impérialisme rampant, la CEDEAO. Ce qui est sûr et certain, le respect du délai de l’organisation sous- région sera un danger permanent pour notre pays et créera plus de problèmes que de solutions de sortie de crise. Il est insuffisant pour l’avènement du Mali nouveau qui ne verra jamais le jour sans les réformes politiques et institutionnelles. Ce sont elles seules qui peuvent annoncer un nouveau départ pour le peuple malien qui ne cesse de blanchir sous le harnais depuis l’arrivée des valets de l’Occident au pouvoir le 8 juin 1992 et non des élections bâclées qui donneront encore l’occasion à une certaine race d’hommes politiques sans l’amour du pays de se hisser à la tête du pays.

N’en déplaise à ceux qui réclament l’organisation des élections, la transition de 2020 est une chance pour le peuple malien de faire le toilettage des textes qui plombent son avenir et son devenir depuis l’avènement de la démocratie. Ce tournant, le Mali ne doit jamais le rater sous la pression d’une soi- disant communauté internationale et des sangsues du peuple malien qui bénéficient de la couverture de celle-ci pour piller les richesses nationales. C’est au peuple malien de décider de son sort pour construire pays un stable et envié de par le monde. Et ce rêve d’un Mali nouveau ne se réalisera pas dans le carcan de la CEDEAO et de ses mandibules maliennes qui commencent à empoisonner l’atmosphère politique par la tenue des élections à date indiquée. Il se fera par la volonté des Maliens qui ont compris depuis l’envahissement de notre pays par des forces armées étrangères en 2013 que le Mali s’est plus enfoncé dans la crise et l’insécurité, pour laquelle elles tiennent leur mandat, a gagné en intensité. Leçon à tirer : personne ne viendra construire le Mali à notre place. Il est bon que nos compatriotes sachent que celles-ci ne vont jamais combattre à la place de nos militaires qui ont préféré les bureaux climatisés.

Pour cela, les Maliens ont intérêt à se mettre au travail en accordant leurs violons pour sauver leur pays des cycles de crises dus au comportement de certains de nos compatriotes qui pensent qu’une fois au pouvoir, c’est la voie royale ouverte à toutes sortes d’abus. Ce consensus est aujourd’hui un impératif si le peuple malien souhaite vraiment le changement qu’il ne cesse de réclamer avant et après la chute du général Moussa Traoré, un lieutenant inconnu en 1968, qui a brutalement mis fin au régime progressiste du président nationaliste Modibo Keïta. D’ailleurs, ce coup d’Etat de la soldatesque est à l’origine de toutes les crises socio- politico- économiques de notre pays.

La prolongation de la transition permettra aux Maliens de doter leur pays d’un arsenal juridique qui garantira des chances égales pour les citoyens à quelque niveau qu’ils se trouvent et en le débarrassant du système mafieux créé par une minorité qui ne représente aucun poids politique sur l’échiquier national, mais qui bénéficient du soutien international. Elle sera donnera l’occasion à nos compatriotes d’adopter de nouveaux textes qui briseront l’étau qui accorde l’impunité aux vrais faux démocrates, à savoir l’immunité dont bénéficient un président- prédateur de la République en activité et à la retraite, des ministres voleurs, des députés et autres agents de l’Etat. Aussi, supprima- t- elle des privilèges et avantages indument accordés à une poignée de femmes et d’hommes.

Si ce n’est pas la refondation de l’Etat, aucune élection ne peut garantir ce changement souhaité par les Maliens. Et maintenir le peuple malien dans le verrou de la CEDEAO du respect d’un délai équivaudrait à la mort programmée du Mali et nos concitoyens n’auront leurs yeux que pour pleurer.

Et bâcler la volonté populaire, à savoir les réformes pour satisfaire les désidératas d’une minorité qui demande la tenue des élections, c’est livré le Mali aux puissances étrangères et leurs dignes représentants maliens qui veulent récupérer la victoire du 18 août au peuple malien, qui dans un sursaut national, est parvenu à chasser l’agent de la mauvaise gouvernance du 8 juin 1992. Il convient de dire aussi que si les autorités actuelles ne prennent pas leur courage avec leur demain pour entamer les réformes nécessaires devant garantir un bien-être au peuple malien et demander la prolongation de la transition pour continuer le processus de réformes, la surprise sera grande. Car le peuple prendra son destin en main pour prolonger la transition de la refondation. Cette fois-ci sans les dirigeants de la transition actuelle.

Yoro SOW
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