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Mali. Les autorités doivent mettre fin aux détentions administratives illégales d’anciens hauts dirigeants et les libérer immédiatement
Publié le mercredi 14 juillet 2021  |  Amnesty International
Réunion
© aBamako.com par AS
Réunion du Conseil supérieur de la magistrature à Koulouba
Bamako, le 25 février 2021. Le Conseil supérieur de la magistrature s’est réuni au palais de Koulouba sous la houlette du président de la Transition, Bah N’Daw. La session a notamment procédé au redéploiement des magistrats pour corriger les dysfonctionnements au niveau des juridictions et services centraux.
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Les privations de liberté, depuis bientôt deux mois, d’anciens hauts dirigeants maliens, ne se justifient pas et doivent être levées immédiatement et sans conditions, a déclaré Amnesty International mercredi 14 juillet 2021.

L’ancien président de la transition Bah N’Daw et l’ancien Premier ministre Moctar Ouane sont privés de leur liberté de mouvement, sans aucune base légale, depuis leur renversement le 24 mai par le colonel Assimi Goita devenu président de la transition. Ce renversement a eu lieu à la suite d’un remaniement ministériel.

Les généraux Mohamed Lamine Ballo et Souleymane Doucouré, qui avaient été nommés respectivement ministre de la Sécurité publique et de la Protection civile, et ministre de la Défense, ont eux été arrêtés et emmenés au camp militaire de Kati, où ils sont toujours détenus.

Les droits à ne pas être détenu arbitrairement, à la liberté de mouvement et à la liberté d’expression de ces quatre personnalités ainsi que ceux de certains membres de leurs familles sont entravés. Les autorités ont invoqué des raisons de sécurité qui ne peuvent justifier ces détentions illégales et autres violations.
Samira Daoud, directeur régional d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale.
« Les droits à ne pas être détenu arbitrairement, à la liberté de mouvement et à la liberté d’expression de ces quatre personnalités ainsi que ceux de certains membres de leurs familles sont entravés. Les autorités ont invoqué des raisons de sécurité qui ne peuvent justifier ces détentions illégales et autres violations,» a déclaré Samira Daoud, directrice régionale d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale.

Le 24 mai 2021, le président Bah N’Daw qui dirigeait une transition de 18 mois à l’issue du coup d’Etat du 18 août 2020 venait de nommer un nouveau gouvernement à la tête duquel le Premier ministre Moctar Ouane avait été reconduit.

Deux ministres, membres du Conseil national du salut public (CNSP) qui avait mené le coup d’Etat du 18 août 2020, n’avaient pas été reconduits, entrainant l’arrestation du président et du Premier ministre, sur décision entre autres, du colonel Goita, vice-président de la transition.

Après plusieurs jours de détention à Kati, ils ont été assignés à résidence à partir du 28 mai 2021, dans sa résidence privée pour le Premier ministre Ouane, et au camp A des forces armées, pour le président N’Daw.

« L’assignation à domicile prolongée de ces personnalités a été ordonnée entre autres par le colonel Goïta, sans autorisation judiciaire. Elle s’apparente à une détention arbitraire en violation de l’article 4 de la constitution malienne et de l’article 9.1 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques ratifié par le pays, » a déclaré Samira Daoud.

« Les autorités maliennes doivent garantir le respect des obligations internationales du pays en matière de droits humains et notamment procéder à la libération dans les plus brefs délais de ces quatre personnalités publiques, en s’abstenant d’imposer des conditions à propos de leur sécurité. »

Complément d’information

En avril dernier, Amnesty International avait, dans un rapport intitulé « Tuées, blessées et oubliées ? Justice pour les personnes tuées lors de manifestations et du coup d’État au Mali », demandé aux autorités maliennes de traduire en justice les membres des forces de défense et de sécurité suspectés d’avoir fait un usage excessif de la force, tuant au moins 18 manifestants et passants entre mai et août 2020, et quatre personnes par balles lors du coup d’État du 18 août de la même année.
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