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Le ministre de la Refondation de l’Etat, Pr. Ibrahima Ikassa Maïga : « Toute réforme doit passer par un consensus »
Publié le mercredi 14 juillet 2021  |  Mali-Horizon
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© aBamako.com par FS
Conseil de cabinet du nouveau gouvernement de Transition du Dr Choguel Maïga
Bamako, le 13 juin 2021. Le Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, a présidé son premier conseil de cabinet, le dimanche, à la primature avec tous les membres de son nouveau gouvernement réunis au grand complet.
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Dans un entretien qu’il vient de nous accorder (avec notre confrère 22 Septembre), le ministre de la Refondation de l’Etat chargé des relations avec les Institutions, Pr Ibrahima Ikassa Maïga plaide pour un consensus au sein des forces vives du pays. Il rassure sur la pertinence de la création de l’organe unique de gestion des élections, pour plus de transparence des prochains scrutins. Avant de projeter poser les bases du nouveau Mali, à travers des réformes consensuelles.




A la question de savoir pourquoi le sujet de la création de l’organe unique de gestion des élections suscite autant de débats actuellement, le ministre Ibrahima Ikassa Maïga s’est montré rassurant, tout en calmant les ardeurs.

Une bonne initiative pour crédibiliser le processus électoral

« La création de l’organe unique de gestion des élections est une bonne initiative. Les experts nationaux de renommée internationale confirment que c’est possible. Il faut que les Maliens se mettent ensemble pour le faire », a-t-il expliqué.

Avant d’ajouter qu’aujourd’hui, il y a des résistances par rapport à cette innovation devant crédibiliser davantage les prochains scrutins. « Certains estiment que nous n’avons pas assez de temps pour le faire, donc qu’il faut aller aux élections avec une CENI renforcée. Alors que la CENI est dissoute, si on garde l’option de la CENI, on va obligatoirement la reconstituer, ensuite passer à son implantation sur l’ensemble du territoire national. Cela va prendre du temps. C’est ce même temps qu’il nous faut pour mettre en place l’organe unique de gestion des élections. Maintenant, pourquoi mettre du temps sur l’ancien système, qui a montré ses limites et qui nous a conduits dans des contestations après chaque élection. On peut créer l’organe unique de gestion des élections, dans ce même temps, qui nous évitera sans doute des crises », a-t-il martelé.

Pour le ministre chargé de la refondation de la gouvernance, ce qui doit changer, c’est de prendre les prérogatives du ministère de l’Administration territoriale en matière d’organisation des élections pour renforcer l’organe unique de gestion des élections indépendantes. « Cet organe peut être constitué de deux façons : soit avec la classe politique et la société civile en ce moment, il ne sera plus indépendant. Il peut être indépendant à travers les modalités de désignation de ses membres. C’est des appels à candidatures, les personnes qui seront retenues seront coupées de tout lien avec la politique. Elles seront indépendantes. Ces personnes seront bien rémunérées pour leur permettre de garder leur indépendance. Les fonctionnaires du ministère de l’Administration territoriale peuvent compétir s’ils sont retenus, ils vont travailler librement dans cet organe », a-t-il clarifié.

Et d’ajouter que ceux qui sont réticents à cette option disent aussi que l’expérience de CENI autonome a échoué. Celle-ci avait organisé les élections de bout en bout, sans associer le ministère de l’Administration territoriale. « Cela n’est pas possible. Le ministère de l’Administration territoriale doit être cantonné dans son rôle de sécurisation, car, il a les représentants de l’Etat sur toute l’étendue du territoire. Il donne la logistique, mais nous oublions aussi que les départements de la Défense, de Sécurité, de la Justice interviennent dans le processus électoral…La CENI renforcée, l’organe unique c’est la même chose. Sauf, il y a un challenge à relever, c’est le fichier fiable à standard international. Nous pourrions organiser les élections municipales avec les enjeux nationaux, mais la présidentielle sera organisée avec le fichier à standard international. Je pense aussi qu’après la rencontre entre le Premier ministre et la classe politique, il y a eu de l’apaisement autour de la création de l’organe unique de gestion des élections », a-t-il indiqué.

A cœur vaillant, tout est possible, les assises nationales aussi…

Parlant de l’agenda électoral, Ibrahima Ikassa Maïga a précisé que le chronogramme final va être établi par les Maliens. Non sans omettre de souligner que le pays a pris des engagements internationaux pour encadrer la transition de 18 mois, dont il reste 8. « Il nous reste très peu de temps, mais à cœur vaillant, tout est possible. Nous allons tenir les assises nationales pour que les Maliens, où qu’ils soient, s’expriment. Ces assises permettront de prendre en compte les résolutions issues des forums, concertations qui n’ont pas été appliquées. Ce qui est possible sera appliqué pendant la transition et le président démocratiquement élu se chargera de l’application du reste de ces résolutions », a-t-il explicité.

Pour le ministre Maïga, durant ces assises, qui permettront de poser les bases de la refondation, donc du nouveau Mali, il ne devrait pas être question de faire des débats sur les questions économiques, politiques, institutionnelles, car des propositions existent déjà qui n’ont pas été prises en compte. Il suffirait de les actualiser et d’établir un chronogramme pour aller à la mise en œuvre de ces réformes. « Ce qui urge aujourd’hui, c’est d’aller à des élections sécurisées, transparentes, crédibles, et acceptés de tous pour éviter des crises post- électorales », a-t-il ajouté.

Et le ministre de la Refondation de lancer un appel à la classe politique, à la jeunesse, aux femmes, aux institutions étatiques, à la société civile, aux groupes signataires de l’accord issu du processus d’Alger, aux organisations communautaires, aux syndicats et à la diaspora afin qu’ils se donnent la main pour rebâtir la patrie. « Le gouvernement est résolument engagé sous le leadership du président de la transition, Colonel Assimi Goïta et le Premier ministre, Dr Choguel Kokala Maïga, pour redorer le blason du pays. Le maître mot c’est le consensus. Aucune réforme n’est possible sans le consensus », a-t-il conclu.

Bruno D SEGBEDJI

Source : Mali Horizon
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