Avant l’avènement de la Transition actuelle, la quasi-totalité de la classe politique et la société civile étaient d’accord sur la nécessité de création d’un organe unique de gestion des élections. Aussi, une majorité de maliens la souhaitaient fermement. Mais voilà que certains partis ou regroupements de partis ne veulent pas de cet organe unique de gestion dont le Gouvernement Choguel, dès sa prise de fonction, a proposé la création pour l’organisation des élections générales de 2022. Leur argumentaire : le temps désormais imparti pour boucler la Transition est insuffisant pour se mettre d’accord sur un schéma consensuel. Ils évoquent également des problèmes matériels, financiers comme de ressources financières.
Pourtant, afin d’éviter que le Mali replonge dans une crise post-électorale, Choguel est certainement convaincu que l’organe unique de gestion des élections est le seul remède. Ainsi, la semaine dernière (jeudi 8 juillet), au terme de débats très agités avec l’ensemble des acteurs politiques et ceux de la société civile, le Premier ministre, tout en réitérant la volonté des autorités de Transition de mettre en place cet organe unique de gestion des élections, a décidé de trancher. En faveur de sa création pour organiser les futures élections. Des experts commis sur sa faisabilité ont déjà donné leur aval : en fournissant des assurances techniques. Alors que des partis ou regroupements de partis septiques, qui ne sont pas d’avis, estiment que le timing électoral ne saurait en aucun cas être respecté pour que l’organe de gestion unique soit opérationnel. Ils craignent surtout une prolongation de la Transition. Manque de volonté politique ?
De toute évidence, notre pays, le Mali, perdure dans une crise multidimensionnelle. Les autorités ne contrôlent quasiment que très peu le territoire national. Des localités dans la région de Kayes, Sikasso, Ségou et Mopti sont constamment prises d’assaut par des mouvements terroristes ou subissent un blocus territorial. La circulation sur les routes nationales et annexes constitue un véritable calvaire. Notre pays est aussi confronté à la pandémie du Coronavirus qui persiste. Sans compter que l’accalmie du front social est précaire. Etant donné ces circonstances, devons-nous forcément aller aux élections, parce que la Communauté dite internationale et l’ancienne puissance coloniale l’exigent, sans la création d’un organe électoral unique de gestion consensuel ?
Dans l’affirmative, nous ne sortirons jamais de cette crise. Et, nous assisterons indéniablement qu’à des problèmes post-électoraux. Dont nous devons pourtant en faire l’économie. Il faut donc que les autorités de la Transition s’attèlent à dissiper les résistances des acteurs sociopolitiques à son projet d’organisation électorale. Loin de donner l’impression de vouloir l’imposer, le Gouvernement ne doit pas se lasser de démontrer aux septiques la pertinence de la mise en place d’un organe unique de gestion des élections. Lequel permettra certainement au peuple souverain de choisir librement ses dirigeants. Sans aucun trouble post-électoral !
Une lueur d’espoir: Dans une déclaration rendue publique le 9 juillet 2021, le Syndicat autonome des administrateurs civils (Synac) et le syndicat libre des travailleurs du ministère de l’Administration territoriale (Sylmat) expriment leur joie suite à la volonté du gouvernement de créer un organe unique de gestion des élections. Ils estiment que cela permettra de professionnaliser l’organisation des élections au Mali. Vivement donc la petite dose de volonté politique de tous les acteurs sociopolitiques maliens !